Genre : gore, trash, extrême, underground, expérimental, inclassable (interdit aux - 18 ans)
Année : 2010
Durée : 1h15
Synopsis : Une prostituée boulimique parle de son enfance perturbée et dérangée tout en étant sexuellement torturée.
La critique :
Suite du cycle consacré à la tétralogie Vomit Gore de Lucifer Valentine. Une saga qui semble suivre un cheminement nébuleux et amphigourique. A travers Slaughtered Vomit Dolls (2006), premier volet de la série, Lucifer Valentine explorait la psyché malade d'une jeune adulte, Angela Aberdeen, âgée de 19 ans. En proie à des visions maléfiques et schizoïdes, la jeune femme s'adonnait à d'étranges rituels sanglants et sataniques, où il était à la fois question de sexe, de tortures, de viol, d'anorexie mentale et de prostitution. Le film se terminait sur le suicide de la pauvre jeune femme.
Fin de la pellicule. A juste titre, Slaughtered Vomit Dolls marque durablement les esprits. Place désormais à ReGOREgitated Sacrifice, réalisé deux ans plus tard (donc en 2008).
Fidèle à son style, Lucifer Valentine accélère les inimitiés via un montage frénétique et épileptique, appuyant davantage sur les séquences trash, gore et peu ragoûtantes, à base de cannibalisme et d'émétophilie. Ce second chapitre de la franchise suivait à nouveau les "aventures" (si j'ose dire) d'Angela Aberdeen, cette fois-ci confinée dans une dimension parallèle.
ReGOREgitated Sacrifice est souvent considéré comme le volet le plus extrême de la saga. A l'origine, Slow Torture Puke Chamber devait être conçu et réalisé comme le dernier opus de la franchise. Le long-métrage doit boucler la trilogie en apothéose. Sorti en 2010, le film sera néanmoins suivi, cinq ans plus tard, par un quatrième opus au titre évocateur, Vomit Gore 4 : Black Mass of the Nazi Sex Wizard.
Alors quoi de neuf sur la planète "Lucifer Valentine" ? Visiblement, Slow Torture Puke Chamber doit marquer une rupture rédhibitoire avec les deux précédents chapitres de la saga. Lucifer Valentine abandonne ce montage frénétique et ne cherche plus forcément à estourbir le spectateur d'images ultra violentes. Sur la forme, Slow Torture Puke Chamber s'apparente à un huis clos claustrophobique.
Le personnage d'Angela Aberdeen est toujours de la partie. Mieux, elle tient même une place prépondérante, enchaînant les séquences d'urophilie à une vitesse fulgurante. C'est d'ailleurs l'étiquette ou plutôt la marque de fabrique de ce troisième volet, à savoir cette fascination et cette étrange attirance pour les paraphilies. Ainsi, le spectateur est convié à mater d'interminables séquences d'urines, que ce soit dans une baignoire, dans un lavabo et même dans plusieurs bocaux.
Par conséquent, difficile de juger les différents interprètes. Ameara LaVey, véritable "héroïne" (si j'ose dire...) de la saga, s'adonne à son exercice favori. Au détour d'une séquence, la jeune actrice qui impressionne par sa vélocité, parvient même à s'uriner dans la bouche ! Toutefois, l'interprète trouve ici une autre concurrente de poids, une certaine Hope Likens, qui elle aussi, accumule les performances "hard". Parmi les différentes insanités affichées devant la caméra érubescente de Lucifer Valentine, la jeune femme multiplie à son tour les séances d'émétophilie.
Pis, après avoir longuement tortoré une sorte de fraisier avec des insectes vivants, Hope Likens dégurgite la mixture à divers endroits pour le moins inattendus : une baignoire, un lavabo et dans plusieurs verres savamment disposés.
Par la suite, Slow Torture Chamber se transmute soudainement en film pornographique à tendance sadomasochiste. Le spectateur assiste béat à une longue séance d'onanisme avec un crucifix. Puis la masturbation se transforme en viol se déroulant dans la souffrance, la douleur et les tintinnabulations de la victime. A nouveau, Lucifer Valentine explore la psyché de sa protagoniste principale, nous transportant à la fois dans l'enfance, l'adolescence et les souvenirs d'Angela Aberdeen.
Puis, sans fard, le cinéaste s'adonne à une séquence de démembrement intestinal, le rituel se concluant par l'extraction sanglante d'un nourrisson. C'est à partir de là que Slow Torture Puke Chamber se confine dans l'outrance et la vulgarité. Certes, à nouveau, Lucifer Valentine ne nous épargne rien, avec ce bourreau qui torture, dilacère, supplicie et dévore le jeune bambin.
Pis, la progéniture est carrément broyée dans un mixeur avant d'être avalée puis (évidemment) dégobillée. Cette séquence, à priori abominable, sombre rapidement dans le navet ordurier et involontaire. D'ailleurs, ce n'est pas un hasard. Slow Torture Puke Chamber est souvent considéré (et à juste titre) comme le volet le plus faible de la saga. Et pourtant, à l'instar des deux précédents chapitres, Slow Torture Puke Chamber parvient encore à susciter une certaine curiosité, certes assez malsaine, il faut bien le dire. Drôle de façon de conclure la trilogie. Mais que les fans se rassurent.
Lucifer Valentine poursuivra les hostilités avec le fameux Vomit Gore 4 (déjà évoqué dans cette chronique). En l'état, Slow Torture Puke Chamber reste un chapitre relativement décevant. A réserver aux fans invétérés de la franchise, donc.
Note : ?