retour vers le futur

Genre : science-fiction
Année : 1985
Durée : 1h56

Synopsis : 1985. Le jeune Marty McFly mène une existence anonyme auprès de sa petite amie Jennifer, seulement troublée par sa famille en crise et un proviseur qui serait ravi de l'expulser du lycée. Ami de l'excentrique professeur Emmett Brown, il l'accompagne un soir tester sa nouvelle expérience : le voyage dans le temps via une DeLorean modifiée. La démonstration tourne mal : des trafiquants d'armes débarquent et assassinent le scientifique. Marty se réfugie dans la voiture et se retrouve transporté en 1955. Là, il empêche malgré lui la rencontre de ses parents, et doit tout faire pour les remettre ensemble, sous peine de ne pouvoir exister.

La critique :

La carrière cinématographique de Robert Zemeckis démarre au début des années 1970. A force d'abnégation, le cinéaste se fait remarquer par Steven Spielberg en 1978. C'est une longue collaboration (et amitié) qui commence(nt). A l'instar de "Spielby" avec la saga Indiana Jones, Robert Zemeckis se lance lui aussi dans le registre de la comédie et de l'aventure avec A la Poursuite du Diamant Vert en 1984. A la surprise générale, le long-métrage remporte un immense succès dans les salles.
Sous l'égide de Universal Pictures, Robert Zemeckis se voit confier un tout autre projet. Ce sera Retour vers le Futur, sorti en 1985. Le scénario du film, griffonné par les soins de Bob Gale, conçoit le voyage temporel via un étrange objet, pour le moins familier, puisqu'il s'agit d'un réfrigérateur capable de franchir les dimensions parallèles.

Mais cette idée saugrenue est évincée par Robert Zemeckis qui souhaite plutôt un véhicule. Ce sera la fameuse DeLorean, un bolide très puissant et typiquement américain. Le scénario est finalement bouclé en 1984. La distribution du film réunit Michael J. Fox, Christopher Lloyd, Lea Thompson, Crispin Glover, Thomas F. Wilson, James Tolkan et Claudia Wells. A noter aussi l'apparition furtive d'un certain Billy Zane, encore méconnu à l'époque. Remarqué dans la série télévisée (enfin sitcom...) Sacrée Famille, Michael J. Fox obtient les ferveurs de Robert Zemeckis pour interpréter Marty McFly.
Quant à Christopher Lloyd, l'acteur est choisi pour endosser le costume d'un savant légèrement azimuté (Doc "Emmett" Brown), une sorte de croisement assez étrange entre Albert Einstein et "Géo Trouvetou".

648x415_extrait-film-retour-vers-futur-1985

Au moment de sa sortie, Retour Vers le Futur obtient un immense succès dans les salles. Rapidement, le film prend la première place du box-office. Louangé par la critique, Retour vers le Futur s'octroie le statut de film culte et engendre une trilogie. Le long-métrage fait désormais partie de la culture populaire aux Etats-Unis. Attention, SPOILERS ! 1985. Le jeune Marty McFly mène une existence anonyme auprès de sa petite amie Jennifer, seulement troublée par sa famille en crise et un proviseur qui serait ravi de l'expulser du lycée. Ami de l'excentrique professeur Emmett Brown, il l'accompagne un soir tester sa nouvelle expérience : le voyage dans le temps via une DeLorean modifiée.
La démonstration tourne mal : des trafiquants d'armes débarquent et assassinent le scientifique. Marty se réfugie dans la voiture et se retrouve transporté en 1955.

Là, il empêche malgré lui la rencontre de ses parents, et doit tout faire pour les remettre ensemble, sous peine de ne pouvoir exister. Indubitablement, Retour Vers le Futur s'inscrit dans la dialectique de La Machine à Explorer le Temps (George Pal, 1960), dont il reprend plus ou moins les codes et les thématiques. A la seule différence que la célèbre machine temporelle, activée par une sorte de levier à plusieurs vitesses, se transmute en bolide surpuissant et défiant les lois de gravité terrestre.
La grande force de ce premier chapitre repose sur sa vision multigénérationnelle. En outre, les deux dates principales du film (donc 1985 pour le présent et 1955 pour le passé) ne sont pas des choix aléatoires. Ainsi, la première partie du film se focalise sur le présent et sur une société hédoniste, dont Marty MacFly est la parfaite incarnation.

819202-bttf-1985

Issu de la middle class américaine, le jeune adolescent insouciant et indocile se déplace principalement en skate-board et arrive régulièrement en retard à l'école, provoquant les furibonderies du Principal. Puis suite à une rixe et à toute une série de péripéties, Marty MacFly se retrouve projeté en 1955, une époque révolue, celle de ses parents. Dès lors, Robert Zemeckis établit une curieuse relation oedipienne.
Le jeune Marty MacFly retrouve ses parents, évidemment rajeunis pour l'occasion. Hélas, sa future mère tombe sous le charme de son fils, ignorant qu'elle est en train de lutiner avec sa prochaine progéniture. Marty MacFly doit résoudre tout un tas de complexes temporels, toujours sous la férule et les précieuses instigations du Docteur Emmett Brown. Robert Zemeckis se focalise alors sur la culture américaine de l'époque. Dix ans se sont écoulés depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale.

Matois, le cinéaste analyse déjà les premiers effets délétères de la mondialisation, ceux qui vont transformer l'individu en super consommateur. Certes, les différents protagonistes s'amusent, dansent sur les premiers airs de rock'n'roll, s'empoignent et se querellent dans la bonne humeur. Pourtant, au détour de menus détails, Robert Zemeckis sonde aussi ce consumérisme immarcescible, celui qui va provoquer ce profond marasme sociétal ainsi que la mort du Patriarche.
En outre, le futur père de Marty MacFly est décrit comme un lâche, incapable de se rebeller contre le joug de Biff Tannen. Au grand dam de son fils. Gare à ne pas émoustiller l'adolescent et à ne pas l'insulter de mauviette ! Mutin, Robert Zemeckis s'ébaudit de ses personnages et multiplie les situations incongrues et rocambolesques.

1534318412

Ainsi, Retour Vers le Futur ressemble davantage à une comédie plutôt qu'à un film de science-fiction. Le voyage dans le temps n'est qu'un leurre, un simulacre pour disséquer cette transition entre l'ancienne génération (celle de nos parents voire grands-parents) et cette nouvelle jeunesse eudémoniste, celle qui triomphera dans les années 1980. Au-delà de son aspect philosophique, le long-métrage se démarque par son humour grinçant, ses répliques cultes ("Nom de Zeus !", Allô ? Allô ? Il y a personne au bout du fil ?"), sa bande originale (The Power of Love de Huey Lewis) estampillée "années 1980" et ses nombreuses références cinéphiliques (entre autres Star Wars...).
Bref, sous ses airs de comédie science-fictionnelle et goguenarde, Retour Vers le Futur se révèle beaucoup plus complexe qu'il n'y paraît. Back to the Future (de son titre original) n'a pas usurpé son statut de film culte.

Note : 17.5/20

sparklehorse2 Alice In Oliver