Genre : horreur, gore, trash (interdit aux - 18 ans)
Année : 2001
Durée : 1h10
Synopsis : Deux hommes s'amusent à asséner à leurs victimes des tortures ignobles.
La critique :
Le snuff movie est une vidéo ou un long-métrage clandestin qui montre le meurtre, le viol, la torture ou le suicide d'une ou plusieurs personnes (Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Snuff_movie). Mondo Cane (Franco Prosperi et Gualtiero Jacopetti, 1962) est donc le tout premier long-métrage estampillé "snuff movie". A l'époque, le film provoque les anathèmes et les quolibets.
Son style, très inspiré par le journalisme et le documentaire, engendre tout un tas de succédanés, entre autres, Face à la Mort (John Alan Schwartz, 1978) et Cannibal Holocaust (Ruggero Deodato, 1980). Ou lorsque la mort n'est plus du cinéma... Ou presque ! Bannis et interdits dans de nombreux pays, les deux longs-métrages ne sont, en réalité, que des simulacres. Point de personne décédée pendant le tournage.
Dans le cas (certes extrême) de Cannibal Holocaust, seules les mises à mort d'animaux sont bien réelles. Même chose pour Face à la Mort, dont la plupart des séquences sont truquées. Déjà, à l'époque, tous ces films annoncent l'apogée du monde de l'image et plus précisément d'un univers virtuel, celui d'Internet, avec le buzz, la Toile et les réseaux sociaux. Soit la victoire édifiante de l'hédonisme et du consumérisme. Le snuff movie devient un véritable phénomène de société analysé et décortiqué par toute une armada de sociologues et de psychologues. Un phénomène qui n'échappe pas au cinéma underground, comme l'atteste le bien nommé August Underground, réalisé par Fred Vogel en 2001.
En l'espace de quinze ans, le cinéaste est devenu le nouveau parangon du cinéma trash.
August Underground est souvent cité par les fans comme le sommet voire le summum de la perversité. Reste à savoir si sa réputation est bel ou bien justifiée. Réponse dans les lignes à venir. Toujours est-il que ce faux snuff movie suscitera à son tour la controverse et la polémique. Rapidement, le film se taille une certaine réputation sur la Toile. Grisé par ce succès, Fred Vogel signe une trilogie.
Le premier chapitre va donc connaître deux nouvelles séquelles avec August Underground's Mordum (2003) et August Underground's Penance (2007). En outre, le schéma narratif est plutôt basique et lapidaire. Il se résume en une seule petite ligne. Attention, SPOILERS ! Deux hommes s'amusent à asséner à leurs victimes des tortures ignobles. Sinon, c'est tout ? Oui, c'est tout...
Enfin presque ! La caméra à l'épaule, Fred Vogel filme le quotidien de deux tueurs en série. Volontairement, les exactions perpétrées par les deux psychopathes font immédiatement penser à un film amateur, le genre de cassette ou de vidéo malsaine susceptible d'être retrouvée au fin fond d'un grenier. Dès les premières secondes de bobine, Fred Vogel a le mérite de présenter les inimitiés.
Ainsi, le "film" débute dans une cave. Une jeune femme entièrement dénudée est ligotée sur une chaise. Un de ses tétons a été sectionné. Le spectateur est donc convié à assister à la longue décrépitude de cette jeune femme anonyme. La caméra filme alors les deux bourreaux en pleine séance vomitive. Quant aux murs de la cave, ils sont essentiellement parsemés de sang et d'excréments.
Mais attention, August Underground ne se résume pas seulement à une succession de perfidies et de tortures malsaines. Certes, régulièrement, les deux hommes kidnappent de façon aléatoire des hommes et des femmes, condamnés à exhaler leur dernier soupir. Mais le spectateur est aussi convier à sonder le quotidien de ces deux tueurs en série. Ainsi, au détour d'une séquence élusive, nous sommes entraînés dans un concert de metal, puis dans une épicerie anonyme.
Ensuite, c'est une prostituée qui est violée, semoncée et rudoyée par l'un des psychopathes. Clairement, Fred Vogel ne fait pas dans la dentelle et opte pour un réalisme brut de décoffrage. Hilares, les deux sérial killers s'ébaudissent de leurs victimes. A travers le quotidien meurtrier de ces deux hommes, Fred Vogel brosse aussi le portrait d'une société en déshérence.
Ici, peu ou prou d'explications sur la psyché ou l'enfance de ces deux psychopathes. Seuls leurs forfaits, leurs déprédations, leurs exactions et leurs crimes sont filmés par une caméra tremblotante et ensanglantée. Par certains aspects, August Underground n'est pas sans rappeler C'est Arrivé Près de Chez Vous (Rémy Belvaux, 1992), qui filmait lui aussi le quotidien de Ben, un tueur à gage.
Indubitablement, August Underground ne plaira pas à tout le monde et divisera l'opinion, notamment pour son caractère ignoble et malsain. Clairement, ce tout premier long-métrage de Fred Vogel n'a pas usurpé sa réputation de film trash et extrême. Pourtant, depuis l'avènement du snuff movie en vidéo et sur la Toile, d'autres réalisateurs ont largement amplifié le phénomène via des pellicules toujours plus gore et malsaines.
Note : ?
J'ai réussi à accrocher.
Le scénario n'était pas incroyable mais il y avait une "diversité" et non une pauvre séquence de fake snuff movie.
Les personnages ne sont pas de simples individus, ils ont leur propre personnalité (bon on retient juste qu'ils sont fous).
Mais le fait de ne pas avoir que des scènes de torture et de suivre leur quotidien rend le film plus immersif, on rentre plus facilement dedans et donc plus choquant.
Leurs activités normales qui deviennent choquantes, leurs intérêts communs qui deviennent de plus en plus scandaleux tout au long du film.
Le jeu d'acteur n'est pas si incroyable mais dans ces films, cet aspect est très maquillé pour qu'on ne le remarque pas.
On remarque juste leur côté dérangé et à se questionner comment ils en sont arrivé là.
C'est d'ailleurs un détail qui m'a déçu, pourquoi ? C'est impossible à expliquer ou c'est une volonté des producteurs de rendre le scénario de leur film minimaliste ?
Le film m'a rendu mal à l'aise du début jusqu'à la fin, j'ai eu du mal à supporter la scène de la fille violée, elle m'a hanté toute la nuit.
Les scènes de torture vont dans l'extrême et ne s'arrête pas à de la torture "classique", certaines scènes que je n'adhère absolument pas et qu'ils n'auraient pas dû être dans le film (je pense que ceux qui ont vu le film comprendront).
Je ne suis pas un grand fan des tortionnaires psychopathes ayant des fantasmes encore plus scandaleux qu'ils ont de base mais en suivant leur vie, tu comprends mieux.
Pour conclure, j'ai apprécié le film.
J'ai eu ce que je souhaitais être immergé dans le film et me sentir mal à l'aise jusqu'au bout.
On sent tout de même un écart entre réalisme et cinéma, on est plongé dedans mais on sent le côté fictif. Mise à part la scène du viol où je l'ai trouvé ignoble (en général, je zappe ces scènes avec le snuff animalier), le reste est vraiment bon et la mise en scène est bonne.
Peut-être la caméra qui m'a un peu gêné.
J'ai porté beaucoup plus d'intérêt à ce film qu'à Snuff 102 où je le catégorise avec MDPOPE (le 1, mais le 2 doit être aussi similaire), où mon intérêt est quasi-nul.
Encore une fois, merci beaucoup pour la découverte. Tu as très bien expliqué et tu m'as rendu très curieux.
Je regarde souvent ton blog, et c'est un travail énorme. Bravo (bon je suis très étonné que tu arrives à regarder autant de film trash sans être écœuré!)