Genre : science-fiction, comédie
Année : 1989
Durée : 1h48
Synopsis : Lors de son premier voyage en 1985, Marty a commis quelques erreurs. L'avenir qu'il s'était tracé n'est pas si rose, et son rejeton est tombé sous la coupe du voyou Griff Tannen, qui veut régner sur la ville. En compagnie de son ami Emmett "Doc" Brown et de sa fiancée Jennifer, Marty va devoir entreprendre un voyage vers le futur, pour tenter de donner un peu plus de moralité à son héritier. Un voyage aux conséquences dramatiques.
La critique :
Après l'immense succès du premier Retour Vers le Futur, une suite est rapidement envisagée par Robert Zemeckis, Frank Marshall et Steven Spielberg. Certes, la mention "To be continued" à la fin du premier chapitre laissait envisager un deuxième opus. Pourtant, Robert Zemeckis se montre peu enthousiaste. A l'origine, le script de Retour Vers le Futur 2, sorti en 1989, prévoit plusieurs voyages temporels entre 1955, 1985 et 1895. Le scénario de Retour vers le Futur 3 est déjà en marche.
Seul petit bémol, Robert Zemeckis se montre à nouveau réticent à l'idée de réaliser une trilogie. Qu'à cela ne tienne, le scénario de Retour vers le Futur 2 est jugé trop abscons, complexe et amphigourique. Robert Zemeckis et Bob Gale sont sommés de revoir leur copie.
Finalement, Retour Vers le Futur 2 reprend la fin du premier chapitre et doit se dérouler presque directement dans l'avenir, tout en proposant un retour impromptu vers un 1985 alternatif, puis un nouveau saut en 1955. Bref de quoi désarçonner les spectateurs les plus aguerris. Heureusement, le long-métrage se soldera à nouveau par un immense succès commercial.
Mieux, les critiques et la presse cinéma se montrent unanimement panégyriques. Certains fans considèrent Retour vers le Futur 2 comme étant supérieur à son auguste prédécesseur. La distribution de cette suite réunit Michael J. Fox, Christopher Lloyd, Thomas F. Wilson, Lea Thompson, Crispin Glover, James Tolkan, Elisabeth Shue, Billy Zane et Jason Scott Lee. Attention, SPOILERS !
Lors de son premier voyage en 1985, Marty a commis quelques erreurs. L'avenir qu'il s'était tracé n'est pas si rose, et son rejeton est tombé sous la coupe du voyou Griff Tannen, qui veut régner sur la ville. En compagnie de son ami Emmett "Doc" Brown et de sa fiancée Jennifer, Marty va devoir entreprendre un voyage vers le futur, pour tenter de donner un peu plus de moralité à son héritier. Un voyage aux conséquences dramatiques.
Finalement, rien n'a vraiment changé depuis le dernier chapitre. Derechef, Robert Zemeckis opte pour la comédie science-fictionnelle et annonce déjà le ton du troisième épisode, via plusieurs clins d'oeil au western spaghetti. Néanmoins, le cinéaste cherche à casser la dynamique ostentatoire du premier.
Dans Retour vers le Futur premier du nom, Robert Zemeckis analysait cette génération des années 1950, tout en fustigeant celle des années 1980. Plus que jamais, le premier Retour vers le Futur s'apparentait à une sorte de portrait multigénérationnel, annonçant à la fois l'apogée du consumérisme, le déclin d'une jeunesse indocile et la faillite de l'éducation parentale. A travers Retour vers le Futur 2, Robert Zemeckis abandonne totalement cette diatribe de l'hédonisme au profit d'un scénario nébuleux et alambiqué, se focalisant davantage sur les paradoxes temporels.
Curieusement, le script gagne en maturité. Si l'humour égrillard et goguenard est toujours au rendez-vous (à l'image de Marty MacFly qui se retrouve plongé dans les crocs du requin virtuel de "Jaws 19"), le ton se veut résolument plus adulte, confinant parfois à la tragédie familiale.
A l'inverse, Robert Zemeckis s'amuse comme un gosse derrière sa caméra. Le réalisateur nous propose une vision de l'avenir pour le moins folklorique, voire même parodique. Alors à quoi ressemble l'année 2015 ? Désormais, les véhicules volent à travers des autoroutes virtuelles. Dans les commerces, les serveurs humains ont été remplacés par des sortes de télécrans.
Quant au look de nos chers éphèbes, ces derniers se complaisent dans des oripeaux aux couleurs fluo et bigarrées. Les tennis "Nike" fonctionnent désormais à l'air comprimé. Même remarque pour le skate board qui se transmute ici en hoverboard. Ou lorsque le futur de Blade Runner (Ridley Scott, 1982) devient réalité... Pourtant, Robert Zemeckis s'attarde assez peu sur le futur de Marty MacFly, désormais marié à la belle Lorraine Banes, et père de deux enfants attardés.
Cette vision de l'avenir n'est qu'un leurre, un simulacre pour mieux farder les vils intérêts d'un Biff Tannen désormais octogénaire. Revanchard, le vieillard s'empare à la fois d'un almanach et de la fameuse DeLorean. Retour en 1955. Le magasine va permettre au jeune Biff Tannen de 1955 de devenir le nouveau grand milliardaire des Temps Modernes. Le présent de Marty MacFly et de Doc Emmett Brown (donc 1985) se retrouve profondément modifié pour laisser place à la terreur, à la dictature et à la désolation. Qu'à cela ne tienne. Marty MacFly et son acolyte retournent en 1955 pour corriger ce nouveau paradoxe temporel. On tient déjà (plus ou moins) le scénario de la série Sliders : les mondes parallèles.
Nostalgique, Robert Zemeckis revient vers sa jeunesse, ses années lycée, ses premières amours, son premier bal et les premiers airs de rock'n'roll. Le présent et l'avenir ne l'ont jamais vraiment intéressé. Matois, le cinéaste exploite les idées et les paradoxes temporels à satiété. Dès le générique de fin, un troisième opus, en forme de western "Eastwoodien", est d'ores et déjà annoncé.
Bref, on tient là un second volet ingénieux, parfois assez complexe, quitte à atténuer l'intérêt voire la nécessité d'un troisième chapitre.
Note : 16/20