Genre : action, science-fiction (interdit aux - 12 ans)
Année : 2010
Durée : 1h47
Synopsis : Royce, un mercenaire, se retrouve obligé de mener un groupe de combattants d’élite sur une planète étrangère. Ils vont vite comprendre qu’ils ont été rassemblés pour servir de gibier. A une exception près, tous sont des tueurs implacables – des mercenaires, des yakuzas, des condamnés, des membres d’escadrons de la mort ; des « prédateurs » humains qui sont à présent systématiquement traqués et éliminés par une nouvelle génération de Predators extraterrestres. Voici l’affrontement sans pitié de tueurs absolus.
La critique :
Nimrod Antal est un réalisateur d'origine hongroise qui s'est distingué avec Kontroll, un thriller qui a obtenu de nombreuses récompenses dans divers festivals, notamment à Cannes en 2004 et à Chicago (où il remportera le Gold Hugo Award). Suite à ce succès inattendu, Nimrod Antal décide de tenter sa chance aux Etats-Unis. Deux ans plus tard, il réalise Motel, un nouveau thriller horrifique qui s'inscrit dans le sillage et la continuité des tortures porn modernes (entre autres, Saw et Hostel).
Le cinéaste poursuit sa carrière à Hollywood. Les producteurs lui confient alors la réalisation de Predators, conçu comme le troisième chapitre d'une trilogie, juste après Predator (John McTiernan, 1987) et Predator 2 (Stephen Hopkins, 1990). Pourtant, les premières ébauches du scénario de Predators remontent à 1994.
A l'époque, Robert Rodriguez est déjà sur le tournage de Desperado. Fan du premier film réalisé par John McTiernan, Robert Rodriguez voit le projet plusieurs fois prorogé. A l'origine, le script de Predators prévoit les caméos d'Arnold Schwarzenegger (dans le rôle de Dutch) et de Danny Glover (dans le rôle de Harry Harrigan), les héros des deux premiers films.
Mais cette première ébauche scénaristique est jugée trop onéreuse. Robert Rodriguez est prié de réviser sa copie. Pour la réalisation de Predators, sorti en 2010, plusieurs cinéastes seront envisagés, notamment Darren Lynn Bousman, Marcus Nispel, Michael J. Bassett, Bill Duke et Neill Marshall (Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Predators). Finalement, Robert Rodriguez opte pour Nimrod Antal.
Avec Alien Vs. Predator (Paul W.S. Anderson, 2004) et Aliens Vs. Predator : Requiem (Greg et Colin Strause, 2007), la saga a unanimement désappointé les fans. L'objectif de Predators est de renouer avec la logique des deux premiers chapitres. D'ailleurs, le scénario de Predators élude tout lien ou tout rapport avec les deux films précédemment cités. La distribution du film réunit Adrian Brody, Topher Grace, Laurence Fishburne, Alice Braga, Walton Goggins et Danny Trejo.
En outre, le choix d'Adrian Brody, pour incarner un mercenaire (Royce), est plutôt surprenant. Mais Nimrod Antal souhaite marquer une rupture rédhibitoire avec les action men habituels. L'acteur au physique famélique s'est néanmoins entraîné pour les besoins du film.
Attention, SPOILERS ! Royce, un mercenaire, se retrouve obligé de mener un groupe de combattants d’élite sur une planète étrangère. Ils vont vite comprendre qu’ils ont été rassemblés pour servir de gibier. A une exception près, tous sont des tueurs implacables – des mercenaires, des yakuzas, des condamnés, des membres d’escadrons de la mort ; des « prédateurs » humains qui sont à présent systématiquement traqués et éliminés par une nouvelle génération de Predators extraterrestres.
Voici l’affrontement sans pitié de tueurs absolus. Certes, Predators constitue le troisième volet d'une franchise pour le moins redondante et inégale, incapable de transcender le premier film réalisé par John McTiernan. En l'occurrence, le but de Predators est de renouer avec l'esprit tribal et énigmatique du premier chapitre.
A l'instar de son modèle, Predators situe l'action et les inimitiés au coeur de la jungle. Mais l'endroit présente de nombreuses spécificités. Parachutés un peu par hasard, les héros amnésiques de cette nouvelle aventure se retrouvent en terrain hostile et à plusieurs années-lumière de la Terre. Les inimitiés se déroulent sur un territoire extraterrestre, nouveau terrain de chasse d'aliens aux intentions bellicistes.
Derechef, Nimrod Antal reprend la dialectique du tout premier Predator : les chasseurs deviennent peu à peu les chassés. Pis, très vite, Royce et ses compagnons d'infortune sont pourchassés par des canidés hybrides et dotés de cornes acérées. Certes, Predators contient quelques bonnes idées. Hélas, Nimrod Antal et Robert Rodriguez ne parviennent jamais à les exploiter ni à transcender leur sujet.
Indubitablement, Predators souffre de la comparaison avec son auguste devancier. A aucun moment (ou trop rarement), Nimrod Antal ne complexifie son récit, pour le moins anomique et alambiqué. On relève même de nombreuses incohérences. Par exemple, comment des soldats, de nationalité pourtant différente, parviennent à communiquer et à s'entendre sans sourciller ?
Ensuite, la mort de Danny Trejo (dans un rôle très secondaire) est rapidement éludée par la caméra tremblotante de Nimrod Antal. Enfin, un éminent biologiste connaît parfaitement la faune locale, pourtant d'origine extraterrestre. Obnubilé par le film de John McTiernan auquel il souhaite (sans cesse) se référencer, Nimrod Antal s'enlise dans un scénario prosaïque, multipliant les détails abscons et superflus. Même les séquences d'action ne parviennent pas réellement à captiver sur la durée.
Quant aux divers protagonistes, ils ne présentent guère d'intérêt. Seule petite consolation, Predators se révèle tout de même supérieur à Alien Vs. Predator : Requiem. Toutefois, ce troisième volet reste beaucoup trop timoré et archaïque pour susciter l'adhésion.
Note : 07/20