Genre : Animation, Inclassable, Horreur, court-métrage (interdit aux moins de 18 ans)
Année : 2012
Durée : 9 minutes
Synopsis : Un mec, qui « se recueille » sur le corps de celle qu’on suppose être sa femme, se retrouve projeté dans une autre dimension qui semble être l’antichambre de l’enfer.
La critique :
Aujourd’hui, on parle d’Affection, un court-métrage d’animation réalisé par Jimmy ScreamerClauz. Alors le nom du gars ne vous dit peut-être rien mais en fait, c’est un artiste américain qui s’est en quelque sorte spécialisé dans la production d’animés hyper trash, mystiques, aux allures sataniques… faits maison. Le speech de ce court-métrage d'animation est donc le suivant.
Sur une route qui paraît être en plein désert, la nuit, un homme étrange qui ressemble à une version 3D foirée de Steve Buscemi, reste immobile tenant un doigt humain arraché dans la paume de la main (qui semble être celui de sa femme décédée puisqu’il y a une alliance). En réalité ? notre homme se trouve devant une église dont les cloches sonnent le deuil. Il se plante devant un cadavre humain (qui serait celui de sa femme, enfin d’après ce que j’ai compris) en train de se faire bouffer par des insectes.
Notre bon gars se régale du spectacle et se met tout bonnement à se masturber le sourire aux lèvres. Soudain, il entend une chanson douce et se retourne pour contempler un tunnel de lumière éblouissant au milieu duquel chante une femme (peut-être son ex-femme réincarnée en démon ?). Et quelle femme ! Elle aurait l’air bien jolie s'il n’y avait pas des tentacules qui remplacent sa bouche.
Notre homme est ébloui et se réveille dans un salon sombre où les murs ont été repeints avec du sang. Il y a des macchabés étripés partout, sur les canapés, sur le lit, au sol, partout vous dis-je ! Notre homme est heureux. A partir de là, il va se retrouver dans différentes dimensions où il aperçoit une salo..., une femme tentacule nécrophile qui mute pour avoir des nichons la Lolo Ferrari.
Puis, le gars voit lui aussi son engin muter en une sorte de mini T-Rex. Ca gicle dans tous les sens, les tripes, le sang et notre homme évolue vers ce qui semble être l’antre de l’enfer. Alors bon, pour le scénario de ce court-métrage, difficile de se prononcer. Je pense qu’il s’agit simplement de faire une représentation de l’enfer tout en se laissant aller en roue libre pour se faire plaisir !
Alors bon, pourquoi pas après tout ? A l’heure où le cinéma américain paraît hélas moribond, je ne suis pas contre que Jimmy nous projette des sodomies infernales avec tentacules, monstres difformes, tripes, sang… Quelque part, il représente une liberté d’expression qui s’est perdue dans le cinéma américain depuis belle lurette. Alors comme je l’ai dit plus haut, il fait tout ça tout seul ou presque.
De temps en temps, ces potes lui filent un coup de main pour les doublages, mais c’est lui (donc le "Jimmy ScreamerClauz") qui bidouille tout sur son ordinateur. Niveau dessin et graphisme, c’est de la même trempe que son Where the Dead go to Die. Certes c’est assez moche. A contrario, Affection possède un style indéniable. Ah oui, ça ne ressemble à rien de déjà vu, c’est unique en son genre et rien que pour ça, il a toute ma sympathie. Difficile de dire de quoi parle Affection, mais c’est une sorte de film ultra malsain, ultra gore et aussi une sorte de cauchemar mystique, métaphysique et fantastique qui pourrait se voir comme une représentation de l’enfer.
On pourrait aussi y voir une sorte d’analyse de l’inconscient et de ses fantasmes cauchemardesques. Concernant Jimmy ScreamerClauz, certains pensent que c’est un cinglé psychopathe. Moi j’ai lu quelques-unes de ses interviews et honnêtement, je trouve qu’il dit des choses intelligentes. De même que ses "films" abordent, à mon avis, des sujets très intéressants, vraiment très intéressants, que le cinéma calibré d’aujourd’hui ne veut plus aborder.
Certains fans du réalisateurs gloseraient "C’est de l’art", encore un mot que semble avoir oublié le cinéma hollywoodien.
Note : 15/20