Genre : horreur, gore (interdit aux - 16 ans)
Année : 1980
Durée : 1h32
Synopsis : Après avoir vu des zombies déferler d'un avion militaire, un reporter tente de retrouver sa femme et d'échapper aux monstres assoiffés de sang qui envahissent la ville.
La critique :
Umberto Lenzi est un réalisateur et un scénariste italien qui a connu plusieurs périodes phares au cours de sa carrière. Dans un premier temps, il se consacre principalement à des films d'aventure, comme l'attestent Mary la rousse, femme pirate (1961) et Sandokan - Le tigre de Bornéo (1963). Puis, entre la fin des années 1960 et le début des années 1970, Umberto Lenzi se tourne vers le giallo avec Si Douces, si perverses (1969) et Le Tueur à l'Orchidée (1972).
Enfin, entre le milieu des années 1970 et la décennie 1980, le cinéaste italien s'inscrit dans la mode des films d'horreur, en particulier de cannibales, avec La Secte des Cannibales (1980) et surtout Cannibal Ferox (1981). Ce dernier long-métrage assoit sa notoriété auprès des amateurs du cinéma trash.
Après Cannibal Holocaust (Ruggero Deodato, 1980), le cinéma extrême vient de trouver sa nouvelle égérie. Surtout, le film marque durablement les esprits et s'attire les foudres de la censure. Opportuniste, Umberto Lenzi s'intéresse également aux films de zombies, un autre genre populaire dans les années 1970 et 1980, surtout après l'immense succès du bien nommé Zombie (George A. Romero, 1978).
Umberto Lenzi a bien l'intention d'apporter sa modeste pierre à l'édifice avec L'Avion de l'Apocalypse, sorti en 1980. Pour la petite anecdote, le long-métrage est aussi sorti sous plusieurs titres alternatifs, notamment L'Invasion des Zombies, City of the Walking Dead et Nightmare City. A l'origine, cette série B famélique devait être réalisée par Enzo G. Castellari, un autre spécialiste du cinéma bis.
Mais le cinéaste juge le scénario ubuesque et amphigourique. La distribution de L'Avion de l'Apocalypse réunit Hugo Stiglitz, Laura Trotter, Mel Ferrer, Francisco Rabal, Maria Rosaria Omaggio et Stefania Romario. En outre, le scénario de L'Avion de l'Apocalypse est pour le moins basique et laconique. Attention, SPOILERS ! (1) Un avion non identifié se pose une piste d'atterrissage.
A son bord, une horde de personnes infectées par un produit radioactif qui donne l'assaut à coups de mitraillettes dès la sortie de l'avion. (1) Vous l'avez donc compris. Le script de ce long-métrage horrifique ne brille pas vraiment par sa subtilité. Autant le dire tout de suite. L'Avion de l'Apocalypse s'inscrit dans le sillage et la continuité de tous ces nanars horrifiques italiens avec des macchabées.
Au niveau de sa tonalité, le film se rapproche davantage de Virus Cannibale (Bruno Mattei, 1980) que de L'enfer des Zombies (Lucio Fulci, 1979). De surcroît, Umberto Lenzi n'a jamais vraiment versé dans la dentelle. Ce qui frappe immédiatement à la lecture de cette bisserie sans le sou, c'est le look avarié des morts-vivants. Faute de moyens, Umberto Lenzi élude les maquillages dispendieux et opte pour un aspect minimaliste. En outre, les zombies carnassiers sont affublés de boue sur le visage.
Il faudra donc se contenter de macchabées qui grimacent et poussent des cris d'orfraie devant une caméra ensanglantée. Par certains aspects, L'Avion de l'Apocalypse n'est pas sans rappeler La Nuit des Fous Vivants (George A. Romero, 1979). Là aussi, les contaminés présentent un comportement atypique.
Contrairement à la majorité des productions de l'époque, les zombies affamés ne sont pas apathiques. Au contraire, dans L'Avion de l'Apocalypse, ils courent dans tous les sens, se jettent littéralement sur leurs proies, utilisent des armes à feu et se révèlent d'une intelligence redoutable. Dès lors, les principaux protagonistes du film sont condamnés à s'esbigner ou à se planquer quelque part dans la ville. Autre différence notable, l'action de cette série B ne se déroule pas dans un endroit claustré au beau milieu de nulle part, mais dans les grands axes urbains.
Bref, le long-métrage étonne sans cesse par sa nanardise involontaire. Visiblement, Umberto Lenzi tergiverse entre le film d'horreur ambitieux (mais fauché) et une pellicule qui flirte davantage vers les grosses productions de l'époque. Hélas, Umberto Lenzi n'est pas George Romero. Inutile ici de rechercher le moindre discours critique ou politique sur notre société consumériste et hédoniste.
Umberto Lenzi se contente de reprendre les codes inhérents du genre via quelques séquences gore et de cannibalisme. Malheureusement, le film est victime de son scénario famélique et de ses zombies grotesques et ridicules. Faute de provoquer ce sentiment d'effroi et de terreur, L'Avion de l'Apocalypse ne suscitera, au mieux, qu'un rictus imbécile. Un nanar pur jus, quoi !
Côte : Nanar
(1) Synopsis du film sur : http://www.cinemafantastique.net/Avion-de-l-apocalypse-L.html