Genre : horreur, épouvante (interdit aux - 12 ans)
Année : 2009
Durée : 1h25
Synopsis : Les autorités viennent de perdre le contact avec les occupants de l'immeuble mis en quarantaine. Personne ne sait vraiment ce qui se passe à l'intérieur. Dehors, le chaos règne... La brigade d'intervention spéciale, équipée de plusieurs caméras et envoyée sur place pour analyser la situation, va devoir affronter une menace bien réelle...
La critique :
2007. La sortie de Rec sonne le tocsin du cinéma horrifique et surtout le grand retour des zombies sur le grand écran. Comme l'indique le titre du film (donc Rec au cas où vous n'auriez pas suivi...), le scénario repose sur un concept basique et laconique, à savoir l'enregistrement, via une caméra, d'évènements (pour le moins) incongrus dans un immeuble mis en quarantaine.
Mutins, les deux réalisateurs espagnols, Jaume Balaguero et Paco Plaza, tergiversent entre une pellicule référencée (La Nuit des Morts-Vivants et surtout Démons) et le found footage. Ainsi, Rec fonctionne comme une sorte de jeu vidéo, baladant ses personnages à travers les coursives et les étages d'un immeuble encerclé par la police. Toutefois, le long-métrage se montrait plutôt élusif sur les raisons de cette étrange contamination, transformant les êtres humains en zombies affamés de chair humaine.
Rec 2, toujours réalisé par les deux comparses en 2009, a bien l'intention de répondre à toutes les questions laissées en suspens dans le précédent chapitre. Au moins, ce deuxième volet s'annonce prometteur et a le mérite de faire trépigner d'impatience. Reste à savoir si le film mérite une telle attente. Réponse dans les lignes à venir. En outre, le premier opus se démarquait des productions "zombiesques" habituelles. Si Paco Plaza et Jaume Balaguero connaissent évidemment leurs classiques, les deux cinéastes se détachent radicalement de l'univers d'un George Romero en esquivant toute diatribe idéologique et/ou politique. De facto, Rec et Rec 2 s'inscrivent plutôt dans le sillage et la continuité de Resident Evil, une autre saga à succès. En espérant que la franchise ibérique ne suive pas la même trajectoire mercantile.
Mais depuis le succès du premier film, les deux réalisateurs ont toujours affirmé leur volonté de signer une tétralogie. Hélas, dès ce second chapitre, les deux compères montrent déjà de sérieux signes d'essoufflement. Inutile de mentionner le casting, à moins que vous connaissiez les noms de Jonathan Mellor, Oscar Zafra, Manuela Velasco, Alejandro Casaseca et Pablo Rosso, mais j'en doute !
Pour ce qui est du scénario de Rec 2, le film reprend les choses là où elles s'étaient arrêtées dans le premier. Attention, SPOILERS ! Les autorités viennent de perdre le contact avec les occupants de l'immeuble mis en quarantaine. Personne ne sait vraiment ce qui se passe à l'intérieur. Dehors, le chaos règne... La brigade d'intervention spéciale, équipée de plusieurs caméras et envoyée sur place pour analyser la situation, va devoir affronter une menace bien réelle.
Premier constat, Rec deuxième du nom reprend le même principe que son auguste prédécesseur. Suite aux évènements du premier, une brigade d'intervention spéciale est appelée en renfort et donc à explorer les coursives et les différentes pièces d'un immeuble envahi par des créatures anthropophages. A priori, le scénario de Rec 2 se révèle plutôt alléchant puisqu'il est censé répondre aux questions du premier. Quel mystère nimbe cette nouvelle forme de contamination ?
Ensuite, qu'est devenue Angela Vidal, cette journaliste en quête de sensations fortes, mais capturée par un monstre hideux à la fin du premier chapitre ? En outre, Paco Plaza et Jaume Balaguero n'éludent aucune question et apportent enfin les réponses escomptées.
Second constat, Rec 2 se veut résolument guerrier et martial en présentant directement les inimitiés. Dès leur entrée fracassante dans l'immeuble, les militaires sont presque immédiatement assaillis par une horde de zombies carnassiers. L'action se veut brute de décoffrage et toujours filmée par une caméra subjective et ensanglantée. La première partie du film est plutôt convaincante, à défaut d'être surprenante. Par certains aspects, les trente premières minutes de Rec 2 ne sont pas sans rappeler le concept d'Aliens, le retour (James Cameron, 1986), une suite elle aussi marquée par cette aspect guerroyeur.
Curieusement, le long-métrage perd de sa sagacité dans sa seconde partie en allant renifler du côté de L'Exorciste (William Friedkin, 1973). Dès lors, Paco Plaza et Jaume Balaguero perdent le fil de leur sujet et s'enlisent dans une pellicule stérile.
En effet, difficile de ne pas s'esclaffer devant cette nouvelle séquelle de L'Exorciste, le film provoquant au mieux l'incrédulité. Les deux cinéastes espagnols s'embourbent dans les explications ubuesques et racoleuses. A aucun moment, cette histoire factice de sorcellerie et de pseudo satanisme ne parvient à convaincre sur la durée. Pis, on relève ici et là plusieurs séquences horrifiques grotesques et saugrenues. A contrario, le long-métrage contient tout de même quelques bonnes idées.
A l'image de ce retour impromptu dans le grenier, cet endroit obombré qui semble contenir l'antidote et de nombreux secrets solidement gardés. Mais, à nouveau, Rec 2 se confine dans les rebondissements stériles et ridicules. Revoilà Angela, l'héroïne du premier film, sur le devant la scène. Certes, lors de ses ultimes secondes, le film délivrera les explications nécessaires à cette arrivée inopinée, laissant le spectateur ulcéré.
Bref, à force de tournicoter et d'assommer cette suite de références, Paco Plaza et Jaume Balaguero se noient dans une suite prosaïque et artificielle, laissant une impression mitigée, entre candeur et déception.
Note : 10/20
Ça sera le dernier bon opus de la franchise avant un troisième épisode absolument catastrophique. Je ne peux pas en dire du quatrième vu que je ne l'ai pas encore vu.