insidious

Genre : horreur, épouvante (interdit aux - 12 ans)
Année : 2011
Durée : 1h42

Synopsis : Josh, son épouse et leurs trois enfants vivent depuis peu dans leur nouvelle maison lorsque l’aîné tombe dans un coma inexpliqué. Étrangement, une succession de phénomènes paranormaux débute peu après. Un médium leur révèle alors que l’âme de leur fils se trouve quelque part entre la vie et la mort, dans la dimension astrale, et que les manifestations sont l’oeuvre de forces maléfiques voulant s’emparer de son enveloppe corporelle. Pour le sauver, Josh va devoir lui aussi quitter son corps et s’aventurer dans l’au-delà

La critique :

En l'espace d'une dizaine d'années, James Wan s'est imposé comme le nouveau maître du cinéma d'épouvante. Inlassablement poursuivi par le succès de Saw en 2004, une pellicule qui hésite entre thriller, torture porn et horreur, le cinéaste décide de se détacher de cette franchise vénale et mercantile. Par ailleurs, il refusera de réaliser les nombreuses suites qui sortiront dans la foulée.
En outre, le cinéaste décide de se tourner vers le vieux cinéma d'épouvante, celui des années 1970 et 1980, qui peut s'appuyer sur de nombreuses références, de L'Exorciste (William Friedkin, 1973) à Poltergeist (Tobe Hooper, 1982), en passant par Amityville, la maison du Diable (Stuart Rosenberg, 1979). Les années 2000 signent également le grand retour du paranormal sur grand écran, notamment avec la sortie de Paranormal Activity (Oren Peli, 2007).

C'est dans ce contexte nimbé par les fantômes et les ténèbres que James Wan réalise le trop méconnu Dead Silence en 2007. Hélas, le film passe inaperçu dans les salles mais trouve son public par l'intermédiaire de la vidéo. Qu'à cela ne tienne, James Wan s'ingénie et s'adjoint les services de John R. Leonetti et Oren Peli, respectivement derrière la photographie et la production d'Insidious en 2011.
Nanti d'un modeste budget, le long-métrage va devenir le film d'horreur le plus rentable de l'année 2011. La distribution d'Insidious réunit Patrick Wilson, Rose Byrne, Barbara Hershey, Ty Simpkins, Andrew Astor, Lin Shaye et Leigh Whannell (également scénariste du film). Succès oblige, deux nouveaux épisodes, Insidious : Chapitre 2 (James Wan, 2013) et Insidious : Chapitre 3 (Leigh Whannel, 2015), seront tournés dans la foulée.

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Attention, SPOILERS ! Josh, son épouse et leurs trois enfants vivent depuis peu dans leur nouvelle maison lorsque l’aîné tombe dans un coma inexpliqué. Étrangement, une succession de phénomènes paranormaux débute peu après. Un médium leur révèle alors que l’âme de leur fils se trouve quelque part entre la vie et la mort, dans la dimension astrale, et que les manifestations sont l’oeuvre de forces maléfiques voulant s’emparer de son enveloppe corporelle.
Pour le sauver, Josh va devoir lui aussi quitter son corps et s’aventurer dans l’au-delà
. Avec Insidious, l'objectif est de marquer une rupture rédhibitoire avec tous ces remakes et tortures porn martelés par le cinéma hollywoodien depuis presque quinze ans maintenant.

En l'occurrence, Insidious signe le grand retour d'un cinéma horrifique à l'ancienne, celui de Poltergeist et de La Malédiction (Richard Donner, 1982), deux grands classiques qui ont fait frémir les spectateurs dans les salles. En ce sens, Dead Silence, le précédent film de James Wan, annonçait déjà les prémisses d'Insidious. A l'instar de ses modèles (L'Exorciste, Shining et consorts), le film marque l'avènement des spectres au cinéma et surtout du grand retour de la Faucheuse sur grand écran.
Par conséquent, le film élude le gore et les effusions sanguinaires au profit d'une ambiance austère, funeste et marquée par les oraisons funèbres. James Wan mise essentiellement sur la suggestion. Sa caméra se focalise sur le quotidien des Lambert, une famille lambda. Leur fils, Dalton, vient de tomber dans un coma inexpliqué (je renvoie au synopsis).

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La médecine se révèle inopérante et obsolète, ne trouvant point d'explication à ce sommeil léthargique. La raison se trouve ailleurs, quelque part entre l'activité onirique et les ténèbres. En outre, une vieille femme, affublée de dons de médiumnité, évoque une projection astrale. A l'instar de son patriarche, Dalton a la capacité, durant son sommeil, de voyager à travers le monde des morts.
La possession démoniaque ne concerne pas l'immense demeure des Lambert mais uniquement leur fils aîné. Dès lors, le scénario d'Insidious suit un cheminement assez classique et conventionnel. Encore une fois, c'est le grand retour de Poltergeist sur grand écran. Mais contrairement à Tobe Hooper et Steven Spielberg, James Wan élude toute analyse de la cellule familiale.

Ce qui intéresse James Wan, c'est ce voyage aux confins de la peur et des ténèbres. Par certains aspects, Insidious n'est pas sans rappeler les vieux épisodes de La Quatrième Dimension (Rod Serling). Pour James Wan, notre monde rationnel est relié intrinsèquement à l'univers des esprits. Impression confirmée par tous ces experts en paranormal qui photographient plusieurs spectres arpentant les couloirs de la maisonnée. Toutefois, le film prend définitivement son envol (si j'ose dire...) dans sa seconde section. Josh Lambert (Patrick Wilson) est prié de sonder un univers obombré et peuplé de spectres à l'aura comminatoire. En outre, ce voyage contient de nombreux écueils et corollaires, comme l'atteste la conclusion finale, annonçant une suite inévitable.
Si le schéma narratif reste rudimentaire, il n'en demeure pas moins efficace. Bref, à défaut d'être réellement surprenant et/ou exceptionnel, Insidious marque surtout cette fascination pour les films d'horreur de jadis. Bien des décennies plus tard, le public est toujours aussi nostalgique.

Note : 13/20

sparklehorse2 Alice In Oliver