planète des singes origines

Genre : science-fiction 
Année : 2011
Durée : 1h50

Synopsis : Dans un laboratoire, des scientifiques expérimentent un traitement sur des singes pour vaincre la maladie d’Alzheimer. Mais leurs essais ont des effets secondaires inattendus : ils découvrent que la substance utilisée permet d’augmenter radicalement l’activité cérébrale de leurs sujets. César, est alors le premier jeune chimpanzé faisant preuve d’une intelligence remarquable. Mais trahi par les humains qui l’entourent et en qui il avait confiance, il va mener le soulèvement de toute son espèce contre l’Homme dans un combat spectaculaire.

La critique :

1968. Une date fatidique dans le cinéma de science-fiction avec la sortie de La Planète des Singes de Franklin J. Schaffner et adapté d'un roman de Pierre Boulle. Le long-métrage original s'inspire également d'un épisode de La Quatrième Dimension, intitulé La Flèche dans le Ciel (1960). Le film de Franklin J. Schaffner reprend peu ou prou la même trame scénaristique, avec cet engin spatial qui s'écrase sur une planète inconnue. A son bord, trois astronautes en mission découvrent un territoire hostile et gouverné par des singes très évolués. Réduit à quia et à l'état d'esclavage, le capitaine George Taylor (Charlton Heston) se mutine contre cette hégémonie simienne, au grand dam des chimpanzés.
Son périple le conduira vers la zone interdite jusque la révélation finale, ultime uppercut en pleine poire.

Immense succès oblige, ce premier film engendrera une pentalogie. Mais la franchise se terminera de façon décevante et timorée avec La Bataille de la Planète des Singes (J. Lee Thompson, 1973). Fin de la saga simiesque ou presque. En effet, en 2001, Tim Burton s'attelle à un remake qui déçoit unanimement les fans et la presse cinéma. Qu'à cela ne tienne, en 2008, la 20th Century Fox annonce le grand retour de la franchise, avec pour objectif de retrouver la dialectique sociologique des tous premiers chapitres. En outre, ce nouveau projet s'inspire du scénario de La Conquête de la Planète des Singes (J. Lee Thompson, 1972). A l'origine, le script doit tourner autour d'un singe de laboratoire, victime d'expérimentations scientifiques, qui se venge de ses créateurs.
Mais cette ébauche de scénario est jugée trop violente et nihiliste par les producteurs.

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Rick Jaffa, Amanda Silver et Jamie Moss (donc les scénaristes de ce nouveau chapitre) s'orientent vers la genèse de la saga. C'est donc l'homme qui devient le propagateur d'un virus mortel. Quant aux singes, ils subissent malgré eux le courroux de plusieurs matons dans un immense refuge animalier. Rupert Wyatt est alors choisi pour réaliser La Planète des Singes : Les Origines, sorti en 2011.
En l'occurrence, ce nouveau volet, en forme de préquel, marque une nouvelle rupture dans la saga. Contrairement à ses prédécesseurs, ce ne seront pas des acteurs qui endosseront des costumes de singes. Cette fois-ci, les primates sont numérisés et bénéficient de nos technologies modernes, en particulier de la capture de mouvement. La distribution du film réunit Andy Serkis, James Franco, Freida Pinto, Tom Felton, John Lithgow et Brian Cox.

Tobey Maguire et Shia Labeouf seront approchés pour jouer le rôle de Will Rodman. Mais les deux acteurs se désistent. C'est finalement James Franco qui écope des oripeaux du scientifique. Parallèlement, les fans sont dubitatifs et s'interrogent sur la nécessité d'une genèse. Qu'à cela ne tienne. La Planète des Singes : Les Origines se solde par un succès commercial, engendrant une inévitable suite, La Planète des Singes : l'Affrontement (Matt Reeves, 2014).
Dix ans après la sortie du remake de Tim Burton, l'avènement de ces primates intelligents passionne toujours autant le grand public. Reste à savoir si la qualité est bel et bien au rendez-vous. Réponse dans les lignes à venir. Attention, SPOILERS ! Dans un laboratoire, des scientifiques expérimentent un traitement sur des singes pour vaincre la maladie d’Alzheimer.

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Mais leurs essais ont des effets secondaires inattendus : ils découvrent que la substance utilisée permet d’augmenter radicalement l’activité cérébrale de leurs sujets. César, est alors le premier jeune chimpanzé faisant preuve d’une intelligence remarquable. Mais trahi par les humains qui l’entourent et en qui il avait confiance, il va mener le soulèvement de toute son espèce contre l’Homme dans un combat spectaculaire. Pour ce nouveau chapitre, encore une fois sous forme de genèse, les craintes étaient légitimes puisque le projet est confié à un quasi inconnu.
Mutin, Rupert Wyatt rend largement hommage au film de 1968 via de nombreux clins d'oeil et références. Par exemple, (1) l'orang outang du refuge se nomme Maurice en référence à l'acteur Maurice Evans qui interprétait le docteur Zaïus.

Ensuite, c'est Caesar qui joue dans sa chambre avec une statue de la Liberté version miniature. (1) Bref, les fans du film original ne risquent pas d'être désarçonnés et seront donc en terrain connu et quasiment conquis. Ce qui n'était qu'une simple supposition en 1968, la fin d'une espèce humaine désormais réduite en esclavage par une société de primates, devient réalité en 2011.
Rupert Wyatt a donc pour vocation d'expliquer les fondements et les prémisses de cette insubordination. La première raison se trouve dans la science et Caesar en est la parfaite incarnation. Le chimpanzé est le fruit d'un travail pharmaceutique acharné et destiné à guérir de la maladie d'Alzheimer. Or, Caesar montre d'étonnantes capacités. Ainsi, Rupert Wyatt se concentre sur son évolution ou plutôt sur sa destinée.

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Cette étrange trajectoire va conduire le chimpanzé dans un refuge animalier. Sur place, il découvre un endroit claustré et dirigé par des sortes de matons aux principes rigoristes. La révolte est en marche mais le singe est stupide. Tel est le raisonnement d'un orang outan qui communique par le langage des signes. Sur ce dernier point, le langage tient justement ici une place prépondérante. Il devient le marqueur de ce joug contre une humanité sauvage et primitive.
Et c'est ce qu'a parfaitement compris Caesar, nouveau leader despotique des primates. Certes, Rupert Wyatt prend son temps pour planter le décor et ses protagonistes. Hélas, ce préquel manque parfois de subtilité. Pour imposer son diktat, Caesar devra subtiliser et propager les produits pharmaceutiques créés et inventés par son ancien maître.

Une chimère. De facto, La Planète des Singes : Les Origines est dénué de toute consonance politique et idéologique. C'est aussi ce qui le différencie de ses épigones. Plus que jamais, le long-métrage, malgré ses velléités marxistes, s'apparente à une production de son époque, donc à une pellicule moderne et destinée à flagorner le grand public. Mais au moins, ce préquel ne prend pas celui-ci pour un imbécile. Hormis les trente dernières minutes, le film élude la profusion de séquences d'action, préférant sonder la psyché de ses protagonistes simiens.
Mais là aussi, Rupert Wyatt oblique dans une toute autre direction. Les primates ne souhaitent pas coloniser l'espèce humaine mais tout simplement vivre paisiblement dans leur espace naturel. L'insubordination promise reste donc une révolution de pacotille et de carte postale. Ou lorsque "le Che" se transmute soudainement en guerrier pacifiste. Cherchez l'oxymore... Pour la suite des belligérances, merci de patienter et d'attendre la sortie d'un nouveau chapitre.
Mais ne soyons pas trop sévères. Dans l'ensemble, La Planète des Singes : Les Origines remplit largement son office et raconte une histoire crédible, même si on relève ici et là quelques facilités scénaristiques. 

 

Note : 13/20

sparklehorse2 Alice In Oliver

(1) Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Plan%C3%A8te_des_singes_:_Les_Origines