Genre : Epouvante, horreur, thriller (interdit aux -12 ans)
Année : 2012
Durée : 1h15
Synopsis :
Avril 2010. Trois jeunes disparaissent en enquêtant sur une légende urbaine. Les trois corps défigurés ont été retrouvés. Les images qu’ils ont tournées aussi… Tout commence lorsqu'une famille madrilène vient passer un week-end dans sa maison de campagne. Les deux enfants, Cristian et July, entendent parler d'une histoire : celle d'une petite fille qui s'est perdue dans le labyrinthe près de la maison. Caméra à la main, ils décident donc d'enquêter...
La critique :
Le cinéma d'horreur est aujourd'hui en perdition et ce, depuis un bon moment entre les remakes de grands classiques horrifiques tentant vainement d'effrayer le spectateur juste en plaçant 2-3 screamers pour faire sursauter ceux qui n'arrivent pas à bien cibler toutes les ficelles de ce type de cinéma, et les films d'horreur à l'histoire tout simplement minable d'inventivité avec un scénario qui ne raconte rien et se répète de films en films (le coup de la panne d'essence dans une route isolée au beau milieu des bois...). Plus je grandis et plus j'ai du mal avec ce genre de film, mon exigence augmentant d'année en année. Frustré dites-vous ? Non j'en ai plus que marre de voir que ce type de film est traîné dans la boue et n'est pas confié entre les mains de véritables spécialistes.
Certes, il reste James Wan aujourd'hui qui s'est fait un nom ainsi que 2-3 badauds qui ont su proposer un contenu plus que correct mais face à l'avalanche de films médiocres, on a tendance à souvent mettre tous les films d'horreur dans le même sac. L'époque des giallo italiens et des grands classiques du film d'horreur est désormais bien lointaine.
Parmi tout ce fatras, on retrouve un genre particulier qui s'est développé depuis quelques années, le found-footage à savoir le principe d'un film tourné avec une caméra afin d'augmenter "l'immersion" (ha ha ha), procédé qui a été lancé avec le très bon Le Projet Blair Witch. Ne soyons pas mauvaise langue, quand c'est bien réalisé, on peut avoir vite un résultat surprenant et très efficace. On observera cela avec REC et sa suite (juste sa suite !), le premier Paranormal Activity à la limite et Grave Encounters. D'autres idées ? Personnellement, je ne vois pas tant ce procédé a engendré navet sur navet.
Bref, nous en arrivons ici à notre film du doux nom d'Atrocious qui est, comme vous l'aviez deviné, un found-footage hispano-mexicain, réalisé par l'inconnu Fernando Barreda Luna. Alors en voyant que c'est un produit espagnol en partie, on sourit parce que l'Espagne nous a offert un regain de fraîcheur dans le monde du cinéma d'horreur et le thriller avec des titres comme Malveillance, La Piel Que Habito, La Secte Sans Nom et bien sûr REC. Est-ce qu'Atrocious arrivera aussi à avoir une place de choix à côté de ces films ? Réponse dans la chronique.
ATTENTION SPOILERS : Avril 2010, 3 jeunes disparaissent en enquêtant sur une légende urbaine avec les images retrouvées aussi. Cela commence par une famille emménageant dans leur vieille maison de campagne désaffectée avec leurs enfants qui ont entendu parler d'une étrange histoire selon laquelle une petite fille se serait perdue dans le labyrinthe derrière la maison. Les 2 adolescents décident donc d'enquêter. FIN DES SPOILERS.
Voilà donc pour les préliminaires avec un scénario tout à fait plat et stéréotypé s'offrant en prime de plagier dans les règles de l'art Le Projet Blair Witch avec le coup des enfants qui disparaissent dont les images sont retrouvées. Est-ce qu'Atrocious peut se targuer d'apporter "enfin" un autre found-footage de qualité ? Pas du tout. Et même pire, il l'enfonce davantage (comme ça, vous êtes prévenus). Déjà pour commencer, on va parler du titre du film qui attire de suite et qui fait que nous nous attendons à un truc effrayant, atroce même, d'où le nom du film sauf que non, ce n'est même pas que le film se montre inquiétant ou suscite la curiosité. On se fait royalement chier devant, un comble pour un film d'à peine 1h15 de bobine. Parce que pour faire simple, rien ne se passe.
L'inutilité plane durant les 2/3 du film et puis soudainement, la machine s'emballe et toute la famille se retrouve dans le labyrinthe pour finir par retourner dans la maison, moment plutôt intéressant, je dois le reconnaître. Pourquoi ? Grâce au plus petit enfant de la famille qui part à la recherche de son chien déjà mort mais dont la famille a préféré taire le sujet pour éviter de le faire pleurer vu que le chien avait disparu quelques jours avant. Personnellement, étant gosse à cet âge, jamais je n'aurais osé m'aventurer en pleine nuit dans un labyrinthe, mais le réalisme n'est de toute façon pas de mise dans ce film à dormir debout.
Je suis de toute façon très conscient que le found-footage est un genre très difficile à maîtriser car il faut instaurer une ambiance inquiétante tout au long qui monte crescendo. Chose que Le Projet Blair Witch avait su relever le défi haut la main mais ici, comment être inquiété quand la majorité du film se passe en plein jour sans nous offrir la moindre bribe d'ambiance austère ?? Et durant ces 1h15, le réalisateur parvient encore à nous pondre des séquences vides à l'image de l'ado filmant une partie de carte en famille. Intérêt ? Aucun. Parlons aussi de leur première escapade dans le labyrinthe pendant 15 bonnes minutes où il ne se passe strictement rien. J'ai d'ailleurs aussi aimé le fait que le grand frère de la famille embarque sa caméra pour rechercher son petit frère puis la mère disparue.
Entre nous, jamais l'idée ne me viendrait de filmer ça car non seulement ça me ralentirait mais en plus, je serais trop inquiété pour avoir la moindre bribe d'idée de filmer ça. En revanche, là où il y avait de l'idée, c'était dans le twist final qui aurait pu être bien amené et donc relever le pedigree du film, sauf que celui-ci est trop brutal, trop bref et surtout trop peu réaliste. Une mère serial-killeuse ayant sombré dans la démence ? Pourquoi pas car l'idée était excellente mais qu'on ne vienne jamais me dire qu'une personne de ce genre ne présente pas de signes avant-coureurs, une humeur inquiétante ou même des regards bizarres car durant le film, on lui donnerait le bon dieu sans confession.
La dernière scène de fin, personnellement je l'ai adoré, car ici, elle joue vraiment son rôle et donne lieu à une séquence bien glauque lors de l'interrogatoire filmé et retranscrit sur une télévision. Quelque part, elle se débrouille bien mieux en tant que cinglée qu'en tant que mère poule. Sa prestation est même franchement excellente dans les dernières minutes du film.
Mais au final, ça ne relève que très peu l'intérêt du film car la prestation des 2 adolescents est d'une débilité insondable tant ils sont cons comme des balais à chiottes avec leur humour d'une lourdeur telle qu'on en est mal à l'aise pour eux et leurs gémissements perpétuels font qu'ils nous exaspèrent. Dans la dernière partie du film, pendant près de 15-20 min, on sera en compagnie de notre bonhomme qui ne fait que pleurer et gémir comme une bête à l'agonie. La séquence du gosse dans Shining répétant Redrum perpétuellement paraît presque relaxante à côté de ça.
En fin de compte, la meilleure prestation du film est donnée à Romulus, le chien, car au moins il ne raconte pas de conneries durant tout le long-métrage et se contente d'assumer son rôle de gardien en aboyant. Malheureusement ça sera le premier à mourir. Après oui, il y a la mère mais l'intérêt ne réside que dans les dernières minutes la concernant.
Au niveau du montage, ce n'est pas mieux non plus car dans les séquences de poursuite, la caméra part dans tous les sens à tel point qu'on en aurait des nausées si on était imbibé d'alcool ou atteint d'une sévère gastro. Et puis comme je l'ai dit auparavant, il y a beaucoup trop de choses inutiles filmées pour réellement susciter l'intérêt de ce film qui n'aurait dû faire que la moitié de ses 75 minutes afin de ne pas plonger le spectateur dans l'ennui, préférant admirer le papier-peint de sa chambre plutôt que l'écran. En conclusion, Atrocious se casse complètement la gueule dans sa mise en scène.
Le montage tout comme le scénario absent, la prestation des personnages et l'ambiance sont minables et c'est d'autant plus dommage qu'il y avait un réel potentiel avec le twist final mais ce tâcheron de Fernando Barreda Luna n'a même pas su amener un minimum de subtilité. Oui c'est marrant de berner le spectateur avec une légende qui ne sert que de toile de fond trompeuse mais alors, il faut placer des indices minimes tout au long et pas claquer ce twist ainsi comme un cheveu dans la soupe.
L'idée aussi des 2 adolescents retrouvant le cadavre carbonisé de leur petit frère était aussi bien pensée car cette scène casse les codes du politiquement correct et de la retenue observée dans le cinéma d'horreur grand public actuel. Cependant, ces 2-3 qualités font qu'elles n'arrivent pas à rattraper l'intérêt du film et à réellement passionner le spectateur qui ne pourra que se conforter dans son avis que le cinéma d'horreur, c'était mieux avant.
Côte : Navet