Genre : action
Année : 2012
Durée : 2h44
Synopsis : Il y a huit ans, Batman a disparu dans la nuit : lui qui était un héros est alors devenu un fugitif. S'accusant de la mort du procureur-adjoint Harvey Dent, le Chevalier Noir a tout sacrifié au nom de ce que le commissaire Gordon et lui-même considéraient être une noble cause. Et leurs actions conjointes se sont avérées efficaces pour un temps puisque la criminalité a été éradiquée à Gotham City grâce à l'arsenal de lois répressif initié par Dent. Mais c'est un chat – aux intentions obscures – aussi rusé que voleur qui va tout bouleverser. À moins que ce ne soit l'arrivée à Gotham de Bane, terroriste masqué, qui compte bien arracher Bruce à l'exil qu'il s'est imposé. Pourtant, même si ce dernier est prêt à endosser de nouveau la cape et le casque du Chevalier Noir, Batman n'est peut-être plus de taille à affronter Bane.
La critique :
Au début de sa carrière, le réalisateur, producteur et scénariste britanno-américain, Christopher Nolan, se démarque essentiellement par ses longs-métrages complexes et au dénouement fuligineux. C'est par exemple le cas de Memento (2000), Insomnia (2002), Le Prestige (2006), Inception (2010) ou encore d'Interstellar (2014). Autant de productions qui vont asseoir sa notoriété et même sa suprématie dans l'univers hollywoodien.
Dans ce contexte, les producteurs lui confient logiquement la réalisation de Batman Begins en 2005. Après les échecs commerciaux et artistiques de Batman Forever (1995) et Batman et Robin (1997), tous deux réalisés par Joel Schumacher, le super-héros de Gotham City doit retrouver sa magnificence, celle de jadis et inoculée par Tim Burton, avec Batman (1989) et Batman, Le Défi (1992).
Avec Batman Begins, Christopher Nolan a la lourde tâche de relancer les inimitiés. Mission plutôt réussie. Non seulement, le long-métrage cartonne au box-office mais reçoit des critiques presque unanimement dithyrambiques. Qu'à cela ne tienne. Le cinéaste annonce déjà la sortie d'une trilogie. Le second volet, The Dark Knight, le Chevalier Noir (2008), impose une ambiance lourde, faisant du justicier de Gotham une sorte de martyr. Christopher Nolan rend largement hommage à l'univers des comics griffonnés et scénarisés par Frank Miller. Les fans jubilent et attendent avec impatience la sortie du troisième chapitre, The Dark Knight Rises, en 2012.
Le film doit conclure la trilogie en apothéose. Qu'à cela ne tienne. A l'instar des précédents épisodes, The Dark Knight Rises se soldera à nouveau par un succès commercial.
Reste à savoir si cet ultime chapitre tient les promesses annoncées. Réponse dans les lignes à venir. La distribution de ce troisième opus réunit Christian Bale, Tom Hardy, Anne Hathaway, la frenchie Marion Cotillard, Gary Oldman, Joseph Gordon-Levitt, Michael Caine, Morgan Freeman, Matthew Modine, Juno Temple, Cillian Murphy, Josh Stewart et Liam Neeson. A noter les apparitions furtives d'Aaron Eckhart et Maggie Gyllenhaal via plusieurs flashback.
Au niveau du scénario du film, Christopher Nolan s'adjoint les services de son frère, Jonathan Nolan, et de David S. Goyer, toujours au rendez-vous. Attention, SPOILERS ! Il y a huit ans, Batman a disparu dans la nuit : lui qui était un héros est alors devenu un fugitif. S'accusant de la mort du procureur-adjoint Harvey Dent, le Chevalier Noir a tout sacrifié au nom de ce que le commissaire Gordon et lui-même considéraient être une noble cause.
Et leurs actions conjointes se sont avérées efficaces pour un temps puisque la criminalité a été éradiquée à Gotham City grâce à l'arsenal de lois répressif initié par Dent. Mais c'est un chat – aux intentions obscures – aussi rusé que voleur qui va tout bouleverser. À moins que ce ne soit l'arrivée à Gotham de Bane, terroriste masqué, qui compte bien arracher Bruce à l'exil qu'il s'est imposé.
Pourtant, même si ce dernier est prêt à endosser de nouveau la cape et le casque du Chevalier Noir, Batman n'est peut-être plus de taille à affronter Bane. En l'occurrence, ce troisième volet suscitera une petite polémique au moment de sa sortie. Alors que certains qualifient le film de pro-républicain, d'autres, à l'inverse, y décèlent une vision pro-démocrate et même révolutionnaire. The Dark Knight Rises, un film à résonance marxiste ?
Horripilé, Christopher Nolan répond à ses contempteurs. Non, The Dark Knight Rises ne contient aucun message politique ni idéologique. Certes, le long-métrage raconte les activités terroristes d'un révolutionnaire, Bane, formé par Ra's al Ghul lui-même, et en pleine insubordination contre Gotham, une ville sous la férule d'une oligarchie. Hélas, Christopher Nolan délaisse prestement cette rhétorique justement politique au profit d'un spectacle hollywoodien, destiné à flagorner un large public.
En l'occurrence, le film sera surtout victime d'une autre polémique. Cette fois-ci, les furibonderies s'acharnent sur la pauvre Marion Cotillard et sa piètre performance dans le rôle de Miranda Tate, alias Talia al Ghul. Victime des pasquinades de la presse, l'actrice française sera brocardée et même parodiée sur la Toile et les réseaux sociaux. Pour le reste, The Dark Knight Rises est un blockbuster ambitieux et démesuré, finalement dans le sillage et la continuité de son prédécesseur.
Après un Batman Begins qui devait permettre de cerner le justicier de Gotham sous un nouvel angle, The Dark Knight, le chevalier noir façonnait un super-héros victime des enjeux politiques de la cité et en proie à la psychopathie du Joker et d'un Double-Face plus schizophrénique que jamais. Bien des années après les événements du second chapitre, Bruce Wayne a cessé ses activités nocturnes et vit reclus dans son château de milliardaire. L'homme est blessé, boitille et ressasse les souvenirs du passé.
Gotham n'est qu'une ville d'apparence. Voué à l'opprobre et aux gémonies, Bruce Wayne se souhaite plus endosser les vieux oripeaux d'un Batman obsolète et dépassé. Qu'à cela ne tienne. Les activités terroristes et criminelles de Bane vont l'obliger à reprendre sa cape et son masque. Hélas, le grand retour du justicier de Gotham n'a rien de triomphal.
Face à Bane et ses sbires, Bruce Wayne subit une défaite cuisante. Mutilé et écroué, le chevalier noir agonise. En outre, Christopher Nolan fait preuve de sagacité et de virtuosité pour déployer un scénario foisonnant et exhaustif. Narquois, le réalisateur élude la profusion d'effets spectaculaires au profit d'une trame scénaristique alambiquée. En ce sens, The Dark Knight Rises s'éloigne volontairement de toutes ces grosses cylindrées hollywoodiennes.
Toutefois, par d'habiles stratagèmes, Nolan n'oublie pas l'essentiel et dissémine, ici et là, plusieurs séquences d'une rare fulgurance. De surcroît, le réalisateur peut également s'appuyer sur un casting de prestige. La vraie bonne surprise se nomme Anne Hathaway, à la fois vénéneuse, vindicative et libidineuse, dans sa tenue corsetée de Catwoman. Finalement, le Batman érigé et façonné par Christopher Nolan, c'est un super-héros qui se construit, se délite puis renaît en fonction des désagréments de la ville de Gotham.
Et c'est ce qu'a parfaitement compris Christopher Nolan. Si le spectateur pourra éventuellement pester et tonner après de nombreuses longueurs superflues (mais enfin, pourquoi 2h45 de film ???), ce blockbuster parfaitement taillé pour fonctionner sur la durée, se révèle d'une redoutable efficacité.
Note : 15.5/20
Seconde critique :
C’était le grand film très attendu de cette année 2012, Batman : The Dark Knight Rises de Christopher Nolan. Pour resituer un peu le contexte, Nolan avait signé les deux premiers épisodes de cette nouvelle saga. Batman Begins avait vraiment réussi à donner un souffle nouveau au mythe de Batman. Batman : The Dark Knight avait levé la barre encore plus haut en mettant en scène un Joker psychopathe (magnifiquement interprété par le regretté Heath Ledger), représentatif du terrorisme actuel. Nolan avait affirmé son intention de réaliser une trilogie.
Le troisième opus devait à la base raconter le procès du Joker. Cependant, la mort de Heath Ledger, l’interprète du personnage, a changé la donne et Nolan se rabat sur un autre scénario mettant en scène un nouveau Bad Guy.
Attention SPOILERS ! A Gotham City, on parle encore de la mort de Harvey Dent, alias « le chevalier blanc », symbole de la justice et de la lutte contre le crime. Pour entretenir ce symbole, le commissaire Gordon a laissé murir le mensonge prétendant que Batman a assassiné Dent, alors qu'en réalité ce dernier, devenu Double-Face, un psychopathe et un homme détruit, avait tenté d’assassiner Gordon et ses enfants, et Batman était intervenu. Depuis la mort de Dent, une nouvelle loi est passée et la criminalité a chuté. Alors que le justicier masqué a disparu, le milliardaire Bruce Wayne, l’homme derrière le masque du Batman, vit reclus dans son manoir sans voir personne.
Il rencontre alors Selina Kyle alias Catwoman, une cambrioleuse qui s’est introduit chez lui et qui fait mine de voler des bijoux, mais en réalité, elle relève les empreintes digitales de Wayne, pour le compte de John Dagett, un homme d’affaires sans scrupules.
Pendant ce temps là, Bane un redoutable terroriste sans pitié et sans morale enlève le docteur Pavel qui a créé un nouveau type de réacteur nucléaire. Ensuite, Bane se rend à Gotham City, où il est employé par Dagett et installe sa base et son armée dans les égouts. Sous les ordres de Dagett, Bane attaque la bourse et déclenche la banqueroute de Wayne. Ruiné, ce dernier doit désormais compter sur l’aide de Miranda Tate pour reprendre son entreprise.
Il se décide également à reprendre le costume de Batman pour arrêter Bane. Ce dernier, qui vient d’assassiner Dagett prépare un plan diabolique pour détruire Gotham. Batman devra compter sur l’aide de Gordon, Tate et John Blake, un policier qui a deviné son identité. Voilà comment se présente le scénario. La première partie du film est sans doute la plus intéressante. Nolan introduit son nouveau Bad Guy, Bane, d’une façon qui rappelle un peu celle de l’introduction du Joker dans l’épisode précédent.
Dans cette première partie, le réalisateur nous dresse un portrait de la société actuelle et du terrorisme. Clairement Bane, interprété par le très bon Tom Hardy, donne au film un côté sombre et nihiliste. Mais là où le film est intéressant, c’est que Nolan pointe aussi du doigt le gouvernement américain et son rapport avec le terrorisme. Les méthodes de la CIA et du gouvernement sont également critiquées. Pour autant, Batman : The Dark Knight Rises n’est pas non plus un film ultra-subversif, nous sommes dans un film hollywoodien, ne l’oublions pas. Pourtant, cet aspect critique de notre monde actuel est bien présent mais se perd littéralement dans la seconde partie du film.
En effet, par la suite, Batman est capturé par Bane puis retenu prisonnier dans une fosse prison qui se révèle être un véritable enfer.
Pendant ce temps, Bane frappe Gotham par des attentats. Il libère les détenus des prisons et dévoile la vérité sur Harvey Dent. La plus grande partie de la ville est rapidement mise à feu et à sang, et l’anarchie y règne. Bane menace de faire exploser le réacteur nucléaire conçu par le docteur Pavel. Mais Batman parvient à s’enfuir de sa prison et retourne à Gotham pour affronter Bane avec l’aide de son groupe d’alliés à qui vient s’ajouter Catwoman. La lutte finale s’engage ! Attention GROS SPOILERS !
Alors que Batman prend le dessus sur Bane, il réalise que ce dernier est l’outil de Miranda Tate, qui est en fait la fille de Ra’s al Ghul, le chef de la ligue des ombres dont avait jadis été banni Bane. Cette dernière a bien l’intention de détruire Gotham à l’aide du réacteur. Au cours de sa fuite, Miranda est tuée mais le mécanisme est lancé. Le chevalier noir se sacrifie en transportant le réacteur à l’aide d’un engin volant et en l’emmenant loin de Gotham. Martyr, il devient enfin le héros dans le cœur des gens, alors de Blake assurera sa relève sous le nom de Robin.
Cette seconde partie contient quelques longueurs et certains passages sont redondants. Une fois encore, on perd l’aspect critique de la première partie pour laisser place à un thriller d’action post-apocalyptique. Au niveau des personnages, une fois encore, Bane le nouveau Bad Guy apporte clairement au film. Certes, le personnage n’est pas forcément toujours très fidèle à la BD, mais Tom Hardy parvient à lui donner une forte personnalité qui contribue au ton particulièrement noir de l’œuvre.
De plus, le personnage, outre son côté diabolique, dispose d’une énorme force physique qui lui permet d’engager le corps à corps avec Batman. Par contre, une fois que le voile est levé, le personnage est rapidement expédié (sa mort est passée en coup de vent). Christian Bale est toujours aussi à l’aise et convaincant dans son rôle de Batman. Ce film marque aussi l’apparition de Catwoman, interprétée par Anne Hathaway.
Si on pouvait reprocher à The Dark Knight d’avoir sous exploité Double-Face, The Dark Knight Rises reproduit la même erreur avec Catwoman. Présente sur le début du film, elle est vite mise de côté pour réapparaître à la fin. Elle est un peu la serviette de table. Son personnage est utilisé de temps à autre pour quelques raccourcis scénaristiques. Le personnage d’Alfred est également laissé de côté. Ensuite, on trouve Marion Cotillard dans le rôle de Miranda Tate. Certes,
elle ne s’en sort pas mal dans ce rôle, mais quand elle dévoile sa vraie identité et qu’elle devient Talia Ra’s al Ghul, elle n’est plus du tout crédible. La scène de sa mort est ridicule et a provoqué son lot d’éclats de rire dans les salles. Le film a également son lot d’incohérences. Au hasard, on citera la scène où John Blake, le futur Robin, explique a Bruce Wayne comment il a découvert qu’il est Batman, ça sent vraiment le raccourci scénaristique à plein nez.
Cependant, à défaut d’être un chef d’œuvre, The Dark Knight Rises reste un très bon film quand même, avec son lot de scènes d’action spectaculaires, souvent portées d’ailleurs par de superbes effets spéciaux. La réalisation de Nolan est à la hauteur et l’esthétique donne sa tonalité noire au film. Une fois encore, la première partie est la plus intéressante en dressant une chronique sombre et sans concession du monde actuel.
Note : 15/20