independance day

 

Genre : science-fiction
Année : 1996
Durée : 2h25

Synopsis : Une immense soucoupe volante envahit le ciel terrestre, libérant un nombre infini de plus petites soucoupes qui prennent position au-dessus des plus grandes villes du monde. Un informaticien new-yorkais décrypte les signaux émanant des étranges voyageurs. Ils ne sont pas du tout amicaux et ces extraterrestres se préparent à attaquer la Terre.  

La critique :

Réalisateur, scénariste et producteur allemand, Roland Emmerich s'est peu à peu imposé comme le spécialiste éminent des gros blockbusters hollywoodiens, avec tout ce que cela peut avoir de péjoratif. Sa carrière débute dès la fin des années 1970, avec un court-métrage, Franzmann (1979). Puis, à partir des années 1990, le cinéaste d'Outre Rhin décide de s'exiler aux Etats-Unis.
Il signe alors son tout premier film hollywoodien, Moon 44 (1990), qui lui permet de se distinguer, non seulement auprès des producteurs, mais auprès du grand public. Qu'à cela ne tienne, deux ans plus tard, Roland Emmerich s'attelle à la réalisation d'Universal Soldier, avec Jean-Claude Van Damme et Dolph Lundgren. Derechef, cette série B d'action se solde par un succès commercial.

Roland Emmerich obtient alors les ferveurs des gros producteurs hollywoodiens. Ainsi, il tourne et se spécialise essentiellement dans les pellicules dispendieuses et destinées à flagorner un large public. C'est par exemple le cas de Godzilla (1998), le célèbre remake du film homonyme d'Ishiro Honda, Stargate, la porte des Etoiles (1994), Le Jour d'Après (2004), 10 000 (2008) ou encore 2012 (2009), pour ne citer que ces exemples. Farouchement engagé dans plusieurs causes, notamment l'écologie et la défense des droits des gays et des homosexuels, Roland Emmerich voue également une fascination pour la fin du monde et une planète vouée à l'annihilation à cause, en grande partie, de nos comportements délétères et dévastateurs. Si la majorité de ses films se traduisent par de nombreux succès au box-office, la presse, à l'inverse, se montre beaucoup moins dithyrambique.

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Pis, certains détracteurs qualifient Roland Emmerich de tâcheron essentiellement spécialisé dans les blockbusters décérébrés et grandiloquents. Une diatribe corroborée par la sortie d'Independence Day en 1998. Littéralement, en français, l'intitulé du film signifie "le jour de l'Indépendance", soit le 4 juillet aux Etats-Unis, une date synonyme de fête nationale et de patriotisme sous l'égide de la bannière étoilée. Telle est la dialectique de ce nouveau blockbuster dans les règles.
Au moment de sa sortie, le long-métrage est voué à l'opprobre et aux gémonies par une certaine presse intellectuelle qui agonise cette production d'injures, la qualifiant notamment de propagandiste. En l'état, difficile de ne pas adhérer à ce dénigrement dans les règles. Critique sur laquelle nous reviendrons...

Pourtant, à nouveau, le film se solde par un immense succès commercial, engendrant même une suite, Independence Day : Resurgence, vingt ans plus tard. La distribution d'Independence Day premier du nom réunit Will Smith, Jeff Goldblum, Randy Quaid, Bill Pullman, Mary McDonnell, Judd Hirsch, Robert Loggia, Margaret Colin, James Rebhorn, Harvey Fierstein et Adam Baldwin.
Attention, SPOILERS ! Une immense soucoupe volante envahit le ciel terrestre, libérant un nombre infini de plus petites soucoupes qui prennent position au-dessus des plus grandes villes du monde. Un informaticien new-yorkais décrypte les signaux émanant des étranges voyageurs. Ils ne sont pas du tout amicaux et ces extraterrestres se préparent à attaquer la Terre. Autant le dire tout de suite. On tient là un véritable maître-étalon en matière de nanardise, de propagande et de patriotisme.

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Oui. Clairement, Independence Day n'a pas usurpé son statut de nanar jubilatoire et azimuté. A tel point que l'on peut se demander s'il ne s'agit pas là d'une immense gaudriole tournée à la gloire de l'Oncle Sam. En ce sens, Independence Day reflète parfaitement le blockbuster des années 1990, une décennie qui verra également poindre et triompher un autre tâcheron et spécialiste des productions grandiloquentes, j'ai nommé Michael Bay. Premier constat : le scénario d'Independence Day se révèle rapidement obsolète à travers cette histoire redondante et fuligineuse d'une invasion extraterrestre.
En outre, le script ne brille pas vraiment par sa perspicacité puisqu'il reprend peu ou prou le scénario de La Guerre des Mondes (Byron Haskin, 1953), tout en reniflant du côté de Rencontres du Troisième Type (Steven Spielberg, 1977).

Hélas, contrairement aux envahisseurs créés par "Tonton Spielby", les aliens d'Independence Day ne sont pas pacifistes. Leur but ? Anéantir l'espèce humaine. Pour y parvenir, nos extraterrestres possèdent des armes de destruction massive. Sur ce dernier point, Roland Emmerich assure largement le spectacle et sort l'artillerie lourde. Bref, les fans du réalisateur (Si ! Si ! Ils existent !) seront en terrain connu et quasiment conquis, à savoir un spectacle infatué et outrancier digne des plus grandes déflagrations du fameux Godzilla, qui brillait déjà par son ingénuité.
Heureusement, pour contrecarrer les vils desseins de nos chers visiteurs, l'Humanité peut compter sur le soutien indéfectible des Etats-Unis et surtout sur leur armada militaire. Mais l'Oncle Sam, ce n'est pas seulement une armée. C'est aussi la fameuse Zone 51 et ses nombreux paralogismes.

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Depuis longtemps, les scientifiques avaient connaissance de l'existence d'une vie extraterrestre, qui plus est, sous le nez et la barbe du Président Américain "himself". On croit rêver... Mieux, alors que le monde entier est en train de péricliter, un savant (toujours américain bien sûr...) parvient à décoder le langage, le message et les intentions bellicistes des envahisseurs. Bref, Roland Emmerich ne nous refuse aucune excentricité... et ce... pour notre plus grand BONHEUR !
Le cinéaste envoie même le Président Américain dans les airs et à bord d'un avion de chasse pour détruire nos chers extraterrestres. Puis, c'est un ancien militaire et dipsomane à ses heures perdues qui se sacrifie pour sauver les Etats-Unis et le monde entier. Quant à Will Smith, l'acteur est en mode cabotinage et enchaîne les répliques incongrues et absconses. "C'est ce qu'on appelle une rencontre du troisième type !" s'écrie l'interprète après avoir rudoyé un extraterrestre !
Au grand dam de l'acteur, le reste du casting ne fait pas beaucoup mieux. Impavide et curieusement monolithique, Jeff Goldblum participe largement à ce désastre filmique. Et pourtant... Malgré sa somme astronomique de défauts, Independence Day se révèle curieusement sympathique. Une sorte de nanar amphigourique et d'une bêtise insondable.
Ou lorsque le blockbuster hollywoodien atteint les sommets de l'absurdité... Bienvenue dans Independence Day !

Côte : Nanar

sparklehorse2 Alice In Oliver