amityville 2 le possédé

 

Genre : horreur, épouvante, gore (interdit aux - 16 ans) 
Année : 1983
Durée : 1h40

Synopsis : Les Montelli, une gentille famille de la middle-class américaine succèdent aux Lutz dans la maison du diable d'Amityville

La critique :

Le nom de Damiano Damiani n'est pas forcément très populaire auprès du grand public hexagonal et même international. Pourtant, celui-ci est répertorié parmi les grands réalisateurs italiens. Damiano Damiani se passionne pour le cinéma dès l'adolescence. Pourtant, ce n'est qu'à l'âge de 37 ans qu'il réalise son tout premier film, Jeux Précoces (1959). Le cinéaste va asseoir définitivement sa réputation avec plusieurs longs-métrages, notamment L'Île des Amours Interdites (1961), L'Ennui et sa diversion, l'érotisme (1963), Nous Sommes Tous En Liberté Provisoire (1971), ou encore Un Juge En Danger (1977). En l'occurrence, Amityville 2, Le Possédé, sorti en 1982, fait office de film de commande.
Peu enthousiaste à l'idée de réaliser ce second chapitre, Damiano Damiani accepte à contrecoeur le projet.

Suite à l'immense succès du premier volet, réalisé par les soins de Stuart Rosenberg en 1979, les producteurs envisagent rapidement une suite. Pour mémoire, Amityville, la maison du Diable s'inspirait à la fois d'un roman et d'un fait divers sur un cas célèbre de parapsychologie. En 1974, la famille Lutz emménage dans une demeure en déshérence. Très vite, des événements étranges se produisent. Un esprit semble peu à peu s'emparer de la psyché des différents membres de la famille.
Les Lutz quittent précipitamment la maison. Les époux Warren (Ed et Lorraine) mènent l'enquête. Leur diagnostic ? Des fantômes hantent bel et bien la maisonnée. Pourtant, le couple ne relève aucun indice factuel. A contrario, les époux Warren découvrent que la demeure a été construite sur un ancien cimetière indien habité (semble-t-il) par des esprits funestes.

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Pour ce qui est du script d'Amityville 2, Le Possédé, George Lutz, l'ancien propriétaire de la maison démoniaque, souhaite que cette suite s'inspire de l'opuscule griffonné par John G. Jones, The Amityville Horror Part II. Mais le producteur, Dino de Laurentis, se doit de respecter le contrat ratifié sous l'égide de la société American International Pictures. La demande de George Lutz est déboutée. Toutefois, sous les précieuses instigations du patriarche, la mention "This film has no affiliation with George and Kathy Lutz" est mentionnée sur l'affiche du film (Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Amityville_2_:_Le_Poss%C3%A9d%C3%A9).
A l'instar de son modèle, Amityville 2, Le Possédé se solde par un succès commercial, sans pour autant atteindre les recettes astronomiques de son épigone.

Cette fois-ci, la presse et les critiques ne sont pas dupes et ont parfaitement compris les enjeux financiers de ce second chapitre. D'ailleurs, le film sera suivi par un inévitable troisième volet, Amityville 3D : Le Démon (Richard Fleischer, 1983), puis par un remake, tout simplement intitulé Amityville (Andrew Douglas, 2005). La distribution d'Amityville 2, le Possédé réunit Burt Young, James Olson, Rutanya Alda, Jack Magner et Andrew Prine. En outre, les critiques ne se montrent pas particulièrement enthousiastes à l'égard de ce deuxième opus. L'actrice Rutanya Alda est même nommée au Razzie Award pour le prix de la pire actrice dans un second rôle. Reste à savoir si le film mérite de telles épigrammes.
Réponse dans les lignes à venir. En outre, le scénario du film est plutôt laconique et se résume en une seule petite ligne.

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Attention, SPOILERS ! Les Montelli, une gentille famille de la middle-class américaine, succèdent aux Lutz dans la maison du diable d'Amityville. A la production d'Amityville 2, Le Possédé, on retrouve un certain Tommy Lee Wallace. A l'instar de Dino de Laurentis, ce dernier affectionne surtout les séries B. Amityville 2, Le Possédé se doit donc de revêtir les oripeaux d'une pure production d'exploitation, toutefois assez éloignée du premier volet. 
En l'occurrence, Damiano Damiani décide de se détacher radicalement de son prédécesseur. Le réalisateur délaisse ce climat austère et morbide au profit d'une ambiance gore et macabre. Damiano Damiani n'a pas pour vocation de s'attarder longuement sur la psyché de ses protagonistes.

Ainsi, dès leur entrée dans la vaste demeure, la famille Montelli est immédiatement frappée par des esprits diaboliques et à l'aura comminatoire. Après seulement vingt petites minutes de pellicule, le fils aîné de la famille pointe déjà le fusil sous le nez et la barbe de son paternel. Pour le reste, Amityville 2, Le Possédé souffre des mêmes défauts que son prédécesseur. Derechef, le film bouffe un peu... beaucoup... énormément à tous les râteliers en reniflant du côté de Shining (Stanley Kubrick, 1980) et surtout de L'Exorciste (William Friedkin, 1973).
A tel point que ce second chapitre ne s'apparente pas vraiment à une suite de son prédécesseur, mais s'inscrit plutôt dans le sillage et la continuité du film de William Friedkin. 
A la seule différence que la petite Regan a été copermutée par un adolescent érotomane et amoureux de sa propre soeur. 

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Sur ce dernier point, le long-métrage verse parfois dans l'outrance et la vulgarité. En l'état, cette histoire subalterne d'inceste se révèle peu éloquente, confinant le film dans ses propres impasses. Mais au moins, le long-métrage a le mérite d'aller jusqu'au bout de ses belligérances. Cette fois-ci, le gosse démoniaque assassine toute sa famille sous les yeux ulcérés du spectateur. Clairement, Damiano Damiani ne fait pas dans la dentelle. Ainsi, la dernière partie d'Amityville, le Possédé s'apparente à un quasi remake de L'Exorciste. Toujours la même antienne.
Un prêtre vient jouer les exorcistes affublés de dons de médiumnité. D'ailleurs, la conclusion finale est peu ou prou identique. Pour sauver le jeune éphèbe d'un sort funeste, le prêtre devra s'accaparer l'esprit méphistophélique. Voilà pour les inimitiés ! Malgré ses nombreux défauts (entre autres, un scénario parfois indigeste et proche du ridicule), Amityville 2, le Possédé se révèle légèrement supérieur à son auguste modèle. Davantage orienté vers l'horreur, ce second chapitre se suit sans déplaisir et propose plusieurs séquences de frousse solidement troussées.

Note : 12/20

sparklehorse2 Alice In Oliver