Superman_IV

 

Genre : science-fiction, fantastique
Année : 1987
Durée : 1h30

Synopsis : Lex Luthor, toujours décidé à anéantir Superman, décide de créer son propre super-héros. Cet androïde, né d'une mèche de cheveux de Superman et alimenté par l'énergie solaire, est une arme destinée à tuer. Il permettra ainsi à Lex Luthor de réaliser en toute liberté ses plans les plus criminels.  

La critique :

Réalisateur, scénariste et producteur canadien, Sidney J. Furie se distingue essentiellement entre le début des années 1960 et le début des années 1980 avec Le Cadavre qui Tue (1961), L'Homme de la Sierra (1966), L'Ultime Randonnée (1970) et L'Emprise (1982). Toutefois, la décennie 1980 lui est préjudiciable puisque le cinéaste s'enlise dans les petites productions faméliques et patriotiques, comme l'attestent les sorties d'Aigle de Fer (1986) et Aigle de Fer 2 (1988).
Vient également s'ajouter Superman 4, sorti en 1987. Ce quatrième chapitre est réalisé dans un contexte houleux. Suite à l'échec de Superman 3 (Richard Lester, 1983), les producteurs décident de stopper définitivement la saga. Certes, Alexander et Ilya Salkind avaient déjà envisagé la sortie d'un Superman 4.

Mais les droits d'adaptation sont vendus et confiés aux soins de Menahem Golan et Yoram Globus, qui comptent bien exploiter le filon. Superman 4 est donc le premier film américain de la franchise, les trois premiers précédents volets étant des productions britanniques. Mais pas de panique ! Sous l'égide de Sidney J. Furie, les producteurs comptent bien conserver le même casting.
Christopher Reeve endosse une nouvelle et dernière fois les collants érubescents de l'homme de Krypton. Viennent également s'ajouter Gene Hackman, Mariel Hemingway, Jackie Cooper, Marc McClure, Jon Cryer, Sam Wanamaker, Mark Pillow et Margot Kidder. Contrairement aux trois précédents chapitres et suite à l'échec commercial de Superman 3, ce quatrième opus doit donc composer avec un budget anomique.

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De facto, Sidney J. Furie et ses prosélytes limitent la profusion d'effets spéciaux ou de séquences fulgurantes se déroulant dans les airs. Parallèlement, Christopher Reeve se transforme en cacographe et griffonne le scénario du film. Soucieux de l'avenir de son pays et du contexte international, encore sous la menace de la course à l'armement et de la guerre des missiles, l'acteur envisage Superman comme un être pacifiste qui vient prôner la bonne parole aux êtres humains.
Attention, SPOILERS ! Lex Luthor, toujours décidé à anéantir Superman, décide de créer son propre super-héros. Cet androïde, né d'une mèche de cheveux de Superman et alimenté par l'énergie solaire, est une arme destinée à tuer. Il permettra ainsi à Lex Luthor de réaliser en toute liberté ses plans les plus criminels

A l'instar de son devancier, Superman 4 essuie à son tour une rebuffade. Non seulement, le long-métrage est répudié par le public, mais il est vivement gourmandé par les critiques. Pour l'anecdote, presque 45 minutes de film sont retirées du montage initial. A ce titre, Superman 4 est aussi l'épisode le plus court (à peine une heure et demie de bobine !) de la tétralogie. Jugé trop long, trop abscons et brouillon, Superman 4 fait office de long-métrage quasiment maudit.
A juste titre, il est souvent considéré comme le pire volet de la franchise. Triste sortie pour Christopher Reeve qui n'endossera plus jamais les oripeaux de "l'homme d'acier". Reste à savoir si ce quatrième épisode est bel et bien la catastrophe annoncée. Hélas, la réponse est positive. Le film sera même l'objet de railleries et de quolibets dans l'émission Escale à Nanarland.

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En l'état, difficile de répertorier ce quatrième méfait parmi les nanars ubuesques et racoleurs. En vérité, Superman 4 s'apparente à un gros navet dans les règles, à peine risible en raison de ses directions clownesques et spinescentes. Voir Christopher Reeve se fourvoyer dans une telle production relève du doux euphémisme. Déjà, dès le troisième chapitre, la débâcle était annoncée. Richard Lester conférait à l'homme de Krypton un ton humoristique, goguenard et limite cartoonesque.
Cette fois-ci, l'ironie est abandonnée au profit d'un discours pacifiste et aseptisé. Ainsi, Superman se transmute en politicien perdu dans ses longues logorrhées et claironnées devant un public ulcéré. On croit rêver... Hélas, le naufrage ne s'arrête pas là. Dès les premières minutes, le long-métrage a le mérite de présenter les inimitiés.

Superman part à la rescousse de deux astronautes soviétiques en péril dans l'espace. Le super-héros entonne alors une courte homélie... en russe... Il faut le voir pour le croire ! Parallèlement, on assiste béat au kidnapping de la Statue de la Liberté ! A ce propos, le film contient plusieurs saynètes d'action totalement ridicules. Inutile de toutes les répertorier tant ce quatrième chapitre accumule les bourdes, les fautes de goût et les maladresses. Pour le reste, Superman 4 se résume presque uniquement à un face à face grotesque entre l'homme d'acier et l'homme nucléaire, fruit des radiations du soleil et nouvelle arme de destruction massive créée par Lex Luthor.
Dans ce désastre filmique, Christopher Reeve tente de sauver les meubles. Une chimère. 
Même Gene Hackman, toujours dans le rôle de Lex Luthor, ne fait pas illusion. Et ne parlons même pas de la piètre performance de Mark Pillow dans le costume corseté de l'homme nucléaire ! Bref, on ne relève absolument aucun point positif à ce Superman 4. Bien conscient de ce camouflet, Christopher Reeve abandonnera définitivement ce personnage qui l'a vu triompher au sommet de la gloire et de la notoriété. Superman 4, c'est aussi le glas et la fin d'une figure mythique du cinéma fantastique.

Côte : Navet

sparklehorse2 Alice In Oliver