Genre : science-fiction
Année : 1999
Durée : 2h13
Synopsis : Avant de devenir un célèbre chevalier Jedi, et bien avant de se révéler l’âme la plus noire de la galaxie, Anakin Skywalker est un jeune esclave sur la planète Tatooine. La Force est déjà puissante en lui et il est un remarquable pilote de Podracer. Le maître Jedi Qui-Gon Jinn le découvre et entrevoit alors son immense potentiel. Pendant ce temps, l’armée de droïdes de l’insatiable Fédération du Commerce a envahi Naboo, une planète pacifique, dans le cadre d’un plan secret des Sith visant à accroître leur pouvoir. Pour défendre la reine de Naboo, Amidala, les chevaliers Jedi vont devoir affronter le redoutable Seigneur Sith, Dark Maul.
La critique :
C'était en 1977. La sortie de Star Wars, Episode 4 : Un Nouvel Espoir bat des records d'audience et de fréquentation dans les salles. Le film se solde logiquement par un succès colossal. A l'époque, George Lucas n'en a pas encore conscience, mais il vient de créer une mythologie et un véritable phénomène commercial. Très vite, Luke Skywalker et ses prosélytes se déclinent en produits dérivés, pour ensuite vivre de nouvelles péripéties, comme l'attestent les sorties de L'Empire Contre-Attaque (1980) et Le Retour du Jedi (1983). Cette fois-ci, George Lucas officie en tant que scénariste et producteur, laissant le soin à Irvin Kershner (L'Empire Contre-Attaque) et à Richard Marquand (Le Retour du Jedi) de réaliser ces deux nouveaux épisodes. Les recettes astronomiques au box-office confirment l'engouement du grand public pour la saga Star Wars.
Dans un premier temps, George Lucas songe à produire et à réaliser une nouvelle trilogie qui se déroulerait après les événements de Le Retour du Jedi, mais le businessman ressent le besoin de souffler et de prendre ses distances avec la franchise. Puis, dans les années 1990, le phénomène Star Wars s'amplifie : des bandes dessinées, des romans puis des jeux vidéo rendent largement hommage à cet univers chevaleresque et homérique. Dès 1994, George Lucas s'attelle à l'écriture d'une nouvelle trilogie.
Toutefois, les trois nouveaux films se centreront sur la jeunesse fougueuse d'Anakin Skywalker puis sa métamorphose en Dark Vador. Un long cheminement qui va conduire le chevalier Jedi vers le côté obscur de la Force. La nouvelle trilogie est donc conçue et pensée comme une prélogie. Les fans jubilent.
Un premier chapitre, intitulé La Menace Fantôme, est d'ores et déjà annoncé. Le long-métrage sortira finalement en 1999. Dire que ce premier volet est attendu au tournant est un doux euphémisme. Pour les fans invétérés de la saga, il aura fallu patienter seize longues années avant de voir défiler ce générique d'ouverture : "Il y a bien longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine...". La Menace Fantôme suscite un emballement sans précédent.
Mais George Lucas souhaite néanmoins marquer une rupture rédhibitoire avec la précédente trilogie. Les vieux effets spéciaux des années 1970 et 1980 sont copermutés par d'immenses écrans verts et des images de synthèse dernier cri. En ce sens, La Menace Fantôme apparaît déjà comme un pur produit marketing et technologique destiné à flagorner le merchandising et le consumérisme.
Si le film remporte un succès triomphal, il est, à l'inverse, vivement semoncé par les critiques. Même les fans le considèrent comme un chapitre obsolète qui a perdu la fougue, la virulence et l'ingénuité des chapitres IV, V et VI. Reste à savoir si La Menace Fantôme mérite de tels anathèmes. Réponse dans les lignes à venir. La distribution du film réunit Ewan McGregor, Liam Neeson, Natalie Portman, Jake Lloyd, Ian McDiarmid, Pernilla August, Oliver Ford Davies, Anthony Daniels, Frank Oz (qui vient prêter sa voix à Yoda), Terence Stamp, Warwick Davis, Samuel L. Jackson, Sofia Coppola et Keira Knightley.
Attention, SPOILERS ! Avant de devenir un célèbre chevalier Jedi, et bien avant de se révéler l’âme la plus noire de la galaxie, Anakin Skywalker est un jeune esclave sur la planète Tatooine.
La Force est déjà puissante en lui et il est un remarquable pilote de Podracer. Le maître Jedi Qui-Gon Jinn le découvre et entrevoit alors son immense potentiel. Pendant ce temps, l’armée de droïdes de l’insatiable Fédération du Commerce a envahi Naboo, une planète pacifique, dans le cadre d’un plan secret des Sith visant à accroître leur pouvoir. Pour défendre la reine de Naboo, Amidala, les chevaliers Jedi vont devoir affronter le redoutable Seigneur Sith, Dark Maul.
Depuis Le Retour du Jedi, quinze longues années se sont écoulées. Visiblement, George Lucas n'est plus ce concepteur génial et inventif de jadis. Le producteur s'est transmué en capitaliste perfide et mercantile. Les fans et le public sont donc priés d'oblitérer les courses poursuites effrénées, les batailles intergalactiques et la fougue d'antan au profit d'un spectacle curieusement calibré, étriqué et aseptisé.
Scénario oblige, les personnages ont eux aussi changé. A aucun moment, les aventures pseudo trépidantes d'Obi-Wan Kenobi, de son mentor (Qui-Gon Jinn) et d'Anakin Skywalker ne parviennent à nous captiver. Le contexte politique des chapitres IV, V et VI ? Lui aussi a été évincé au profit d'un spectacle estampillé "Walt Disney". Les rares interventions du Sénateur Palpatine, alias Dark Sidious, font vaguement illusion. Conscient de ce naufrage artistique, George Lucas tente de combler les (nombreuses) lacunes du film via les bouffonneries de Jar Jar Binks.
Une chimère. A l'image finalement du scénario de La Menace Fantôme qui navigue éperdument dans le vide. Non seulement, le film ne parvient jamais à renouveler la saga mais de surcroît, il se confine dans les détails superflus et prosaïques. Au détour d'une saynète furtive, nous apprenons qu'Anakin Skywalker, féru de robotique et de mécanique, est le génial concepteur de C-3PO et R2-D2 ! Mouaif...
Certes, certaines séquences retiennent (plus ou moins) l'attention. C'est par exemple le cas de cette course de modules ou encore de la mort tragique de Qui-Gon Jinn. Désolé pour le SPOILER ! En l'état, La Menace Fantôme brille avant tout par sa vacuité et son inanité. A l'époque, les fans croient détenir le pire film de la série. Ils se leurrent. Le naufrage sera presque intégral avec le chapitre suivant, L'Attaque des Clones, qui ne parviendra pas non plus à rehausser une franchise en décrépitude.
Enfin bref, si La Menace Fantôme n'est pas forcément un navet, on s'en rapproche tout de même sérieusement.
Note : 07/20
Alice In Oliver
