Genre : horreur, épouvante, slasher (interdit aux - 12 ans)
Année : 2011
Durée : 1h51
Synopsis : 10 ans se sont écoulés depuis les terribles meurtres commis par Ghostface. Sidney Prescott est parvenue à tourner la page mais c’est tout de même avec appréhension qu’elle retourne à Woodsboro pour le lancement de son premier roman. Ses retrouvailles avec sa cousine Jill ainsi qu’avec le duo de choc Dewey et Gale seront de courtes durées : Ghostface est de retour mais cette fois-ci les règles vont changer.
La critique :
Le grand retour du slasher des années 1990. Un titre honorifique que peut s'octroyer la saga Scream et qui engendrera de nombreux succédanés, dont Souviens-Toi... L'Eté Dernier et Urban Legend, font partie. La recette ? Toujours la même ritournelle. Une bande d'adolescents indociles et sortis tout droit des cours de la faculté ou du lycée doivent se colleter avec un boogeyman énigmatique et à l'aura comminatoire. A chaque fois, le sociopathe se tapit derrière un masque et un costume aux couleurs vespérales.
Par certains aspects, le masque du bien nommé Ghost Face, donc le tueur démoniaque de Scream, n'est pas sans rappeler celui de Michael Myers dans Halloween. Mutin, Wes Craven crée et invente des codes inhérents à sa franchise : un criminel insaisissable et qui peut éventuellement revêtir plusieurs identités.
Une sorte de logique hébéphrénique qui vient tarabuster le quotidien de Sidney Prescott, la star et l'héroïne de la franchise. Viennent également s'ajouter d'autres protagonistes éminents, notamment Gale Weathers-Riley et le shérif Dewey Riley. En outre, Scream 3, toujours réalisé sous l'égide de Wes Craven, avait laissé un arrière-goût d'amertume, la franchise se délitant au fil des épisodes.
Conscient de l'inanité et de la vacuité du troisième chapitre, le cinéaste revient onze ans plus tard avec Scream 4, sorti en 2011. Si le long-métrage recueille des avis presque unanimement dithyrambiques, il m'ameute pas spécialement les foules dans les salles et obtient même le score le plus faible de la saga. Le film sort aussi dans un contexte qui lui est peu favorable. Depuis les années 1990, le slasher a été supplanté par le torture porn et la vague du paranormal.
Narquois, Wes Craven s'ébaudit de ces franchises commerciales et de tous ces remakes infatués qui tentent de retrouver la fougue de jadis. Une chimère semble nous dire le réalisateur à travers la longue introduction de Scream 4. La distribution du film réunit Neve Campbell, Courteney Cox, David Arquette, Emma Roberts, Hayden Panettiere, Rory Culkin, Nico Tortorella et Marielle Jaffe.
Attention, SPOILERS ! Diz ans se sont écoulés depuis les terribles meurtres commis par Ghostface. Sidney Prescott est parvenue à tourner la page mais c’est tout de même avec appréhension qu’elle retourne à Woodsboro pour le lancement de son premier roman. Ses retrouvailles avec sa cousine Jill ainsi qu’avec le duo de choc Dewey et Gale seront de courtes durées : Ghostface est de retour mais cette fois-ci les règles vont changer.
Depuis l'échec artistique de Scream 3, Wes Craven apparaît comme un réalisateur quasiment obsolète. Le cinéaste américain appartient désormais à un glorieux passé, celui qui a vu poindre La Colline A Des Yeux, La Dernière Maison sur la Gauche ou encore Les Griffes de la Nuit, par ailleurs tous "remakés". Scream 4 est-il capable à nouveau de flagorner un large public comme dans les années 1990 ? Les maigres recettes du film infirment d'emblée cette nostalgie, au grand dam de Wes Craven.
Et pourtant, le réalisateur fait preuve d'autodérision. Impression corroborée par la saynète d'introduction. Certes, la formule est bien connue du grand public. Mais la magie fonctionne encore et toujours. Par la suite, les vieux personnages de jadis effectuent leur retour sans barguigner.
Contre toute attente, le spectateur a plaisir à retrouver Sidney Prescott et ses fidèles prosélytes. Certes, les années se sont écoulées, mais rien n'a vraiment changé dans la ville de Woodsboro. La paix retrouvée de la petite communauté est bientôt contrariée par le retour inopiné de Ghost Face. Le fantôme vêtu de son masque d'albâtre n'a pas changé. Lui aussi emprunte la recette éculée des trois premiers chapitres : une voix stridulante et comminatoire au téléphone, puis ses apparitions d'infortune qui se terminent à chaque fois dans les cris d'orfraie. Derechef, Ghost Face est armé d'un opinel savamment aiguisé.
Les protagonistes tombent et sont assassinés. Dans cette frénésie meurtrière, la question reste peu ou prou identique : qui se cache derrière le masque du croquemitaine ?
A nouveau, Wes Craven reprend les codes inhérents de la franchise avec une fougue jubilatoire. Presque deux heures de film et un scénario mené tambour battant. Oui clairement, Scream 4 se hisse à la hauteur de ses illustres épigones, ceux qui nous ont fait frémir de notre siège, sans toutefois réitérer cet effet de surprise. On se surprend néanmoins à se prendre d'affection pour les principaux protagonistes. Désormais quarantenaires, Sidney Prescott et sa petite bande retrouvent eux aussi leur hardiesse de jadis. A l'image de la jolie Gale Weathers-Riley, qui joue les journalistes et les enquêtrices pugnaces et effarouchées. Mais au-delà de ce qu'il est, à savoir un slasher déguisé en quatrième chapitre mercantile, Scream 4, c'est aussi cette analyse quasi mortifère d'un cinéma horrifique actuel et laissé en déshérence, celui qui s'est fourvoyé dans des productions stériles et faméliques.
Note : 14/20