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Genre : fantastique, aventure
Année : 1976
Durée : 1h29

Synopsis : C'est à l'aide de sa fabuleuse machine, la Taupe, que le professeur Perry creuse des galeries jusqu'au centre de la Terre. Là se tapit la cité de Pellucidar, dominée par les Mahars, bizarres créatures volantes au regard fulgurant. 

La critique :

A juste titre, le réalisateur producteur et scénariste britannique, Kevin O'Connor, est souvent considéré comme un honnête artisan du cinéma bis puisqu'on lui doit Frissons d'Outre-Tombe (1973), Le Trésor de la Montagne Sacrée (1979), Nuits de Cauchemar (1980) ou encore La Maison des Spectres (1982). Parallèlement, Kevin O'Connor officie largement pour la télévision, avec plusieurs séries télévisées notoires (Cosmos 1999, Pour l'amour du risque, Nord et Sud 2, Le Retour de Sherlock Holmes, Les Douze Salopards et Diana, princesse de Galles principalement).
Mais le cinéaste est aussi un grand amoureux de The Lost World (Le Monde Perdu en français), réalisé par Harry O. Hoyt en 1925, qui est l'adaptation d'un roman éponyme de Conan Doyle, le "papa" (si j'ose dire) de Sherlock Holmes.

En effet, en 1975 et en hommage à l'oeuvre originale, il signe Le Sixième Continent, une série B d'aventure fantastique qui va bientôt se décliner en tétralogie, avec Centre Terre, 7e Continent (1976), Le Continent Oublié (1977) et Les Sept Cités d'Atlantis (1978). Aujourd'hui, c'est le cas de Centre Terre, 7e Continent (At The Earth's Core dans la langue de Shakespeare) qui nous intéresse. Si la franchise initiée par Kevin O'Connor partage de nombreuses analogies avec Le Monde Perdu, elle se rapproche davantage d'un autre opuscule, Voyage Au Centre de la Terre, écrit par Jules Verne et déjà adapté en 1959 par les soins d'Henry Levin.
Pourtant, à l'origine, Centre Terre, 7e Continent est l'adaptation d'un autre roman, Au Coeur de la Terre, d'Edward Rice Burroughs. 

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En vérité, le livre de Burroughs ne se démarque pas vraiment de celui griffonné par Jules Verne. Là aussi, il est question d'un monde étrange habité par une tribu humaine et surtout par des créatures étranges et préhistoriques. La distribution du film réunit Doug McClure (déjà présent dans Le Sixième Continent), Peter Cushing, Caroline Munro, Cy Grant, Godfrey James et Sean Lynch.
Au niveau du casting, il est assez surprenant de retrouver Peter Cushing, plutôt habitué aux rôles de savant ou de scientifique (le Professeur Van Helsing) condamné à s'empoigner avec les créatures de la Hammer. Hélas, durant le tournage de Centre Terre, 7e Continent, l'acteur britannique est réduit à l'état de cacochyme par une maladie et une fièvre qui le confinent dans son lit en dehors des séquences réalisées en studio.

Ce qui explique son teint livide et ses maigres apparitions dans cette nouvelle aventure. Pour le reste, le scénario de At The Earth's Core est de facture classique et conventionnelle. Attention, SPOILERS ! C'est à l'aide de sa fabuleuse machine, la Taupe, que le professeur Perry creuse des galeries jusqu'au centre de la Terre. Là se tapit la cité de Pellucidar, dominée par les Mahars, bizarres créatures volantes au regard fulgurant. Par certains égards, le script du film n'est pas sans rappeler celui de La Machine A Explorer le Temps (George Pal, 1960). 
Certes, il n'est pas question ici de voyage temporel mais d'un périple souterrain qui conduit deux scientifiques dans un monde préhistorique et dicté par une autocratie de type animal. 

A

Des sortes de ptérodactyles (Les Mahars) règnent en maîtres et semblent exercer une influence hypnotique sur les habitants de ce nouveau monde. Pis, cette société primordiale s'est avilie dans le cannibalisme et les rituels morbides et sanguinaires. Ainsi, plusieurs jeunes femmes sont régulièrement servies en pâture aux créatures volantes. Le principal intérêt de Centre Terre, 7e Continent repose essentiellement sur son bestiaire, pour le moins extravagant.
Au hasard, nous citerons ce crapaud, aux incroyables rotondités, crachant des flammes et qui finit par exploser lorsqu'il se retrouve en bas d'un précipice. Le long-métrage étonne sans cesse par son ingénuité avec ce peuple primitif qui arbore un bec de lièvre. Sur ce dernier point, Kevin Connor a toutes les peines du monde à masquer son faible budget via des maquillages grossiers et aléatoires.
Pas de doute, on nage bel et bien en pleine série B avec son lot d'artifices, de conflagrations, de péripéties et de rebondissements inopinés. 
Pourtant, force est de constater que l'on ne s'ennuie pas une seule seconde durant cette aventure. Si la trame scénaristique reste assez prévisible, Centre Terre, 7e Continent étonne par son rythme endiablé. Enfin, côté casting, Dough McClure et Caroline Munro font le job. Guère plus. Clairement, leur performance ne restera pas dans les annales du cinéma.
A l'image de Peter Cushing, assez timoré pour l'occasion. Un peu trop peut-être... Et pourtant, en dépit de ses défauts, cette petite production impécunieuse remplit largement son office et possède un charme indicible. C'est déjà pas mal.

Note : 12/20

sparklehorse2 Alice In Oliver