Genre : science-fiction, western
Année : 1990
Durée : 1h59
Synopsis : Après son voyage mouvementé entre passé, présent et futur, Marty McFly apprend par une lettre vieille de cent ans que son vieil ami Emmett "Doc" Brown se serait crashé en 1880 au volant de sa DeLorean, restant ainsi prisonnier du far-west, sous la menace de Buford "Molosse" Tannen qui s'est juré de le tuer. Il n'a que cinq jours pour retrouver Doc et le ramener vivant vers le présent.
La critique :
Suite des aventures de Marty McFly, ce jeune intrépide propulsé par mégarde en 1955 (Retour vers le Futur), puis en 2015 (Retour Vers le Futur 2). Souvenez-vous. Dès la fin du second chapitre, qui brillait par ses amphigourismes et ses paradoxes temporels, un troisième volet était d'ores et déjà annoncé. Mieux, les dernières images de Retour Vers le Futur 2 montraient déjà quelques extraits, sur un ton "eastwoodien", du troisième volet.
Ce sera Retour Vers le Futur 3, toujours réalisé par Robert en Zemeckis, en 1990. Ce troisième long-métrage sonne aussi la fin et l'ultime absoute d'une équipe de producteurs avisés. Ainsi, Steven Spielberg et Frank Marshall rempilent pour ce nouveau chapitre qui, à priori, doit conclure la trilogie en apothéose.
Il faut dire que Robert Zemeckis et ses fidèles prosélytes ont mis les bouchées doubles pour Retour vers le Futur 2. Englué dans des paradoxes temporels immarcescibles, Marty McFly réussit à résoudre, bon gré mal gré, les roueries et les vils desseins de Biff Tannen. Mais à peine sorti de 1955, le jeune impudent est de retour dans le passé, au grand dam du Docteur Emmett Brown. Tel est le point de départ de Retour vers le Futur 3. Un simulacre pour mieux farder la nostalgie de Robert Zemeckis.
En effet, le cinéaste souhaite un plus grand détour vers le passé, un saut qui propulserait McFly et son compagnon d'infortune vers d'autres contrées, celles de l'Ouest Américain, avec ses cowboys, sa Commanderie et ses inévitables indiens. Tourné simultanément au second volet, Retour Vers le Futur 3 réunit un casting bien connu du grand public.
C'est donc avec un réel extatisme que l'on retrouve Michael J. Fox et Chistopher Lloyd. Viennent également s'ajouter Mary Steenburgen, Thomas F. Wilson, Lea Thompson, James Tolkan et Elisabeth Shue. Inutile de le préciser mais à l'instar des deux premiers volets, Retour Vers le Futur 3 se soldera à son tour par un immense succès commercial. Cette troisième aventure est également conçue pour clôturer définitivement la franchise. Robert Zemeckis l'a juré.
Il n'y aura pas, il n'y aura jamais de quatrième opus. Attention, SPOILERS ! Après son voyage mouvementé entre passé, présent et futur, Marty McFly apprend par une lettre vieille de cent ans que son vieil ami Emmett "Doc" Brown se serait crashé en 1880 au volant de sa DeLorean, restant ainsi prisonnier du far-west, sous la menace de Buford "Molosse" Tannen qui s'est juré de le tuer.
Il n'a que cinq jours pour retrouver Doc et le ramener vivant vers le présent. Tout d'abord, Retour Vers le Futur 3, c'est une pléthore de références. Ainsi, le cinéphile avisé remarquera les clins d'oeil élusifs à Il était une fois dans l'Ouest (Sergio Leone, 1969), La Prisonnière du Désert (John Ford, 1956) et bien sûr, le western spaghetti et même eastwoodien. A la seule différence que Robert Zemeckis rajoute volontairement une touche pittoresque et verse souvent complaisamment dans les facéties et les goguenardises. Le cinéaste semble avoir délaissé cette irrévérence et cette nonchalance des deux premiers volets au profit d'un spectacle un brin suranné.
Contrairement à ses deux augustes devanciers, Retour vers le Futur 3 manque singulièrement de panache et de virulence.
Contre toute attente, Marty McFly devient presque un quidam et un personnage subalterne. Cette fois-ci, la généalogie du jeune indocile est évincée au profit de celle de "Doc" Emmett Brown. Conscient de la nocuité de la machine qu'il a inventée, le célèbre démiurge a décidé de confiner la DeLorean dans les affres des oubliettes. Malheureusement, la vie du scientifique est bientôt menacée par la vindicte de Bufford « Molosse » Tannen, l'ancêtre déjà licencieux de Biff Tannen.
L'époque a changé mais pas ses protagonistes, semble claironner Robert Zemeckis. Seul le décor a pris du plomb dans les ailes. Suite à tout un tas de péripéties, Marty McFly est sommé d'affronter Bufford Tannen en combat singulier. Hélas, le destin du jeune homme semble intrinsèquement relié à une photo montrant son nom inscrit sur une tombe.
Dès lors, Robert Zemeckis s'attarde longuement sur les conversations sibyllines entre Marty McFly et son fidèle acolyte. Contrairement aux deux premiers chapitres, le réalisateur n'effectue aucune analyse sur cette génération américaine intimement reliée à l'Ouest Américain. De facto, inutile d'attendre la même frénésie jubilatoire ni les mêmes trouvailles scénaristiques des deux premiers volets. Ici, point de paradoxes temporels ou alors ils sont mineurs et n'impactent pas vraiment sur le scénario du film. En panne d'idées, Robert Zemeckis tente de pallier à l'inanité de son script via une romance amoureuse entre le Docteur Emmett Brown et une certaine Clara Clayton.
Hélas, tous ces subterfuges ne masquent pas la vacuité et l'indigence de ce troisième volet. Après avoir visité et revisité les conflits multigénérationnels, que pouvait bien nous raconter Robert Zemeckis dans cet inévitable troisième chapitre ? En l'état, le cinéaste corrobore cette déréliction, celle d'une saga en désuétude qui joue la carte de la nostalgie pour combler son scénario lacunaire. Certes, les fans les plus irréductibles se consoleront en trouvant, ici et là, quelques saynètes éloquentes, à l'image des vingt dernières minutes en fanfare et de cette épopée en train.
Mais le coeur n'y est plus. D'où un certain désappointement lors du générique final.
Note : 11/20