Genre : horreur, slasher, comédie (interdit aux - 12 ans)
Année : 2004
Durée : 1h27
Synopsis : Apprenant qu'un film sur les effroyables exploits de ses parents décédés est en train de se tourner, Glen, le fils de Chucky, se rend à Hollywood. Ayant réussi à ramener ces derniers à la vie, il s'aperçoit vite que sa nouvelle famille est loin d'être aussi chaleureuse qu'il l'avait rêvé... A la grande horreur du gentil Glen, ses parents se lancent dans une nouvelle série d'exploits macabres. Chucky, lui, ne parvient pas à se faire à l'idée que son fils ne partage pas son goût du meurtre ; quant à Tiffany, elle ne rêve que de croiser le chemin de la star du film, Jennifer Tilly. Chaque rencontre apporte son lot de surprises.
La critique :
Don Mancini est essentiellement connu pour avoir écrit le scénario de Jeu d'Enfant (Tom Holland, 1986), un slasher qui oppose un jeune bambin (Alex Vincent) à une poupée démoniaque (Chucky). Bien que décédé, l'esprit de Charles Lee Ray se réincarne dans un jouet en plastique et sème la terreur au sein d'une petite famille. Le long-métrage s'inscrit finalement dans le sillage et la continuité de tous ces croquemitaines décérébrés (Jason Voorhees, Leatherface, Michael Myers et Freddy Krueger, entre autres). Bientôt, la célèbre poupée sadique et méphistophélique se décline en saga lucrative et mercantile.
Grisé par cet immense succès, Don Mancini écrit les scénarios de Chucky 2 : la poupée de sang (John Lafia, 1990), Chucky 3 (Jack Bender, 1991), La Fiancée de Chucky (Ronny Yu, 1998), Le Fils de Chucky (2004) et La Malédiction de Chucky (2013).
Pour les deux derniers chapitres en date, Don Mancini passe même derrière la caméra. Aujourd'hui, c'est Le Fils de Chucky qui fait l'objet d'une chronique dans nos colonnes. Le film est donc la suite directe de La Fiancée de Chucky, dont il reprend, par ailleurs, la conclusion finale. Toutefois, la poupée sociopathique ne symbolise plus cette terreur de jadis. Après l'échec de Chucky 3, qui montrait déjà de sérieux signes d'essoufflement, Don Mancini décide de se tourner vers la gaudriole et la comédie horrifique. Une dialectique déjà ânonnée par La Fiancée de Chucky.
Ce quatrième volet était une sorte de ripopée entre la comédie grivoise et licencieuse et La Fiancée de Frankenstein (James Whale, 1935), film auquel il rend largement hommage.
De facto, La Fiancée de Chucky se montrait résolument porter sur le phallus et les répliques outrancières. Contre toute attente, Ronny Yu, le réalisateur du film, parvenait à transcender son récit et à signer une copie jubilatoire. Le Fils de Chucky doit donc perpétuer cette rhétorique. La distribution du long-métrage réunit Jennifer Tilly (déjà présente dans le précédent volet), Brad Dourif (qui prête toujours sa voix à Chucky), Hannah Spearritt, Billy Boyd, Redman et John Waters.
Attention, SPOILERS ! Apprenant qu'un film sur les effroyables exploits de ses parents décédés est en train de se tourner, Glen, le fils de Chucky, se rend à Hollywood. Ayant réussi à ramener ces derniers à la vie, il s'aperçoit vite que sa nouvelle famille est loin d'être aussi chaleureuse qu'il l'avait rêvé...
A la grande horreur du gentil Glen, ses parents se lancent dans une nouvelle série d'exploits macabres. Chucky, lui, ne parvient pas à se faire à l'idée que son fils ne partage pas son goût du meurtre ; quant à Tiffany, elle ne rêve que de croiser le chemin de la star du film, Jennifer Tilly. Chaque rencontre apporte son lot de surprises. Evidemment, après La Fiancée de Chucky, le duo devait se transmuter en trio psychopathique. En outre, les vils desseins de la célèbre poupée criminelle étaient contrariés par l'arrivée d'une autre marionnette, Jennifer.
Mais dès l'introduction de ce cinquième volet, le ton est donné. Le Fils de Chucky sera "un film dans le film". Jennifer Tilly incarne donc son propre rôle. L'actrice n'est plus cette interprète de naguère, celle qui a triomphé (entre autres) dans Bound (Andy et Larry Wachovsky, 1996).
En l'occurrence, Le Fils de Chucky reprend tous les ingrédients qui ont couronné le succès du précédent chapitre : la résurrection de Chucky et de sa dulcinée, un humour cynique et égrillard, ainsi que de nombreuses références (notamment Shining, Stanley Kubrick, 1980). Mais le film ne se contente pas seulement de tourner en dérision ses deux poupées diaboliques et son casting de bras cassés. C'est donc une nouvelle génération de marionnette qui est plébiscitée dans ce cinquième volet.
Son nom ? Glen. Hélas, l'absence de toute partie génitale interroge sur sa véritable identité sexuelle. De ce fait, Glen se transforme subrepticement en Glenda. A l'instar de ses parents criminels, la poupée semble elle aussi victime de dédoublement de la personnalité et de délires hébéphréniques.
Pour Don Mancini, c'est l'occasion ou jamais de rendre hommage au cinéma Z, celui incarné par Ed Wood et plus particulièrement par le fameux Glen ou Glenda (1953), une comédie loufoque qui posait déjà la question du travestisme et de la transsexualité dans une époque encore ultra conservatrice. Don Mancini s'ébaudit de cette dichotomie. Malheureusement, Glen ne semble pas suivre la même trajectoire criminelle que son paternel. Conspué et répudié par la société, son cas n'est pas sans évoquer celui des monstres de Tod Browning dans Freaks, la monstrueuse parade (1932), une autre référence du film. Hélas, la comparaison s'arrête bien là.
Contre toute attente, Le Fils de Chucky se montre curieusement pondéré. Désormais parents modèles, Jennifer et Chucky sont priés de calmer leurs ardeurs sociopathiques et de délaisser leurs opinels pour arborer des sourires magnanimes et angéliques. Le gore a donc cédé sa place aux grivoiseries et aux querelles familiales. D'où l'impression d'assister à une pellicule relativement chimérique qui ne retrouve jamais (ou presque) la fougue de son auguste épigone.
Note : 10/20