Genre : science-fiction, space opera
Année : 1980
Durée : 2h04
Synopsis : Malgré la destruction de l'Etoile Noire, l'Empire maintient son emprise sur la galaxie, et poursuit sans relâche sa lutte contre l'Alliance rebelle. Basés sur la planète glacée de Hoth, les rebelles essuient un assaut des troupes impériales. Parvenus à s'échapper, la princesse Leia, Han Solo, Chewbacca et C-3P0 se dirigent vers Bespin, la cité des nuages gouvernée par Lando Calrissian, ancien compagnon de Han. Suivant les instructions d'Obi-Wan Kenobi, Luke Skywalker se rend quant à lui vers le système de Dagobah, planète marécageuse où il doit recevoir l'enseignement du dernier maître Jedi, Yoda. Apprenant l'arrestation de ses compagnons par les stormtroopers de Dark Vador après la trahison de Lando, Luke décide d'interrompre son entraînement pour porter secours à ses amis et affronter le sombre seigneur Sith.
La critique :
Peu de fans s'en souviennent. Mais à l'origine, La Guerre des Etoiles (George Lucas, 1977) devait constituer un seul et unique épisode. Immense succès oblige, La Guerre des Etoiles se transmute bientôt en Star Wars : Episode 4 - Un Nouvel Espoir et engendre donc une trilogie. Dès sa sortie dans les salles de cinéma, Un Nouvel Espoir s'est octroyé le titre glorifique de film culte. Tee-shirts, produits dérivés et figurines sont donc les nouveaux apanages d'une saga lucrative et mercantile. Conscient de l'immense potentiel de la franchise, George Lucas s'attelle à l'écriture d'un nouveau chapitre. Ce sera Star Wars : Episode 5 - L'Empire Contre-Attaque, sorti en 1980.
Mais George Lucas ne peut pas à la fois réaliser, produire et financer ce cinquième opus. C'est dans ce contexte qu'il fait appel à l'érudition d'Irvin Kershner.
Le cinéaste s'est notamment distingué en réalisant La Revanche d'un homme nommé Cheval (1976) et Les Yeux de Laura Mars (1978). Parallèlement, pendant le processus d'écriture du cinquième chapitre, l'acteur Mark Hamill est victime d'un grave accident de voiture qui lui laisse des cicatrices presque indélébiles au visage. Conséquence : l'interprète doit passer par la chirurgie esthétique et reconstruire entièrement son faciès. Pas de problème. George Lucas rectifie à nouveau le scénario.
Il est donc prévu que Luke Skywalker soit à son tour lacéré au niveau du visage par un monstre des neiges. Après un long travail opiniâtre, Lucas n'est toujours pas convaincu par les premières ébauches du scénario. Il confie alors le script à Lawrence Kasdan. Irvin Kershner vient lui aussi s'ajouter au travail d'écriture et se focalise, en particulier, sur la psychologie des différents protagonistes.
Par exemple, il est question de s'attarder plus longuement sur la planète d'origine de Chewbacca, mais George Lucas et ses ouailles abandonnent rapidement cette idée saugrenue. Même durant le tournage de L'Empire Contre-Attaque, les acteurs ne sont pas tenus au courant de certains points importants du scénario. Ainsi, Mark Hamill ignore le lien de parenté qui unit Luke Skywalker à son patriarche, Dark Vador. Si L'Empire Contre-Attaque est souvent considéré comme le meilleur épisode de la saga, il reçoit néanmoins des critiques peu enthousiastes.
Ce n'est que quelques mois plus tard et surtout avec le fil des années que L'Empire Contre-Attaque va s'attribuer plusieurs titres honorifiques. Aujourd'hui, il est même considéré comme le chapitre le plus mature et le plus probant de la franchise.
De leur côté, les fans exultent. Ce nouvel avatar estampillé Star Wars contient de nombreuses révélations. Les "geek" seront donc en terrain connu et quasiment conquis. Hormis Mark Hamill (déjà précité), la distribution du film réunit Harrison Ford, Carrie Fisher, David Prowse, Billy Dee Williams, Anthony Daniels, James Earl Jones, Frank Oz et Alec Guinness. Attention, SPOILERS !
Malgré la destruction de l'Etoile Noire, l'Empire maintient son emprise sur la galaxie, et poursuit sans relâche sa lutte contre l'Alliance rebelle. Basés sur la planète glacée de Hoth, les rebelles essuient un assaut des troupes impériales. Parvenus à s'échapper, la princesse Leia, Han Solo, Chewbacca et C-3P0 se dirigent vers Bespin, la cité des nuages gouvernée par Lando Calrissian, ancien compagnon de Han.
Suivant les instructions d'Obi-Wan Kenobi, Luke Skywalker se rend quant à lui vers le système de Dagobah, planète marécageuse où il doit recevoir l'enseignement du dernier maître Jedi, Yoda. Apprenant l'arrestation de ses compagnons par les stormtroopers de Dark Vador après la trahison de Lando, Luke décide d'interrompre son entraînement pour porter secours à ses amis et affronter le sombre seigneur Sith. Premier constat : il est amusant de noter la longue bataille qui sera menée par George Lucas pour que Star Wars ne tombe pas entièrement entre les mains de la 20th Century Fox.
Un autre combat pour que la saga ne sombre pas du côté obscur, celui du capitalisme à tous crins... Une chimère. Dès l'épisode suivant, la trilogie obéira docilement aux roueries de la machine hollywoodienne en obliquant vers une direction plus enfantine.
George Lucas érige sa propre société de production et d'effets spéciaux. Pour lutter contre le consumérisme édifiant des années 1980, Lucas doit à son tour se transmuter en capitaliste cupide et fallacieux. Un oxymoron. Pourtant, L'Empire Contre-Attaque s'inscrit continûment dans la science-fiction des années 1970 avec cette lecture sombre et nihiliste d'un monde (et plus précisément d'un univers...) en pleine décrépitude. Finis la nonchalance et les effets incongrus d'Un Nouvel Espoir au profit d'un chapitre beaucoup plus adulte et dicté par les perfidies du côté obscur de la Force.
Telle est la dialectique de L'Empire Contre-Attaque. Alors qu'il doit s'initier à l'enseignement Jedi, Luke Skywalker semble condamner à épouser les forces lucifériennes, celles symbolisées par L'Empereur et son propre père, donc Dark Vador.
C'est la grande révélation de ce cinquième opus. Dès lors, la saga Star Wars vient d'obliquer vers un tournant rédhibitoire. Désormais, la saga ne pourra plus seulement se résumer à une toutes une série de conflagrations spatiales et de pugilats entre chevaliers Jedi. La franchise est désormais nimbée par une autre rhétorique : la destinée, celle qui doit conduire Luke Skywalker à ferrailler contre son propre patriarche. Ainsi, plusieurs personnages sont sacrifiés sur l'autel de la couardise, notamment Han Solo, activement recherché par Jabba le Hutt.
Quant à Luke Skywalker, il doit mener une lutte intérieure pour ne pas dériver vers la colère et la peur. George Lucas et ses scénaristes complexifient volontairement le récit par de nombreuses références à la mythologie, à la chevalerie, à la guerre et aux codes des samouraïs. Finalement, il n'est pas très étonnant que Star Wars se soit rapidement imposé dans la culture populaire, créant bon gré mal gré, une nouvelle génération de consommateurs : les geeks.
Les épisodes suivants ne retrouveront jamais la fougue, l'enthousiasme ni l'inspiration de L'Empire Contre-Attaque, encore sous la férule et les précieuses instigations de George Lucas.
Note : 18/20