Genre : fantastique, comédie, science-fiction
Année : 1983
Durée : 2h05
Synopsis : Ross Webster, patron d'une puissante société, découvre les talents cachés de l'informaticien Gus Gorman, véritable génie dans son domaine. Webster décide d'exploiter les dons de son employé, afin de prendre le contrôle de l'économie mondiale et d'anéantir Superman à l'aide d'une Kryptonite synthétique.
La critique :
Considéré comme un enfant surdoué dès l'âge de 15 ans, Richard Lester débute sa carrière cinématographique dès la fin des années 1950 avec un court-métrage, The Running Jumping & Standing Still Film, par ailleurs méconnu du grand public. Dès 1964, les choses s'accélèrent puisque les Beatles choisissent le cinéaste pour réaliser Quatre Garçons dans le vent, puis Help ! l'année suivante. Grâce au groupe britannique, Richard Lester se retrouve rapidement au sommet de la notoriété.
En 1965, le film Knack... et comment l'avoir lui permet de s'octroyer la Palme d'Or au festival de Cannes. Richard Lester est au faîte de sa gloire. D'autres longs-métrages notables sont également à relever, notamment Comment j'ai gagné la guerre (1967), Les Trois Mousquetaires (1973) et La Rose et la Flèche (1976).
Viennent également s'ajouter Superman 2 (1980) et Superman 3 (1983). Déjà pour Superman 2, Richard Lester avait remplacé au pied levé Richard Donner suite à des divergences d'opinion. Avec Superman 3, la franchise doit se renouveler et obliquer vers de nouvelles directions, entre autres pittoresques et cartoonesques. Résultat, ce troisième chapitre se solde par un échec commercial au box-office. Certes, le long-métrage rapporte soixante millions de dollars aux producteurs mercantiles, ce qui permet de rentabiliser le film. Hélas, Superman 3 est loin de susciter l'enthousiasme et les plébiscites.
Les critiques et la presse cinéma se déchaînent et admonestent un troisième opus qu'elles jugent grotesque et amphigourique. En 1985, une nouvelle version, intitulé Superman 3 : The Smallville Definitive Cut et qui comprend des scènes supplémentaires, est produite par la société Paramount Television.
Peine perdue. Les scènes supplémentaires ne permettent pas de pallier aux insuffisances scénaristiques. En outre, difficile de comprendre cette volonté farouche de s'orienter à la fois vers le comique et le fantastique. La distribution de Superman 3 réunit Christopher Reeve, Richard Pryor, Jackie Cooper, Marc McClure, Annette O'Toole, Annie Ross, Robert Vaughn et Margot Kidder.
Attention, SPOILERS ! Ross Webster, patron d'une puissante société, découvre les talents cachés de l'informaticien Gus Gorman, véritable génie dans son domaine. Webster décide d'exploiter les dons de son employé, afin de prendre le contrôle de l'économie mondiale et d'anéantir Superman à l'aide d'une Kryptonite synthétique. A juste titre, Superman 3 est souvent considéré comme le chapitre préfigurant le déclin de la franchise.
Une décrépitude corroborée quatre ans plus tard (donc en 1987) avec la sortie de Superman 4. Dès Superman 2, on relevait déjà de sérieux signes de fébrilité avec ce super-héros kryptonien condamné à ferrailler avec trois super méchants débarqués de l'espace. Dès les premières minutes, Richard Lester a le mérite de présenter les inimitiés. Le ton de Superman 3 se veut résolument comique et goguenard. Ainsi, les péripéties et les incidents ubuesques s'enchaînent dans Smallville, au grand dam de Superman. A ce sujet, Christopher Reeve, toujours aussi stoïque et irréprochable sous la cape de Superman, se fait chiper la vedette par Richard Pryor, une sorte de clone d'Eddie Murphy avant l'heure.
Ce dernier est une sorte de trublion qui connaîtra son quart d'heure de gloire dans les années 1970.
De facto, Superman 3 s'apparente à une vaste gaudriole qui se distingue essentiellement par ses atermoiements et ses erratismes. Conscient du faible potentiel scénaristique de ce troisième volet, Richard Lester dissémine, ici et là, quelques rarissimes bonnes idées. Ainsi, le super-héros kryptonien doit se colleter avec son double maléfique. Dans Superman 3, Clark Kent semble souffrir d'une schizophrénie sous-jacente. Sûrement la seule bonne idée du film...
Hélas, derechef, le long-métrage s'enlise dans ses incertitudes. Superman 3 se confine à nouveau dans le divertissement familial. Il est tout de même étonnant de voir un héros autant s'alanguir, Richard Lester poussant l'indolence jusqu'à une scène de beuverie dans un bar de la ville. Certes, tout n'est pas si médiocre dans Superman 3, mais le scénario est beaucoup trop épars pour convaincre sur la durée.
Il faudra attendre les vingt dernières minutes avant de revoir le super-héros s'enorgueillir et triompher d'un super ordinateur ultra moderne. Un autre aspect intéressant du film qui annonce déjà l'avènement de l'informatique et de l'ère du numérique. Une diatribe hélas rapidement éludée par Richard Lester, incapable de transcender son sujet. Finalement, Superman 3 s'apparente à un film hybride, hésitant continûment entre le second degré et cette volonté farouche de faire évoluer le super-héros vers d'autres contrées, notamment avec cette facette sournoise et cupide.
Dommage que Richard Lester n'ait pas étayé davantage ce versant hébéphrénique. Bref, si Superman 3 contient encore quelques bons moments, il n'en demeure pas moins un objet obsolète. Une déréliction qui s'achèvera définitivement avec le catastrophique Superman 4.
Note : 08/20