Genre : thriller, horreur (interdit aux - 18 ans)
Année : 2008
Durée : 1h30
Synopsis : Dennis L. Rader est un américain comme beaucoup d'autres : il a une femme aimante, des enfants charmants, un job qu'il apprécie, une place respectée au sein de sa communauté religieuse... Sauf que derrière ce masque avenant se cache en réalité un des pires prédateurs des Etats-Unis, un serial killer dont la marque de fabrique, est devenue un nom ayant fait trembler le pays pendant plus de vingt ans. B.T.K., "Bind them" ("ligote-les"), "Torture them" ("torture-les"), "Kill them" ("tue-les").
La critique :
Dennis Rader, plus connu sous le nom de B.T.K., est un serial killer américain tristement "populaire" pour avoir assassiné une dizaine de personnes - la plupart du temps des femmes - entre 1974 et 1991. Ecroué en l'an 2000, il est finalement condamné en 2005. La sentence ? La prison à perpétuité. En l'occurrence, c'est surtout le mode opératoire de ce tueur en série qui interroge les psychiatres et les spécialistes. C'est Dennis Rader lui-même qui s'attribuera le titre peu honorifique de "B.T.K." : "Bind" pour ligoter, "Torture" pour torturer et "Kill" pour tuer.
Le cas psychopathologique de Dennis Rader va évidemment inspirer le monde de la télévision et du cinéma, avec un téléfilm, The hunt for the BTK killer (Stephen T. Kay, 2005), puis un long-métrage, A Good Marriage (Peter Askin, 2014), par ailleurs adapté d'une nouvelle de Stephen King.
Vient également s'ajouter le bien-nommé B.T.K., réalisé par un certain Michael Pfeifer en 2008. Entre 2007 et 2009, le cinéaste produit et/ou réalise toute une pléthore d'adaptations sur des tueurs en série notoires, notamment Ed Gein : the butcher of Plainfield (2007), Chicago Massacre : Richard Speck (2007), Bundy : An American Icon (2008) et Boston Strangler : The Untold Story (2008). Bref, si les serial killers révulsent par leurs ignominies et leurs lubricités, à l'inverse, ils fascinent par leur côté barbare et transgressif. Ce n'est pas un hasard si ces sociopathes font la une de la presse et des médias, renvoyant la populace à ses pulsions reptiliennes et archaïques.
Et Dennis Rader, alias B.T.K., n'échappe pas à la règle. C'est cette même fascination morbide que tente de discerner Michael Feifer dans le bien nommé B.T.K.
La distribution du film ne réunit pas des acteurs très populaires, à moins que vous connaissiez les noms d'Amy Lindon, Odessa Rae, Cara Sigmund, Caia Coley et John Burke, mais j'en doute. Seul Kane Hodder, qui tient par ailleurs le rôle du psychopathe azimuté, fait figure d'exception. Rappelons que l'acteur a longtemps campé le rôle de Jason Voorhees, un autre maniaque décérébré, dans la saga Vendredi 13. En outre, l'interprète s'est essentiellement distingué dans le genre horrifique, notamment dans House 2 (Ethan Whiley, 1987), Prison (Renny Harlin, 1988), Alligator 2, la mutation (Jon Hess, 1991), Les démons du Maïs 5 (Ethan Whiley, 1998), The Devil's Rejects (Rob Zombie, 2005), Butcher 2 (Adam Green, 2010) et Hatchet 3 (Adam Green, 2013).
Par ailleurs, la ressemblance physique entre Kane Hodder et Dennis Rader est hallucinante, au grand dam de l'acteur.
Attention, SPOILERS ! Dennis L. Rader est un américain comme beaucoup d'autres : il a une femme aimante, des enfants charmants, un job qu'il apprécie, une place respectée au sein de sa communauté religieuse... Sauf que derrière ce masque avenant se cache en réalité un des pires prédateurs des Etats-Unis, un serial killer dont la marque de fabrique, est devenue un nom ayant fait trembler le pays pendant plus de vingt ans. B.T.K., "Bind them" ("ligote-les"), "Torture them" ("torture-les"), "Kill them" ("tue-les").
Curieux que ce B.T.K., sous l'égide de Michael Pfeifer, ait écopé d'une interdiction aux moins de 18 ans. Une information corroborée par les sites AlloCiné et Wikipédia. Le film aurait mérité au pire et avec beaucoup de mansuétude une interdiction aux moins de 16 ans. Objectivement, le long-métrage n'est pas plus effrayant ni extrême que Seven (David Fincher, 1995) ou Le Silence des Agneaux (Jonathan Demme, 1991).
Les années 2000 signent le grand retour des tueurs en série au cinéma ou par l'intermédiaire du DTV (direct-to-dvd). Qu'ils se nomment Dennis Rader, John Wayne Gacy, Richard Speck, Ted Bundy, Roberto Succo ou encore Ed Gein, tous continuent d'alimenter abondamment les bacs à dvd. En l'occurrence, le film de Michael Pfeifer s'inscrit dans cette dialectique en apportant sa modeste pierre à l'édifice. Dennis Rader se distingue de ses épigones par sa capacité à se fondre dans notre société contemporaine et dite "civilisée". Non, le bonhomme rustre et taciturne ne vit pas reclus dans la campagne, mais au sein d'une communauté catholique. A priori affable et bon père de famille, il est chargé de veiller à la tranquillité communale. Mieux, Dennis Rader se montre plutôt vétilleux à l'égard des habitants de la communauté.
Bientôt, il est nommé chef de la paroisse et suscite l'admiration de son épouse. Mais cet homme, à priori irréprochable, cache une autre facette, celui d'un sociopathe incapable de réfréner ses pulsions criminelles et irréfragables. Adepte des pratiques sadomasochistes, il s'en prend à plusieurs femmes qu'il ligote, rudoie, supplicie et assassine. Il griffonne même plusieurs épîtres à la police et se vante de ses exploits macabres. Il signe chacune de ses lettres mortifères par le pseudonyme de B.T.K.
Heureusement, le couperet ne va pas tarder à tomber... Certes, Michael Pfeifer décrit avec beaucoup de méticulosité le portrait et le parcours psychopathiques de son tueur en série. Derechef, la genèse des troubles psychopathologiques se trouve dans une enfance martyre. Si le bonhomme a bien conscience de ses propres failles et des atrocités perpétrées, il n'exprime cependant aucun regret. Il se décrit comme un être démoniaque et incapable de juguler ses pulsions meurtrières.
Hélas, cette adaptation se montre beaucoup trop lisse et conventionnelle pour susciter l'intérêt sur sa courte durée, à peine une heure et trente minutes de bobine. En vérité, B.T.K. repose presque uniquement sur la performance de Kane Hodder. Pour l'acteur, c'est l'occasion ou jamais de sortir de ses rôles habituels de croquemitaine pour néanmoins revêtir les oripeaux d'un serial killer bien réel. Sur la forme, B.T.K. s'apparente donc à une sorte de documentaire fictif qui abonde à profusion sur les chaînes de télévision. On peut donc déplorer, à juste titre, la frilosité de la mise en scène.
Note : 11/20