Genre : action, science-fiction
Année : 2008
Durée : 2h06
Synopsis : Tony Stark, inventeur de génie, vendeur d'armes et playboy milliardaire, est kidnappé en Afghanistan. Forcé par ses ravisseurs de fabriquer une arme redoutable, il construit en secret une armure high-tech révolutionnaire qu'il utilise pour s'échapper. Comprenant la puissance de cette armure, il décide de l'améliorer et de l'utiliser pour faire régner la justice et protéger les innocents.
La critique :
C'est en tant qu'acteur que Jon Favreau débute sa carrière cinématographique à l'orée des années 1990. Ainsi, on peut déjà voir l'interprète ventripotent dans Folks ! (Ted Kotcheff, 1992), Batman Forever (Joel Schumacher, 1995), Deep Impact (Mimi Leder, 1998), Very Bad Things (Peter Berg, 1998), ou encore Daredevil (Mark Steven Johnson, 2003). Puis, vers les années 2000, Jon Favreau décide de se tourner vers la réalisation. Si son premier long-métrage, Made (2001), passe relativement inaperçu dans les salles obscures, l'acteur-cinéaste s'ingénie et connaît son premier succès dès 2005 avec Zathura : une aventure spatiale. Pour Jon Favreau, il faudra patienter jusqu'en 2008 pour connaître la consécration mondiale avec Iron Man. Financé par les studios Marvel, alors en pleine ascension, le long-métrage s'inscrit dans le continuum de Spider-Man et autres X-Men dotés de supers pouvoirs.
Plusieurs acteurs seront envisagés pour endosser la carcasse métallique de "l'homme de fer" et revêtir les traits de Tony Stark. Dès 2006, Tom Cruise fait part de son intérêt pour le projet, mais l'interprète vaque déjà à d'autres tournages. Même remarque pour Nicolas Cage qui préfère se fourvoyer dans Ghost Rider (Mark Steven Johnson, 2007). Finalement, c'est Robert Downey Jr., alors en pleine déliquescence, qui est choisi par les producteurs.
Iron Man signe donc le grand retour de l'acteur dans le cinéma hollywoodien. En raison de ses problèmes d'accoutumance à la drogue et de plusieurs rixes avec la police, l'interprète avait déserté les plateaux de tournage depuis plusieurs années. Iron Man doit donc permettre à l'acteur de revenir vers la lumière, celle qui l'a étincelé naguère...
Hormis l'acteur, la distribution du film réunit Gwyneth Paltrow, Terence Howard, Jeff Bridges, Shaun Toub, Leslie Bibb, et Samuel L. Jackson. A noter aussi l'apparition furtive mais néanmoins remarquée de Stan Lee. Même Paul Bettany vient s'ajouter aux inimitiés et prêter doctement sa voix à J.A.R.V.I.S., un ordinateur de haute technologie. Evidemment, Iron Man est attendu au tournant par les fans des comics originels. Jon Favreau le sait. Il ne doit pas décevoir.
Requête entendue par le cinéaste puisque le long-métrage se solde par un succès triomphal au box-office américain. Mieux, le film se transforme en une trilogie lucrative et mercantile. Bientôt, le justicier métallique et invulnérable se voit affubler du rôle de leader dans le diptyque Avengers (en attendant une probable trilogie...).
Bref, on n'a pas fini de parler d'Iron Man ! Attention, SPOILERS ! (1) Tony Stark, playboy, milliardaire, n'est pas seulement l'héritier des usines d'armement de son père (la Stark Industries), c'est également un inventeur de génie. Alors qu'il est en déplacement en Afghanistan afin de présenter sa dernière création, le missile Jéricho, il est enlevé par des terroristes. Gravement blessé lors de l'attaque, il ne survit que grâce à l'aide d'un scientifique, le professeur Yinsen, qui le guérit en lui greffant à la poitrine un électro-aimant placé près de son cœur et alimenté par une batterie de voiture.
Ne cédant pas aux menaces des terroristes qui veulent lui faire reproduire son missile, il fabrique, à la place et dans le plus grand secret, un réacteur miniaturisé appelé « réacteur ARK » pour remplacer la batterie de voiture, et une armure primaire en acier truffée de gadgets, grâce à laquelle il réussit à s'enfuir, en l'abandonnant.
Profondément marqué par cet enlèvement, et constatant que les terroristes ont récupéré l'armure et d'autre armes qu'il a lui-même conçues, il décide de donner un nouveau tournant à sa vie en construisant une nouvelle armure, high-tech, et en mettant son potentiel au service de la protection des innocents et de la justice. Dès lors il combattra divers ennemis (1). Indubitablement, Iron Man premier du nom s'inscrit dans cette arrivée massive et pléthorique des super-héros au cinéma.
Certaines productions - Les Quatre Fantastiques et Ghost Rider, entre autres - ont désappointé les fans des comics originels. Iron Man vient donc apporter un peu de fraîcheur et de vivacité dans un cinéma d'action et fantastique un tantinet redondant et assourdissant.
Si le scénario respecte les grandes lignes des comics Marvel, il n'en demeure pas moins obsolète et se résume en quelques mots : un milliardaire faraud kidnappé par de vils terroristes, la fabrication d'une armure de haute technologie à l'insu des criminels, puis l'avènement d'une machine de guerre conçue, à l'inverse, pour apaiser les tensions internationales, évidemment avec la bénédiction de l'Oncle Sam. En l'occurrence, difficile de ne pas s'esclaffer devant l'ingénuité d'un tel scénario !
Et pourtant... Contre toute attente, la formule professée par Jon Favreau fonctionne sur la durée grâce, notamment, à un rythme endiablé et sur les airs rock'n'roll du groupe AC/DC. L'immense succès d'Iron Man repose essentiellement sur le cabotinage assumé de Robert Downey Jr. Malicieux, Jon Favreau se centre largement sur son personnage principal, décrit comme une sorte de libertin un peu frivole qui accumule les conquêtes féminines. Mais ce côté séducteur cache une autre facette, celle d'un génie de l'informatique et de la robotique qui intéresse de près les velléités militaires de certains groupuscules aux intentions bellicistes. Si la mise en scène se révèle efficace, il manque à ce premier chapitre une séquence réellement spectaculaire pour susciter entièrement l'adhésion.
A l'image de la baston finale, légèrement décevante. Mais ne soyons pas trop sévères, Iron Man premier du nom reste un blockbuster hollywoodien tout à fait probe et recommandable. Par ailleurs, les chapitres suivants ne retrouveront pas la fougue ni l'irrévérence de leur illustre épigone.
Note : 14/20
(1) Synopsis du film sur : https://fr.wikipedia.org/wiki/Iron_Man_(film)