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Genre : Horreur, gore, trash, extrême, pornographie (interdit aux - 18 ans)

Année : 2007

Durée : 72 min (vol 1, 2, 3 et 5) et 78 min (vol 4)

 

Synopsis :

Cinq moyens-métrages tous centrés sur les sévices orchestrés par des bourreaux à leur victime féminine qui ne trouvera au bout du chemin que l'humiliation et la torture, voire même la mort.

 

La critique :

Eh bien, il s'en est passé du temps depuis la création de Cinéma Choc. Je me rappelle encore de cette vieille époque où, du haut de mes 16 ans, je voyais Saw et Hostel comme ce qui se faisait de plus violent dans le monde du cinéma. Il faut le dire, j'étais tout content de savoir regarder, sans trop de problème, ces oeuvres transgressives. Puis, l'idée saugrenue m'est venue un jour de taper "films les plus violents de tous les temps" dans le moteur de recherche Google. C'est alors que je vis l'apparition de toute une série d'oeuvres inconnues jusqu'alors, des oeuvres dont je ne trouvais aucune bande annonce ou quoi que ce soit sur YouTube. C'est ainsi que je fis connaissance avec les torture porn cultes chez les adeptes de ce genre (August Underground et Ostermontag pour ne citer que eux).
Bien évidemment, compte tenu de ce que j'avais pu lire, l'idée de visionner ces cochonneries ne me passa même pas par la tête. Puis les années passèrent, sans que je n'oublie ces choses qui hantaient ma mémoire de, ce que j'appellerai, cinéphile primitif. Une centaine de films axés sur les blockbusters en tout genre, dur dur de s'enrichir à ce niveau. Je m'en rappelle comme si c'était hier.

Au terme d'une discussion avant notre examen oral de biologie de 1ère à la fac, j'eus une autre discussion sur le téléchargement illégal avec un pote de classe de jadis. Ce fameux pote en question que je ne remercierais jamais assez me dit que le gouvernement va bientôt fermer tous les sites de téléchargement. Suite à cela, je ne remercierai jamais assez ma clairvoyance de m'être lancé dans un programme absurde de téléchargement en continu afin de récupérer le plus de films intéressants possible. Une chose entraînant une autre, je me documentais de plus en plus et m'initiais au domaine passionnant du cinéma avec tous ses courants, ses artistes devenus cultes.
A l'heure où je vous parle, ma bibliothèque a atteint un chiffre de 1918 films, un chiffre impensable pour moi si je m'étais imaginé ceci à l'époque. Télécharger fut facile au temps de Zone-Téléchargement et de T411 (paix à leurs âmes), mais c'est malheureusement de l'histoire ancienne. Pendant ces temps glorieux, je retapais à nouveau "films les plus violents de tous les temps" sur Google et c'est ainsi que je tombais sur Naveton Cinéma et sa liste mythique, avec bien sûr tous les articles analysant ces choses.

Le temps passa et Cinéma Choc prit le relais et une tripotée d'oeuvres toujours plus extrêmes me firent découvrir la face cachée du cinéma. Un cinéma sale, sans retenue où toute notion de moralité est jetée aux chiottes. Quoi que l'on en dise, le blog eut un impact incalculable sur ma connaissance mais aussi sur mon endurance vu que je m'initiais au cinéma violent, toujours avec une certaine retenue. Rares sont les films très violents chroniqués par mes soins. L'air de rien, je repoussais inconsciemment mes limites, tout en maudissant les roughie, death movies et autres oeuvres de torture ultra-violentes. Sauf que sans comprendre pourquoi, le pari absurde de tester "pour le fun" une oeuvre de ce genre me passa par l'esprit. L'oeuvre de ce type, vous l'avez deviné, porte le doux nom de Sadi-Scream dont les pochettes vous mettent directement dans l'ambiance.
Pourquoi, me direz-vous, en viens-tu à chroniquer cela ? Je ne sais pas, la folie sans doute, la curiosité malsaine peut-être ou tout simplement l'envie de repousser ses limites. Une inquiétude non négligeable fut de mise lors du premier visionnage.

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L'absence de noms de réalisateurs et d' "écrivains", si j'ose dire, contribuait à renforcer mon anxiété. Cette anthologie a-t-elle eu raison de moi ? Parvient-elle à surpasser les chocs de SaloMartyrs ou encore Tetsuo, le triptyque des films m'ayant traumatisé lors du premier visionnage ? Réponse dans la chronique. PS : Compte tenu de l'ultra confidentialité de la chose, vous m'excuserez de l'absence de réelles images. ATTENTION SPOILERS : Sadi-Scream se divise en 5 moyens-métrage tous axés autour de la thématique de la souffrance orchestrée sur une victime féminine suppliciée, humiliée et torturée, parfois jusqu'à ce que mort s'ensuive. 
Le premier moyen-métrage met en scène une reporter de la TV japonaise envoyée pour investiguer une légende urbaine mentionnant l'existence d'un magasin disposant de corps humains morts. Son cauchemar ne fait que commencer... C'est avec inquiétude que je démarrais le fichier mkv sur mon PC sans avoir lu quelconque spoiler. L'affiche parlant d'elle-même.

Ce qui vous saute aux yeux quand vous lisez le titre Sadi-Scream, c'est que l'on pourrait s'attendre à une déferlante intempestive de tortures en tout genre repoussant les limites de ce qu'un être humain, plus ou moins normal, peut endurer. Eh bien vous avez tout faux ! Pendant près de 40 minutes, la seule chose d'importance à mes yeux fut mes pouces que je tournais allègrement en attendant qu'un truc se passe. Bref, un naufrage intégral ! 
Trente minutes de discussions en japonais non sous-titré s'éternisant et puis, à un moment, le réalisateur semble se rappeler que l'objectif de son film est d'en faire une oeuvre extrême. Ainsi, les policiers en camionnette et la fille sont repérés, enlevés et se réveillent dans une salle glauque où la discussion se poursuit durant, encore, 13 bonnes minutes avec en parallèle des claques et des coups de poing simulés/non simulés (???) jusqu'à la décapitation de l'un des policiers. 
Fin de cette trop longue première partie et place à la suivante où notre reporter sera ligotée à un lit et subira diverses tortures soft. Oui vous avez bien lu ! Pinçage des tétons, lacérations légères avec un scalpel, injection d'une étrange substance verdâtre dans le ventre, non sans la présence de quelques touchers vaginaux et rectaux, le tout flouté comme l'exige la censure japonaise. 

Pour finir, la malheureuse verra ses intestins être extraits par l'un des ravisseurs. La principale question après le visionnage est : Quel psychotrope serait assez puissant pour qu'une fille soit dans un état d'extase avec ses intestins à l'air tout en subissant des touchers rectaux et vaginaux ? En d'autres termes, soit c'est moi qui ai un manque de culture liée à la drogue, soit ce premier épisode s'est vautré dans une incohérence que je n'aurais jamais pu imaginer. Ceci dit, on dira ce que l'on voudra, mais les effets spéciaux ont un rendu assez réaliste et parviennent à créer un sentiment de répulsion face au spectateur évoluant dans une ambiance, disons-le, assez glauque. 
La fin s'achevant sur un plan de la fille à l'air béat et jouant avec ses intestins. Le deuxième moyen-métrage se centre sur un agent du FBI se réveillant dans une salle sombre où elle se retrouve piégée par un dispositif placé au niveau de son crâne. Alors qu'elle tente de s'échapper de ce lieu, l'histoire revient sur la situation qui l'a amené à se retrouver là.  

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Vous croyez avoir tout vu en matière de plagiat ? Alors vous n'avez rien vu car ce deuxième épisode est probablement le plagiat le plus honteux que j'ai pu voir dans mon existence. Pour ainsi dire, le plagiat est tel que l'on en est gêné de voir à quel point un réalisateur peut être en manque d'inspiration pour pomper une saga à succès en la personne de Saw. Une sorte de piège à loup placé autour du crâne, un homme masqué parlant dans une TV, des murs se resserrant, un bol d'acide dans lequel se trouve une clé. On navigue en plein délire. On ne pourra d'ailleurs que pouffer de rire devant les effets spéciaux de ce mur en carton. Seule innovation, la présence de touchers vaginaux et d'un gomorrizing au tournevis.
Ah ! Elle doit extraire la clé de la machine de son ventre au lieu de ses yeux. Pour tout vous dire, je me suis même questionné sur la nécessité d'une interdiction aux moins de 18 ans tant il n'y avait rien de frappant car même les séquences pornographiques étaient suggérées. En d'autres termes, c'est le néant dans sa plus pure expression.

Le finish se soldera par un psychopathe extrayant les intestins de la fille que l'on devine proche de la mort. Le troisième moyen-métrage se centre sur un couple heureux et prêt à se marier. Cependant, la fille souffre d'affreux cauchemars. Un jour, le garçon trouve un étrange DVD et après l'avoir pris et visionné, les cauchemars de la fille commencent à prendre forme sur l'écran de TV. Le rêve et la réalité commencent à entrer en collision. Ou comment créer un scénario complètement abracadabrant en une leçon. Jamais encore, je n'ai vu une telle connerie à l'écran à tel point que cela ferait passer le scénario de la purge Slaughter Disc pour quelque chose de correct. 
Cependant, le réveil de la saga commence à prendre forme et on assiste à une violence beaucoup plus viscérale. Ainsi, la séquence d'abord comique de la voiture téléguidée au gode inséré dans son capot se transmute en une scène abominable quand on remarque que des épines parsèment tout le gode. Je vous laisse imaginer l'état du vagin après le passage de cette machine démoniaque.

Suite à cela, inutile de vous parler du scénario strictement incompréhensible (n'est pas Lynch qui veut). Au menu des réjouissances : viols, décapitation à la tronçonneuse, séance SM très malsaine où 2 individus masqués lèchent le corps de la fille ligotée et pour finir découpage en deux de la fille à la tronçonneuse. Beaucoup plus trash et extrême, ce troisième volet aura quand même réussi à me bousculer. Le quatrième moyen-métrage se centre sur un écrivain trouvant un peu par hasard dans un parc, une main humaine. Contactant son meilleur ami, détective de police, celui-ci lui apprend qu'il s'agit d'une femme ayant été assassinée. Sans que l'on ne sache trop pourquoi, l'action se transmute dans l'appartement d'une femme que l'écrivain observait. Le cauchemar peut commencer. 
Ici encore, le scénario est tout ce qu'il y a de plus ridicule et incohérent. Cependant, c'est aussi le segment le plus trash et qui aura réussi à bousculer sévèrement mon estomac durant cette longue séquence où le psychopathe du récit s'amusera à mutiler sauvagement la victime et à boire son sang.

 

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Le point culminant sera atteint lorsqu'il entaillera le vagin de la victime pour boire son sang. Une séquence dont je n'ai pu que détourner la tête pour éviter l'apparition de nausées potentielles. Au menu des réjouissances, les classiques touchers vaginaux et rectaux, un petit gomorrizing, un petit viol, des coups de poing dans le ventre, étranglements. Le final se clôturant par un coït sauvage et sanglant où le psychopathe tranchera la main de la fille pour lui mettre dans la bouche alors que lui-même se mettra la main d'une autre victime dans la bouche (vous me suivez ?).
Vous l'avez compris, ce quatrième volume est de loin le plus extrême et on voit ici que le réalisateur inconnu n'a pas fait dans la dentelle. Sans surprise, je visionnais là la chose la plus outrageante et déviante que j'ai été amené à voir. 
Le cinquième et dernier moyen-métrage se centre sur une victime se réveillant dans une salle glauque où elle sera aux prises avec un psychopathe affligé d'un masque de lapin qui lui fera vivre un cauchemar. Là encore, on retrouve ici une violence beaucoup plus prononcée que les 2 premiers épisodes.

La victime sera humiliée et torturée sous toutes les coutures entre les coups de barre sur les jambes, le déchirement des chairs avec une râpe, l'introduction de clous en dessous des ongles, coups de poing. Le final se clôturant par l'éventrement et l'extraction d'organes de la victime. Tout comme le quatrième opus, celui-ci parvient à tirer son épingle du jeu en termes de violence, le tout saupoudré d'une ambiance bien malsaine. Ceci dit, difficile à imaginer dans la vraie vie qu'une personne sera toujours en train de gémir alors que ses intestins et son foie seront extraits.
En ce qui me concerne, je serais mort depuis longtemps à sa place. 
Néanmoins, difficile de trouver un réel intérêt à cette anthologie, somme toute strictement inutile dans le monde du cinéma. Non content d'offrir une mise en scène souvent soporifique sur les bords et une caméra mal maniée, Sadi-Scream s'offre le culot de se prendre trop au sérieux pour ce qu'il nous offre en intégrant un scénario absolument inutile.

Rajoutez à cela que la performance des acteurs est tout ce qu'il y a de plus primaire avec des pin-up japonaises qui passent leur temps à geindre et crier sans nécessairement essayer de connaître les raisons de leurs agresseurs. Il y a des fois où l'on en vient à sérieusement s'interroger sur le cas de l'humanité dans ce qu'elle peut créer en terme d'inventivité morbide qui ne pourra foutre la gaule qu'aux spectateurs tout aussi dérangés que le/les réalisateur/s (???). Une minute d'humour s'ajoutera à la fin de chaque anthologie avec cette J-pop insupportable à la tonalité contrastant totalement avec l'horreur de la situation. Que l'on se le dise, c'est compliqué de recommander une telle chose, si ce n'est aux amateurs invétérés de ce cinéma fortement underground. Et encore...
Il y a fort à parier que les mêmes amateurs le trouveront surestimé pour ce que cette anthologie essaie de faire passer.

Alors de deux choses l'une, soit c'est moi qui est devenu résistant à ce cinéma ou soit, l'anthologie est effectivement un énorme pétard mouillé qui ne pourra compter que sur ses 2 derniers épisodes (voir le troisième qui est en demi-teinte) pour malmener et offrir l'immoralité et le scandale que l'on était en droit d'attendre. Je n'ai de cesse de penser à ce beau pays qu'est le Japon où se tenir par la main en public est mal vu mais où les pellicules les plus transgressives et immorales sont vendues en toute impunité. On ne pourra voir en ces choses que le reflet de la curiosité malsaine de l'être humain à repousser ses limites et flatter son propre voyeurisme.
Ceci dit, n'étant pas un expert pointilleux du genre, je ne me risquerai pas à noter cette série à la mauvaise réputation, de ce que j'ai pu apprendre. Il n'empêche que si je devais le noter personnellement, ce serait le mot "NAVET" tamponné au gros noir indélébile sur les pochettes. Maintenant est venue l'heure de nous quitter pour deux semaines car dans, à peine, quelques heures, je m'envolerai pour la Hongrie suivi de la Croatie pour des vacances bien méritées au rythme des festivals au soleil et des soirées alcoolisées à n'en plus finir. A tout le monde, je vous souhaite de bonnes vacances. 

 

Note : ??? 

 

orange-mecanique Taratata