Genre : horreur, épouvante, slasher (interdit aux - 12 ans)
Année : 1997
Durée : 1h40
Synopsis : (1) Le soir du 4 juillet, jour de la fête nationale aux Etats-Unis, quatre adolescents fêtent leur entrée à l’université. Cependant, sur la route, ils renversent un homme. Paniqués, ils se débarrassent du corps de celui-ci, le croyant mort. Un an plus tard, Julie James reçoit une lettre dans laquelle il est écrit : « Je sais ce que tu as fait l'été dernier. » Chacun des quatre amis va alors être confronté à des événements terrifiants. Quelqu'un, manifestement, sait ce qui s'est produit cette fameuse nuit du 4 juillet. Quelqu'un prêt à tout pour assouvir sa terrible vengeance (1).
La critique :
1996, une date fatidique et rédhibitoire pour le cinéma horrifique puisque la sortie de Scream, réalisé par Wes Craven la même année, relance le regain d'intérêt du public pour le slasher, un genre qui a connu ses lettres de noblesse entre la fin des années 1970 et le début des années 1980. Mais, peu à peu, le public s'est délité devant les épisodes avariés de Jason Voorhees (la saga Vendredi 13), Michael Myers (la saga Halloween) et autres Freddy Krueger (la saga A Nightmare On Elm Street).
En l'occurrence, l'immense succès de Scream va inspirer et engendrer d'autres slashers pré-pubères, en particulier Urban Legend (Jamie Blanks, 1998) et surtout Souviens-Toi... L'Eté Dernier, réalisé par Jim Gillespie en 1997, soit le slasher qui nous intéresse aujourd'hui. Il faut se rendre sur le site Wikipédia pour trouver quelques informations élusives sur le cinéaste britannique.
Hormis justement Souviens-Toi... L'Eté Dernier, Jim Gillespie n'a pas spécialement bouleversé les persistances rétiniennes même si en 2005, il réalisera Venom, une autre pellicule horrifique par ailleurs reléguée dans les bacs à DTV (direct-to-video). A l'origine, I Know What You Did Last Summer - titre original du film - s'inspire librement d'un roman, Comme en un mauvais rêve, de Lois Duncan. Mais l'opuscule originel ne relate pas vraiment et même du tout une histoire de type slasher et sur fond de vindicte personnelle.
Le scénario est donc en grande partie rectifié par les soins de Kevin Williamson, qui a par ailleurs déjà officié pour le compte de Wes Craven sur le même Scream. Par la suite, on retrouvera le célèbre cacographe derrière les scénarios de Scream 2 (1997), Scream 4 (2011), Cursed (Wes Craven, 2005) et The Faculty (Robert Rodriguez, 1998).
A l'époque, le scénariste Kevin Williamson est alors en pleine ascension. Une gloire néanmoins éphémère mais ce n'est pas le sujet de cette chronique. La distribution de Souviens-Toi... L'Eté Dernier réunit Sarah Michelle Gellar, Freddie Prinze Jr., Jennifer Love Hewitt, Ryan Phillippe, Bridgette Wilson, Johnny Galecki, Anne Heche et Muse Watson. On retrouve dans ce slasher toute une pléthore d'acteurs qui triompheront eux aussi dans les années 1990 et 2000, avant de disparaître peu à peu des écrans radars par la suite. Si Souviens-Toi... L'Eté Dernier se solde par un succès triomphal au box-office, engendrant une inévitable trilogie, il rencontre à l'inverse des avis peu favorables.
La principale diatribe concerne sa trop grande analogie avec Scream, dont il peine réellement à se distinguer.
Reste à savoir si le film de Jim Gillespie mérite qu'on s'y attarde. Réponse dans les lignes à venir... Attention, SPOILERS ! (2) 4 juillet, fête nationale aux Etats-Unis. Dans la ville de Southport, Julie James, Barry Cox et Ray Bronson accompagnent leur amie Helen Shivers à un concours de beauté, dont elle ressort gagnante. Commence alors une bonne soirée pour les 4 étudiants, mise à part la bagarre de Barry avec Max, un ami de Julie. Sur le chemin du retour, les 4 adolescents renversent un homme sur la route. Ne trouvant pas son pouls, Ray leur annonce qu'il est mort.
Max, l'ami de Julie, arrive avec sa voiture mais Ray et Julie arrivent à le distraire et ce dernier reprend la route sans se douter du drame qui vient de se produire. Après s'être débarrassés du corps en le jetant à l'eau, les 4 amis jurent de ne rien dire sur ce qui s'est passé jusqu'à leur mort et s'en vont (2).
Si le scénariste de Scream est bel et bien mentionné sur l'affiche de Souviens-Toi... L'été dernier, ce n'est pas pour autant Wes Craven qui se charge de mettre en scène ce énième slasher horrifique, mais un réalisateur anonyme et condamné à le rester. Evidemment, une telle absence transparaît à l'écran, non pas que Souviens-Toi... L'Eté dernier soit un shocker totalement indigeste ni foncièrement insipide, mais le long-métrage souffre d'un manque évident et flagrant de talent derrière la caméra. En outre, Jim Gillespie peine à transcender un sujet de départ qui aurait pu se révéler captivant... A condition de montrer un minimum d'érudition et d'imagination.
Rappelons la genèse du film. Quatre adolescents insouciants écrasent accidentellement un homme sur la route.
Que faire ? Prévenir la police et risquer de finir sa vie derrière des barreaux ? Ou se débarrasser du corps inerte à l'abri des regards ? Nos quatre compagnons d'infortune optent évidemment pour la seconde solution. Dès lors, le schéma du long-métrage se déploie de façon bancale et linéaire. A aucun moment, Jim Gillespie n'esquisse la moindre réflexion sur cette culpabilité sous-jacente ni sur les conséquences de cet accident mortel. Un an se passe sans que la caméra du cinéaste ne se soucie quelque peu de la psyché de ses divers protagonistes.
C'est par ailleurs le gros défaut de Souviens-Toi... L'Eté Dernier. Contrairement à Scream qui pouvait s'enorgueillir de personnages opiniâtres et dotés d'une vraie personnalité, le film de Jim Gillespie se contente tout simplement de massacrer sa petite bande d'étudiants.
Hélas, ces derniers semblent totalement apathiques et reflètent, paradoxalement, cette génération MTV, entre consumérisme et insouciance. D'un point de vue horrifique, Souviens-Toi... L'Eté Dernier se montre curieusement timoré. Seul le crochet ensanglanté pointé par le mystérieux meurtrier suscite un semblant d'effroi et de frémissement. Pourtant, en l'état, difficile de tressaillir et encore moins de virevolter devant une réalisation beaucoup trop conventionnelle pour susciter réellement l'adhésion. Seuls les jolis minois et les sourires angéliques de Jennifer Love Hewitt et de Sarah Michelle Gellar parviennent à entretenir l'illusion. In fine, vingt ans après sa sortie ciné, Souviens-Toi... L'Eté Dernier se révèle curieusement obsolète, comme si tous ces slashers des années 1990 avaient pris un sacré coup de plomb dans les ailes, en arborant des acteurs surannés et des croquemitaines encore plus périmés.
Note : 07.5/20
Alice In Oliver
(1) et (2) Synopsis et introduction du film sur : https://fr.wikipedia.org/wiki/Souviens-toi..._l%27%C3%A9t%C3%A9_dernier
