justicier de new york

Genre : action, policier (interdit aux - 16 ans)
Année : 1985

Durée : 1h32

Synopsis : Le justicier Paul Kersey est recruté de force par un détective pour combattre une bande terrorisant les quartiers.   

La critique :

1973. Une date fatidique et rédhibitoire dans le cinéma d'action avec la sortie d'Un Justicier dans la Ville, de son titre original Death Wish, et réalisé par Michael Winner. Le cinéaste américain vient d'inventer un nouveau genre : le vigilante movie et bientôt, la saga Death Wish qui se décline en une pentalogie, va devenir son égérie, au grand dam de la critique qui vilipende une pellicule outrancière érigeant la vengeance expéditive et la loi du Talion comme la réponse à une violence urbaine et exponentielle. Indubitablement, le premier Death Wish suscite les invectives, les polémiques et les quolibets.
Certaines diatribes y voient un film à l'idéologie néo-fascisante à travers l'histoire de Paul Kersey, un homme respectable qui voit sa famille décimée par une bande de sociopathes new-yorkais.

Déjà, en 1971, L'Inspecteur Harry, réalisé par Don Siegel, pointait une Amérique sous le joug des bandits et de la criminalité. Le long-métrage fustigeait également une police impuissante ainsi qu'une justice incompétente, laissant ainsi les grandes cités urbaines à la merci de la racaille. A l'instar de Don Siegel, Michael Winner décrit à son tour une société anomique et dépassée par la violence qu'elle a engendrée, en érigeant, entre autres, des ghettos sous l'égide de criminels et de divers trafics (la drogue, les armes et l'argent principalement). Après Clint Eastwood, l'acteur Charles Bronson se voit lui aussi auréoler de la plaque embarrassante de justicier et de redresseur de torts.
Un Justicier dans la Ville se décline prestement en franchise mercantile avec Un Justicier dans la Ville 2 (Michael Winner, 1982), Le Justicier de New York (Michael Winner, 1985), Le Justicier Braque les Dealers (J. Lee Thompson, 1987) et Le Justicier : l'ultime combat (Allan A. Goldstein, 1994).

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Quant à Michael Winner, hormis la saga Death Wish qui a lourdement contribué à sa notoriété, le réalisateur s'est essentiellement illustré dans le cinéma d'action. On lui doit notamment Le Flingueur (1972), Scorpio (1973), La Sentinelle des Maudits (1977), Le Grand Sommeil (1978), ou encore Rendez-vous avec la mort (1988). Après un second chapitre d'une rare cancrerie, les aventures de Paul Kersey se poursuivent avec Death Wish 3, soit Le Justicier de New York dans notre contrée hexagonale. Déjà, avec Un Justicier dans la Ville 2, Michael Winner ne nous avait rien épargnés, enchaînant les viols à satiété et une violence souvent outrancière, transformant ce second chapitre en un incroyable navet ! C'était sans compter sur Le Justicier de New York.
En outre, le long-métrage marque la sixième et dernière collaboration entre Michael Winner et Charles Bronson.

Mais pour leurs adieux, les deux hommes ont visiblement pactisé et misé sur le film d'action le plus putassier de toute l'histoire du cinéma hollywoodien ! C'est dire l'absurdité de ce troisième volet qui, pour cette nouvelle aventure, décide de mettre les bouchées doubles... Pardon... qui décide de multiplier au centuple les meurtres, les viols, les séquences de fusillade et de boucherie massive. D'ailleurs, ce n'est pas un hasard. Le Justicier de New York fait partie des grands favoris du site Nanarland et tient une place prééminente parmi les "nanars" hors du commun, ceux qui marquent durablement les persistances rétiniennes. Hormis Charles Bronson qui incarne l'infatigable - hélas - Paul Kersey, la distribution du film réunit Deborah Raffin, Ed Lauter, Martin Balsam et Gavan O'Herlihy.
Attention, SPOILERS !

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(1) Dix ans après les événements du premier opus et quelques années après ceux du second, Paul Kersey a définitivement laissé tomber les armes. L'un de ses amis, Charley, rencontré pendant la guerre de Corée, lui propose de se rendre chez lui à New York. Une fois sur place Paul découvre avec horreur le corps de Charley gisant sur le sol, fraîchement agressé par une bande de voyous dans son appartement. Alertée, la police se rend dans l'appartement et arrête Paul.
Au commissariat, la présence de Kersey ne passe pas inaperçue aux yeux du commissaire qui le reconnaît immédiatement : celui-ci connaît son passé et ses méfaits en tant que justicier 10 ans auparavant dans les rues de New York. Kersey se voit alors proposer un marché : en échange de sa libération, il devra nettoyer les rues d'un quartier abritant une bande de voyous ultraviolente terrorisant le voisinage.

Paul accepte et reprend les armes une nouvelle fois dans une véritable guérilla qui l'oppose à des voyous beaucoup plus dangereux que ceux qu'il a jadis combattus (1). Désolé pour cette légère digression. Mais en 2005, Nicolas Sarkozy rêvait de nettoyer les banlieues au karcher. Que l'édile politique se rassure. Son fantasme devient enfin réalité avec Le Justicier de New York. Depuis le premier chapitre, la formule psalmodiée par Michael Winner reste peu ou prou identique : des quartiers populaires transformés en zone de guerre et de non-droit, des voyous totalement décérébrés, des voitures qui explosent, des flics à la dérive, des mannequins en mousse précipités du toit de plusieurs immeubles, mais aussi des viols, des viols, des viols, des viols, des viols, des viols, des viols, des viols, des viols, encore des viols, toujours des viols, encore et toujours des VIOLS !

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J'écris volontairement le mot "viol" en caractère gras et en lettres capitales, quitte à courroucer les associations féministes. Mais telle est la recette anomique ânonnée par la saga Death Wish et plus particulièrement, par Le Justicier de New York. Comment ne pas pouffer devant ce scénario ubuesque et amphigourique ? Reprenons les grandes lignes du synopsis. Pour une raison que l'on ignore encore, Paul Kersey est de retour à New York, mais le vieil homme harassé a abandonné son colt et sa ceinture de justicier. Une hérésie. A peine débarqué dans la cité, Kersey est arrêté par la police. Le commissaire lui propose un pacte pour le moins original.
Kersey est prié de débarrasser et d'exterminer toute la racaille qui a littéralement pullulé dans une banlieue en pleine décrépitude.

La police, pourtant solidement armée, ne peut pas intervenir sous peine de voir ses officiers se faire molestés et alpagués par de vils trafiquants de drogue. Qu'à cela ne tienne. La police américaine a son "arme fatale" et elle se nomme Paul Kersey. Dès lors, bienvenue dans un véritable festival de grand n'importe "nawak" dans les règles ! Derechef, c'est l'épouse d'un afro-américain qui subit les lubricités d'une bande de gangsters. Et au cas où vous n'auriez pas compris, la pauvre mijaurée est évidemment violée puis assassinée. Mais Paul Kersey n'en a cure, répétant au mari endeuillé : "Ce n'est pas grave ! Ils (les médecins) disent qu'elle a juste un bras cassé !". Comprenez bien : L'infortunée vient d'être violée mais ce n'est pas grave ! Clairement, Michael Winner ne nous refuse aucune excentricité ni aucune conversation sibylline. Pour exterminer cette pègre d'un nouveau genre, Paul Kersey dispose d'une véritable armada militaire : revolver à balles perforeuses, une mitrailleuse, une cracheuse, un fusil à pompe, des grenades et même un lance-missile !

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S'ensuivent alors toute une série de conflagrations dans les règles. Dans ce véritable fiasco scénaristique, on ne sait plus très bien qui tire sur qui et surtout pourquoi. Mais peu importe. Bientôt, la populace, elle aussi armée jusqu'aux dents et même jusqu'aux tréfonds des oreilles, prête main-forte à Kersey. Curieusement, le sexagénaire impavide passe miraculeusement à travers les balles. Michael Winner ne nous épargne rien. Charles Bronson, plus stoïque et monolithique que jamais, tire sur tout ce qui bouge et pétarade dans tous les sens. Qu'ils soient des adultes, des enfants, des vieillards ou même encore des canidés, peu importe. Tout le monde tire et flingue sur tout le monde !
Inutile de préciser que les trente dernières minutes du film, en véritable apothéose, justifient à elles seules le visionnage de ce nanar hors norme et qui dépasse toutes les espérances en matière de crétinerie et de jobardise. Du lourd ! Du très très lourd !

 

Côte : Nanar

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(1) Synopsis du film sur : https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Justicier_de_New_York