Genre : horreur (interdit aux - 12 ans)
Année : 2012
Durée : 1h34
Synopsis : Alors qu'un Tsunami vient de frapper une ville balnéaire, un groupe d'individus se retrouve piégé dans un supermarché inondé, devenu également le refuge et le terrain de chasse du plus dangereux des prédateurs !
La critique :
L'agression animale au cinéma et plus précisément les attaques de squales affamés, un genre qui va connaître son apogée en 1974 avec la sortie de Les Dents de la Mer de Steven Spielberg. Toujours imité mais jamais égalé. Toujours la même ritournelle... Tel est le diagnostic inique plus de quarante ans après la sortie de ce classique du cinéma horrifique. Certes, à de nombreuses reprises, le film de "Spielby" sera décliné via sa litanie de succédanés, entre autres Shark 3D (David R. Ellis, 2011), Killer Shark (Griff Furst, 2011), Instinct de Survie (Jaume Collet-Serra, 2016), In the Deep (Johannes Roberts, 2016), ou encore The Reef (Andrew Traucki, 2011).
Toutes ces productions marchent ou plutôt nagent dans le sillage et la continuité de Les Dents de la Mer.
Vient également s'ajouter Bait 3D, réalisé par Kimble Rendall en 2012. Il faut se rendre sur le site IMDb (source : http://www.imdb.com/name/nm0719320/) pour trouver quelques informations élusives sur ce réalisateur américain. En outre Kimble Rendall a officié, la plupart du temps en tant que cinéaste adjoint, dans plusieurs oeuvres notables, notamment Matrix Reloaded (2003) et I, Robot (2004). Pour concevoir Bait 3D, le metteur en scène fait appel aux services et à l'érudition de Russell Mulcahy, un réalisateur bien connu dans l'univers étriqué du cinéma bis, puisqu'on lui doit Razorback (1984), Highlander (1986), The Shadow (1994), La malédiction de la momie (1998), Resident Evil : Extinction (2007), ou encore Le Roi Scorpion 2 (2008).
Bref, hormis le fameux Highlander, pas de quoi jubiler ni s'extasier derrière cette filmographie famélique !
Avec Bait 3D, Kimble Rendall et Russell Mulcahy n'ont pas pour vocation de concurrencer ni de contrarier l'hégémonie du long-métrage de "Spielby". De surcroît, Bait 3D sort dans un contexte plutôt favorable aux squales azimutés puisque les poissons aux incroyables rotondités se transmutent en créatures démesurées et souvent victimes de mutations génétiques. Une dialectique ânonnée depuis quelques années par les productions Nu Image et Asylum qui nous abreuvent de pellicules funambulesques, pour le plus grand bonheur des amateurs de "nanardise".
En l'occurrence, Bait 3D a bien l'intention de se démarquer de ses devanciers en proposant une lecture à l'ancienne, celle qui a signé la gloriole de Les Dents de la Mer et d'autres productions notoires.
En vérité, on pense davantage à Peur Bleue (Renny Harlin, 1998) - aka Deep Blue Sea de son titre original - puisque à l'instar de son modèle, Bait 3D s'assume explicitement comme une série B érubescente qui va directement à l'essentiel ; sans se soucier forcément de son scénario ni de la psyché de ses divers protagonistes. La distribution du film réunit Phoebe Tonkin, Julian McMahon, Xavier Samuel, Sharni Vinson, Cariba Heine, Alex Russell, Lincoln Lewis et Richard Brancatissano.
Attention, SPOILERS ! Alors qu'un Tsunami vient de frapper une ville balnéaire, un groupe d'individus se retrouve piégé dans un supermarché inondé, devenu également le refuge et le terrain de chasse du plus dangereux des prédateurs ! Sinon, c'est tout pour le synopsis ? Oui, c'est tout... Le prétexte ?
Un cambriolage qui dérape dans un supermarché, ensuite un tsunami qui frappe la grande surface et évidemment un grand méchant requin blanc qui vient s'inviter aux inimitiés. Certes, la recette peut paraître laconique puisque déjà exploitée maintes et maintes fois par le passé. Pourtant, à partir de ce concept lapidaire, Kimble Rendall et Russell Mulcahy signent un film de requin supérieur à la moyenne habituelle. Encore sera-t-il nécessaire de faire abstraction sur l'inanité et la vacuité du scénario. Toutefois, Bait 3D se montre plutôt magnanime dans ses séquences carnassières.
En outre, Kimble Rendall et Russell Mulcahy ne nous épargnent aucun stéréotype. Il faudra donc se contenter d'un couple claustré dans leur véhicule avec leur insupportable canidé, subissant régulièrement les assauts d'un squale à l'appétit insatiable.
Viennent également s'ajouter le héros bellâtre et téméraire, un forcené aux tendances sociopathiques, un cambrioleur infortuné et un patron de supermarché qui tarabuste régulièrement ses salariés. Tout un programme ! Heureusement, les débats se déroulent sur un rythme endiablé. En vérité, la grande force de Bait 3D repose justement sur son concept singulier. A juste titre, les contempteurs pourront tonner et clabauder, à raison, après cette histoire de requin meurtrier qui assaille dans un parking submergé par un tsunami. La vraie bonne idée est donc d'avoir transformé ce décor primaire et schématique en un huis clos anxiogène offrant, par la même occasion, plusieurs séquences jubilatoires et savamment troussées. Hélas, le long-métrage n'est pas exempt de tout reproche.
Excepté toutes les caricatures et poncifs habituels inhérents à ce genre de pellicule, le design justement en 3D et en effets numériques de la créature vorace, laisse parfois à désirer. Mais ne soyons pas trop sévères. En l'état, Bait 3D n'a pas pour vocation de nous faire tressaillir ni virevolter de notre siège. Cependant, le film n'a pas à rougir de la comparaison avec certaines productions à priori plus méticuleuses. En quelques mots : tout à fait recommandable, donc !
Note : 12/20