Genre : horreur, gore (interdit aux - 12 ans)
Année : 2014
Durée : 1h41
Synopsis : Seul Survivant, Martin a vu tous ses amis dévorés par une horde de zombies nazis ! À son réveil à l’hôpital, il découvre avec horreur que les médecins lui ont greffé un bras de zombie aux pouvoirs surnaturels. Doté d'une force surhumaine, Martin va organiser la défense du pays pour en finir une bonne fois pour toutes avec ces monstres sanguinaires.
La critique :
Ce n'est qu'en 2007 que le cinéaste norvégien Tommy Wirkola se distingue avec Kill Buljo : the film, une parodie de Kill Bill (Quentin Tarantino, 2003). Le jeune homme affectionne tout particulièrement les comédies lorsqu'elles s'imbriquent à la condescendance, aux grivoiseries et autres rutilances. Il corrobore ce goût immodéré pour le gore et la provocation avec Dead Snow en 2009. Avec ce nouveau film, Tommy Wirkola aborde un autre registre : les zombies carnassiers et anthropophagiques sur fond de soldats "nazillards" et bien décidés à poursuivre l'oeuvre morbide du Troisième Reich.
Par le passé, Ken Wiederhorn avait déjà évoqué cette thématique du nazisme décrépit et sous la férule de macchabées via Le Commando des Morts-Vivants - aka Shock Waves - en 1977.
Autant l'annoncer de suite. La série B horrifique de Ken Wiederhorn n'avait pas spécialement laissé un souvenir impérissable. Mais cette pellicule rutilante influence néanmoins tout un pan du cinéma bis, pan auquel appartient Dead Snow. Si ce premier chapitre s'illustre dans divers festivals, il souffre néanmoins de défauts rédhibitoires, et notamment de personnages un peu trop ternes pour susciter réellement l'adhésion. Qu'à cela ne tienne, avec Dead Snow 2 en 2014, Tommy Wirkola a bien l'intention de rectifier certaines aberrations du premier volet.
A l'instar de son auguste devancier, Dead Snow 2 se singularise à son tour dans plusieurs festivals, notamment à Sundance. La distribution de ce deuxième opus réunit Vegar Hoel, Martin Starr, Derek Mears, Amrita Acharia, Jocelyn DeBoer et Ingrid Haas.
Attention, SPOILERS ! (1) Le seul survivant d'un raid de zombies nazis, Martin, se voit greffer le bras magique du chef de ces derniers, il s'agit du dénommé Herzog. Les zombies et le colonel Herzog se dirigent ensuite vers une petite ville de Norvège pour terminer une mission commanditée par Adolf Hitler qui consistait à raser ladite ville. Grâce à ces nouveaux pouvoirs pour Martin, il ressuscite une armée de bolcheviks et leur chef, le commandant Stavarin, qui aidera Martin dans sa tentative de sauvetage. Il se fera aider par le gardien de service d'une maison touristique, Daniel, et d'un soi-disant groupe de défense anti-zombies (des geeks) américains (1).
Le scénario de Dead Snow 2 reprend donc là où les choses s'étaient exactement arrêtées dans le premier volet.
Seule différence et pas des moindres, Tommy Wirkola, toujours aux manettes de ce deuxième méfait, a bien l'intention de passer la vitesse supplémentaire. Une mission que le réalisateur norvégien remplit aisément. Pour une fois, on tient même une suite largement supérieure à son prédécesseur. Mieux, Dead Snow 2 peut même se targuer d'appartenir aux meilleurs films de zombies de ces cinq dernières années. Un exploit ? Pas vraiment à l'aune de toute cette litanie de séries B horrifiques qui sortent en direct-to-dvd (DTV). En outre, difficile de ne pas songer à certains classiques gore et "zombiesques", notamment à Braindead (Peter Jackson, 1993) et à Evil Dead 3 : L'Armée des Ténèbres (Sam Raimi, 1993), soit les deux principales références du film.
Mais au moins, Dead Snow 2 a le mérite de se démarquer de ses illustres devanciers en proposant sa propre tonalité, à la fois pittoresque, trash et cartoonesque.
En l'état, étonnant que cette suite soit "seulement" interdite aux moins de 12 ans tant le film se montre virulent, corrodant et sarcastique. En l'occurrence, Dead Snow 2 aurait largement mérité une interdiction aux moins de 16 ans. En effet, Tommy Wirkola ne s'embarrasse pas avec les artifices et vilipende l'anomie du cinéma horrifique actuel, beaucoup trop pudibond et pusillanime. Ainsi, dans Dead Snow 2, les jeunes gosses ne sont pas épargnés et sont même défenestrés avant d'être odieusement écrasés et éparpillés dans tous les sens ! Même chose pour les infirmes et les handicapés, eux aussi condamnés à s'escarper en fauteuil roulant avant d'être tortorés à leur tour par des zombies affamés.
A ce sujet, le scénario du film fait montre d'ironie et de sagacité en opposant une armée des ténèbres, celle dépêchée jadis par Hitler, et une armée de bolcheviks, dignes épigones de la bannière soviétique.
Ou lorsque les macchabées de l'armée du Troisième Reich doivent se colleter avec celle érigée par Staline et Lénine en leur temps. Dans ce véritable carcan horrifique, les membres et les organes putrescents volent dans tous les sens. Martin, le héros du film, se voit affubler d'un bras de mort-vivant et donc doter d'une puissance herculéenne. Indubitablement, Tommy Wirkola affectionne la tripaille, la barbaque, la gaudriole et les séquences les plus jubilatoires.
De facto, difficile de ne pas adhérer à ce spectacle pour le moins potache et érubescent. Mais, curieusement, le concept a aussi ses écueils et ses corollaires. Comme si Dead Snow 2 ne devait s'adresser qu'à un public pré-pubère, ces même supers consommateurs qui ont érigé et adulé, par le passé, la trilogie Evil Dead au statut d'objet d'adoubement et de véritable divination. Ce qui explique peut-être aussi pourquoi les principaux protagonistes de cette pellicule sont aussi sommaires et primitif, finalement à l'image des zombies de service. Mais ne soyons pas trop sévères et ne boudons pas notre plaisir.
Dans son genre, Dead Snow 2 n'a pas à rougir de la comparaison avec ses augustes devanciers.
Note : 14.5/20
(1) Synopsis du film sur : https://fr.wikipedia.org/wiki/Dead_Snow_2