halloween resurrection

 

Genre : horreur, épouvante, slasher (interdit aux - 12 ans)
Année : 2002

Durée : 1h29

Synopsis : Un groupe de jeunes gens est sélectionné pour participer en direct à une émission de real TV. Ils doivent passer la nuit dans la maison d'enfance de Michael Myers. Les participants présument tous que ce jeu sera une simple partie de plaisir pouvant éventuellement leur apporter un peu de notoriété et de publicité gratuite. Mais les choses vont vite tourner au cauchemar. Michael Myers est de retour. L'un après l'autre, les candidats disparaissent. Le but du jeu va vite consister à essayer de sortir vivant de la demeure.  

La critique :

Plus personne ou presque n'y croyait. Et pourtant... Après Halloween 4 (Dwight H. Little, 1988), Halloween 5 (Dominique Othenin-Girard, 1989) et Halloween 6 (Joe Chappelle, 1995) qui se sont largement chargés d'inhumer la franchise amorcée par John Carpenter, le masque de Michael Myers retrouve un simulacre d'effroi et d'élégance derrière la caméra de Michael Miner, avec Halloween, 20 ans après, en 1998. Tout du moins, ce septième chapitre cartonne à nouveau au box-office et profite du succès d'autres slashers à tendance pré-pubère, notamment Scream (Wes Craven, 1996), Souviens-toi... L'été dernier (Jim Gillespie, 1997) et Urban Legend (Jamie Blanks, 1998).
Une façon comme une autre d'euphémiser la qualité, somme toute assez relative, de cette septième aventure, certes supérieure aux trois précédents essais. Ce qui n'était pas trop difficile...

Pour mémoire, le sordide et sinistre Halloween 6 voyait Michael Myers se dévoyer au sein d'une secte satanique. Bref, il était temps pour Michael Myers de retrouver sa splendeur de jadis. Une chimère. Evidemment, suite au succès d'Halloween, 20 ans après, qui permet à Jamie Lee Curtis de retrouver son personnage fétiche au cinéma, un huitième épisode est rapidement envisagé par les producteurs mercantiles. Ce sera Halloween : Resurrection, réalisé par Rick Rosenthal en 2002.
Par ailleurs, le cinéaste s'est déjà illustré dans la saga en signant Halloween 2 (1981) qui se contentait de marcher dans le sillage et le continuum de son auguste devancier. A juste titre, les fans se délectent du retour de Rick Rosenthal derrière la caméra. Jadis, le metteur en scène avait rendu un copie plutôt éloquente, à défaut de transcender son récit.

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Or, depuis Halloween 2, Rick Rosenthal s'est montré plutôt timoré derrière la caméra, laissant derrière lui une filmographie peu probante, notamment Les Oiseaux 2 en 1994. Halloween : Resurrection doit donc lui permettre de redorer un peu son blason. Au grand dam du cinéaste, Michael Myers mourait écrasé et décapité dans le septième chapitre. Mais peu importe, le réalisateur et les scénaristes n'en ont cure. Avec la collaboration de Larry Brand et Sean Hood, Rick Rosenthal griffonne un script qui doit, initialement, s'intituler Halloween : The Homecoming.
Finalement, le film sera rebaptisé Halloween : Resurrection. Myers est donc de retour pour la huitième fois consécutive. Le tournage du film est prorogé à maintes reprises pour sortir, in fine, en 2002.

Hélas, les scores du long-métrage désappointent Rick Rosenthal et ses fidèles prosélytes. Pis, Halloween : Resurrection est auréolé du titre du plus mauvais épisode de la franchise, juste après Halloween 6. Reste à savoir si ce huitième chapitre est bel et bien la déconvenue pérorée par les critiques. Réponse dans les lignes à venir... La distribution du film réunit Jamie Lee Curtis, Brad Loree, Busta Rhymes, Bianca Kajlich, Sean Patrick Thomas, Daisy McCrackin, Katee Sackhoff et Tyra Banks.
Attention, SPOILERS ! (1) Enfermée dans un asile psychiatrique après s'être aperçue de son erreur en ayant décapité un innocent et non Michael Myers, Laurie Strode attend le retour de son frère. Encore une fois, sa crainte est justifiée. Bien décidée à ne plus fuir, elle engage une ultime fois la lutte contre son frère.

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Après ce prologue, on nous transporte à Haddonfield dans la demeure délabrée de Michael Myers, où s'organise un reality show à l'occasion d'Halloween. Les participants doivent rester toute la nuit dans la maison du tueur, ils portent sur eux des caméras en plus de celles disposées dans la maison. Mais alors qu'un faux Michael Myers entre en scène, le véritable tueur rentre chez lui. Difficile dans ce cas de distinguer le tueur de son imitateur... (1) Pendant seulement cinq petites minutes de bobine, Halloween : Resurrection fait vaguement illusion. Retour à l'envoyeur.
Désormais, c'est Laurie Strode (Jamie Lee Curtis), la propre soeur de Michael Myers, qui croupit au fond d'une cellule d'un hôpital psychiatrique. La soeur courroucée doit subir le même sort funeste que son frère.

A l'instar d'Halloween, 20 Ans Après, on pense alors que Halloween : Resurrection va, lui aussi, reposer sur un inévitable affrontement entre la soeur et son chère frérot sociopathe. Malencontreusement, le pugilat ne dure que quinze petites minutes. Oui, Laurie Strode a bien décapité un homme à la fin du septième chapitre, mais ce n'était pas Michael Myers, mais un infortuné qui passait par là... Difficile de ne pas s'esclaffer devant cette première bévue !
Or, Rick Rosenthal enchaîne les bourdes à la pelle et massacre l'héroïne de la saga après une introduction un peu trop académique. En l'espace d'un petit quart d'heure, le réalisateur vient d'assassiner la saga. Comment relever la tête par la suite ? En jouant sur le modernisme, le voyeurisme et l'hédonisme actuel via un programme de téléréalité, la grande mode du début des années 2000.

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On comprend mieux pourquoi Jamie Lee Curtis a choisi d'éluder prestement ce huitième chapitre et de faire une apparition furtive. Matoise, la comédienne semble avoir reniflé l'immondice à plusieurs kilomètres. On ne l'y reprendra plus ! Le reste du long-métrage ? Une sorte de catastrophe et de capharnaüm filmique qui tente de mettre en scène un faux Michael Myers et le vrai Michael Myers dans un jeu de téléréalité qui ferait presque passer l'émission Loft Story pour du Eric Rohmer...
Et croyez-moi... J'exagère à peine. Rick Rosenthal a donc troqué la malédiction qui plane sur Laurie Strode depuis le premier chapitre contre les grivoiseries de personnages gouailleurs et libidineux. Dans ce carcan cinématographique qui dérive ponctuellement vers le found footage, juste histoire de flagorner un large public, Rick Rosenthal oppose carrément son croquemitaine à un black expert en arts martiaux. On croit fabuler... Certes, le metteur en scène tente bien de varier les inimitiés et de sortir Michael Myers de sa léthargie. Là aussi, une hérésie.
Hélas, même les séquences horrifiques se révèlent obsolètes, à cause en partie de cette volonté de dériver vers le found footage horrifique. Autant de saynètes désuètes qui tentent de jouer sur le souvenir encore prégnant de Le Projet Blair Witch, le talent et l'érudition en moins. Bref, en trois mots : un incommensurable "naveton" !

Côte : Navet

sparklehorse2 Alice In Oliver

(1) Synopsis du film sur : https://fr.wikipedia.org/wiki/Halloween_:_Resurrection