catwoman

Genre : fantastique, action, super-héros

Année : 2003

Durée : 1h44

L’histoire : Patience Philips est une artiste douée, mais maladivement timide, qui se contente d'un modeste emploi de dessinatrice publicitaire au sein du conglomérat Hedare Beauty que dirigent le tyrannique George Hedare et sa femme, le légendaire top model Laurel. Cette société se prépare à lancer "LE" cosmétique miracle censé procurer aux femmes un visage et un corps à jamais immaculés. Patience découvre que le produit ne possède aucune de ces vertus, mais est froidement tuée par ses patrons avant d'avoir pu dénoncer l'imposture. Tout n'est pas perdu, cependant, car celle-ci ressuscite sous l'emprise d'une force mystérieuse. Elle se réincarne, magnifiée, en une femme féline, sensuelle, d'une agilité et d'une force surhumaines : Catwoman... Libérée de ses complexes, celle-ci commence par régler quelques comptes et s'offrir certains plaisirs trop longtemps négligés... 

La critique :

Depuis le succès du premier X-Men (Bryan Singer, 2001) au cinéma, ce sont toute une pléthore de super-héros qui pullulent sur le grand écran. Qu'ils se nomment Spider-Man, Thor, Iron Man, Hellboy, Elektra ou encore Captain America, pour ne citer que ceux-là, tous seront adaptés par la machine hollywoodienne. Hélas, certaines pellicules désappointent les fans du matériel original. C'est par exemple le cas de Daredevil (Mark Steven Johnson, 2003), de Batmans Returns (Bryan Singer, 2006), de Hulk (Ang Lee, 2003) ou encore de l'inénarrable The Punisher (Jonathan Heinsleigh, 2004).
Vient également s'ajouter Catwoman, réalisé par Pitof en 2003. Pour l'anecdote, ce n'est pas la première fois que la féline fait son apparition au cinéma. Les amateurs avaient déjà pu apprécier la silhouette aguichante de Michelle Pfeiffer dans le costume noir et corseté de l'héroïne dans Batman : le défi (Tim Burton, 1992).

Pour les besoins de cette nouvelle adaptation, les producteurs hollywoodiens font appel à l'érudition d'un réalisateur français, le bien nommé Pitof, qui s'était illustré avec Vidocq en 2001. Hélas, si ce premier long-métrage brillait par ses choix techniques et stylistiques, il avait laissé les critiques pantoises, semonçant à juste titre un film grandiloquent et prosaïque. Le metteur en scène écope donc d'une production hollywoodienne pour son deuxième long-métrage.
Va-t-il réussir son pari ? Réponse dans les lignes à venir... La genèse de Catwoman ne date pas d'hier. Il faut donc remonter à 1993 pour trouver les premières prémisses de la femme chat.. Suite à l'immense succès de Batman : le défi, déjà précité, les producteurs envisagent déjà une adaptation de la féline au cinéma. 

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Par ailleurs, le rôle de Catwoman devait être initialement attribué à Michelle Pfeiffer, mais le projet est plusieurs fois prorogé. Il faudra attendre dix longues années avant que le script, par ailleurs modifié à moult reprises, échoue entre les mains expérimentées de Pitof. Hélas, au moment de sa sortie, Catwoman essuie une rebuffade. Le long-métrage est tancé et anathématisé par les critiques et la presse cinéma. Pour les amateurs de comics, Catwoman est souvent considéré comme l'une des pires abominations adaptées au cinéma. Le métrage est même nominé aux Razzie Awards et écope du titre du pire film de l'année, de la pire actrice pour Halle Berry, du pire couple à l'écran, du pire second rôle masculin et du pire rôle féminin. Reste à savoir si le film mérite de tels opprobres et de telles gémonies. 
Encore une fois, la réponse est à venir dans cette chronique...

Hormis Halle Berry qui incarne Patience Phillips, alias Catwoman, la distribution du film réunit Sharon Stone, Lambert Wilson, Alex Borstein, Benjamin Bratt, Frances Conroy et Byron Mann. Attention, SPOILERS ! Patience Philips est une artiste douée, mais maladivement timide, qui se contente d'un modeste emploi de dessinatrice publicitaire au sein du conglomérat Hedare Beauty que dirigent le tyrannique George Hedare et sa femme, le légendaire top model Laurel.
Cette société se prépare à lancer "LE" cosmétique miracle censé procurer aux femmes un visage et un corps à jamais immaculés. Patience découvre que le produit ne possède aucune de ces vertus, mais est froidement tuée par ses patrons avant d'avoir pu dénoncer l'imposture. 
Tout n'est pas perdu, cependant, car celle-ci ressuscite sous l'emprise d'une force mystérieuse. 

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Elle se réincarne, magnifiée, en une femme féline, sensuelle, d'une agilité et d'une force surhumaines : Catwoman... Libérée de ses complexes, celle-ci commence par régler quelques comptes et s'offrir certains plaisirs trop longtemps négligés... Autant l'annoncer de suite. On tient là une véritable purge cinématographique et on est partagé entre l'hilarité, la consternation et l'indignation devant ce nanar haut de gamme. Le spectateur avisé est donc prié de phagocyter la Catwoman stylisée de Tim Burton au profit d'une super héroïne moulée dans une tenue ringarde et limite sadomasochiste.
Halle Berry se voit donc affublée d'un costume hideux et racoleur. Difficile de ne pas s'esclaffer devant les déhanchements à peine forcés de l'actrice ! Le scénario du film brille lui aussi par son ineptie et son amphigourisme.

Clairement, on se contrefout de cette société autocratique et capitalistique qui ourdit en secret un nouveau produit cosmétique aux effets thaumaturgiques. Ainsi, Catwoman version Pitof s'apparente à une comédie dramatique version Sex and the CityCette adaptation accumule tous les poncifs habituels. Halle Berry interprète une Patience Phillips timorée et gauche qui découvre fortuitement les roueries de ses patrons, George et Laurel Hedare. 
Quant à Lambert Wilson, le comédien en mode cabotinage, nous ressort son personnage infatué dans Matrix Reloaded (Andy et Larry Wachowsky, 2003). Mais la palme de l'indigence revient probablement à Sharon Stone, plus médiocre que jamais. Dans ce carcan cinématographique, il faudra s'armer de patience avant de voir poindre la première saynète d'action, par ailleurs fort décevante. 
La jeune héroïne affectionne les déprédations et les cambriolages en virevoltant sur les murs.
Là aussi, il faudra se retenir pour ne pas pouffer devant l'inanité des effets spéciaux en images de synthèse. Et que dire alors des félins réalisés en pixels qui miaulent langoureusement devant la dépouille de Patience Phillips avant de ramener la belle à la vie ? A cela, s'ajoute également une romance amoureuse entre la femme intrépide et un policier un peu trop téméraire, sans compter une partie de basket, elle aussi soporifique, entre les deux tourtereaux.
Bref, la liste des aberrations est foisonnante et exhaustive, surtout pour une production aussi dispendieuse. C'est finalement ce bon vieil adage : "On en rira dans dix ans..."

Côte : Nanar

sparklehorse2 Alice In Oliver