Day_of_the_Animals

Genre : horreur (interdit aux - 12 ans)
Année : 1977

Durée : 1h30

Synopsis : (1) Un groupe de randonneur dirigé par le ranger Steve Buckner est héliporté dans la montagne. Dans le même temps des flashs d'information inquiétants signalent que le trou dans la couche d'ozone pourrait troubler le comportement des animaux qui vivent en altitude. Le groupe commence sa randonnée, ils seront bientôt confrontés aux comportements inhabituels des animaux (1).  

La critique :

La sortie de Les Oiseaux (Alfred Hitchcock, 1963) marque une rupture rédhibitoire dans le cinéma horrifique. A travers ce film d'épouvante aux allures eschatologiques, le maître du suspense crée et invente une nouvelle forme de terreur dans le Septième Art, ces volatiles qui assaillent sans raison une petite communauté humaine. Plus que de vulgaires oisillons, les créatures semblent sourdre de nulle part, du vide et plus précisément d'un néant indicible.
Une didactique qui va inspirer de nombreux longs-métrages horrifiques, eux aussi centrés sur des agressions animales. Au hasard, comment ne pas citer Les Dents de la Mer (Steven Spielberg, 1975) qui reprend peu ou prou la même thématique, même si le cinéaste étaye davantage son sujet ? Viennent également s'ajouter Piranhas (Joe, Dante, 1978), The Breed (Nicholas Mastandrea, 2006), ou encore Open Water : En Eaux Profondes (Chris Kentis, 2003).

Toutes ces pellicules, parfois de qualité erratique, confrontent des individus à leurs propres pulsions reptiliennes et archaïques. Face à une menace imminente, ineffable et invisible, l'homme doit revenir à ses réflexes de jadis, ceux qui le conditionnent à sa propre survie. A l'instar de la faune, l'homme est aussi un animal, certes doué d'une psychologie complexe, sociale et civilisationnelle. C'est ce que tente de d'affirmer William Girdler à travers Day of the Animals, réalisé en 1977.
Lui aussi va largement marquer les persistances rétiniennes en son temps. Si le long-métrage reste hélas trop méconnu dans nos contrées hexagonales, il reste une référence d'effroi et de terreur pour toute une pléthore de cinéastes américains. Pour preuve, le film influencera un remake officieux, l'inénarrable Les Bêtes Féroces Attaquent (Franco Prosperi, 1984).

1392952139_3

Surtout, Day of the Animals s'inscrit dans la dialectique et la rhétorique de tous ces films anticipationnels des années 1970. A l'instar de films tels que Soleil Vert (Richard Fleischer, 1974), L'Âge de Cristal (Michael Anderson, 1976), THX 1138 (George Lucas, 1971), ou encore Mad Max (George Miller, 1979), le métrage de William Girdler décrit une société humaine en pleine décrépitude. Pourtant ici, point de guerre nucléaire ni de société post-atomique, mais un monde menacé de néantisation par sa faune et sa flore, en pleine dissidence contre la folie des hommes.
Une thématique sur laquelle nous reviendrons ultérieurement. La distribution du film réunit Leslie Nielsen, Christopher George, Lynda Day George, Richard Jaeckel, Michael Ansara, Ruth Roman, Paul Mantee et Andrew Stevens.

Certes, les adulateurs de l'acteur Leslie Nielsen seront peut-être surpris de retrouver le comédien dans u, registre horrifique. C'est vite oublié la carrière pléthorique de l'interprète. Pour mémoire, Leslie Nielsen a déjà oeuvré dans la science-fiction (Planète Interdite, Fred McLeod Wilcox, 1956), dans le genre catastrophe (L'Aventure du Poséidon, Ronald Neame, 1972) et même à plusieurs reprises dans le registre de l'épouvante (La Créature des Ténèbres, Harvey Hart, 1965).
Donc, gare à ne pas caricaturer l'acteur aux comédies goguenardes et parfois un peu triviales ! Mais revenons au synopsis de Day of the Animals ! Le speech est donc le suivant. Attention, SPOILERS ! Un groupe de randonneur dirigé par le ranger Steve Buckner est héliporté dans la montagne. Dans le même temps des flashs d'information inquiétants signalent que le trou dans la couche d'ozone pourrait troubler le comportement des animaux qui vivent en altitude.

DayOfTheAnimals

Le groupe commence sa randonnée, ils seront bientôt confrontés aux comportements inhabituels des animaux. Dès l'introduction, William Girdler a le mérite de présenter les inimitiés. Un groupe de randonneur sillonnent les anfractuosités d'une montagne. L'aéropage est scruté et épié par un rapace qui ne tarde pas à alerter ceux de son espèce. Bientôt, ce sont d'autres animaux - entre autres un ours, des léopards, des chiens, des loups, des serpents et mêmes des rats - qui arborent un comportement agressif et même meurtrier. Sans raison apparente, la faune se regimbe contre une communauté humaine. L'explication, à priori irrationnelle, semble se situer dans une couche d'ozone en voie de raréfaction, cette curiosité scientifique ayant des conséquences délétères sur ces mêmes comportements sauvages et criminels. Plusieurs messages transmis à la radio alertent la population locale sur cet étrange phénomène.

Premier constat, Day of the Animals reste sans doute l'un des films d'horreur les plus impressionnants en termes d'agressions animales. En général, le registre se polarise souvent sur une espèce en particulier (le requin, le crocodile ou encore le canidé), mais pas sur l'ensemble de la faune et de la flore. Dès lors, difficile d'imaginer le nombre de prises qui ont été effectuées, tournées et réitérées, ainsi que le nombre d'heures de dressage que le film a pu exiger.
D'autant plus que le long-métrage ne bénéficie pas encore, à l'époque, de la technologie actuelle et ne fait pas appel à la technique de la stop-motion. Ce sont donc de véritables animaux qui apparaissent toujours subrepticement à l'écran, ces derniers ayant les crocs affûtés. Ainsi, Day of the Animals peut s'enorgueillir de saynètes d'agressions particulièrement impressionnantes : un homme assailli par des rongeurs qui lui sautent sur le faciès, une femme précipitée par des rapaces, ou encore une mère et son fils tarabustés par une meute de loups dans un hélicoptère.

9132_1

Indubitablement, Day of the Animals est un film choc qu'il conviendra de réserver à un public averti. Curieux par ailleurs que le long-métrage soit "seulement" interdit aux moins de 12 ans. En outre, une interdiction aux moins de 16 ans n'aurait pas été usurpée. Toutefois, malgré ses qualités inhérentes, Day of the Animals n'est pas exempt de tout reproche. Si l'interprétation reste plutôt correcte, certains personnages ne présentent que peu d'intérêt et n'échappent pas aux poncifs ainsi qu'aux stéréotypes habituels. Il faudra donc se contenter d'une matriarche en difficulté avec son jeune éphèbe indocile, d'une jeune femme qui subit les satyriasis d'un Leslie Nielsen xénophobe et concupiscent, et d'un chef de groupe qui tente de lutter contre ces animaux acrimonieux.
Vous l'avez donc compris. Le casting humain se fait chiper la vedette par la faune locale. C'est souvent une habitude dans ce genre de film. Toutefois, ne soyons pas si sévère. Dans le genre agression animale, Day of the Animals reste indiscutablement un bon film. C'est déjà pas mal.

Note : 14/20

sparklehorse2 Alice In Oliver

(1) Synopsis du film sur : http://www.psychovision.net/films/critiques/fiche/236-day-of-the-animals