street fighter l'ultime combat

Genre : action, arts martiaux
Année : 1994

Durée : 1h42

Synopsis : En Asie du Sud-Est, le Général Bison menace de faire éclater une Guerre Mondiale si on ne lui accorde pas 20 milliards de dollars, en échange de la vie de 63 membres des nations alliées qu'il a pris en otage. Pour le stopper ces plans, le colonel William Guile s'organise de son côté. 

La critique :

C'est essentiellement en tant que scénariste que Steven E. de Souza a officié pour le compte du cinéma. En outre, le Septième Art lui doit plusieurs scripts notables et notoires, entre autres 48 Heures (Walter Hill, 1982), Running Man (Paul Michael Glaser, 1982), Piège de Cristal (John McTiernan, 1988), 58 Minutes pour Vivre (Renny Harlin, 1990), ou encore Piège à Hong Kong (Tsui Hark, 1998). Steven E. de Souza a donc principalement oeuvré pour un cinéma d'action martial et burné.
De facto, il n'est pas très étonnant de le retrouver derrière Street Fighter : l'ultime combat, sorti en 1994, et qui constitue à la fois son troisième et dernier long-métrage. Est-il absolument nécessaire de préciser que le film est aussi l'adaptation d'une série de jeux vidéo édités par Capcom, et qui a connu une véritable effervescence en son temps ?

Jugé inadaptable au cinéma, Street Fighter : l'ultime combat fait fabuler les adulateurs du matériel originel. A contrario, certains contempteurs craignent un affreux nanar. Les scores au box-office leur donneront raison. Au moment de sa sortie, le film est victime du mépris goguenard des critiques et de la presse cinéma qui s'acharnent à le démolir. Les fans du jeu vidéo viennent bientôt s'ajouter aux inimitiés, fustigeant une pellicule amphigourique et peu respectueuse de l'univers déployé par Capcom. La principale diatribe concerne la transposition trop libre des personnages.
Premier grief, l'absence de Feilong, une sorte d'avatar de Bruce Lee. C'est justement pour cette raison et par respect pour l'artiste martial que Steven E. de Souza et ses scénaristes choisissent d'évincer ce protagoniste. Pour le reste, les autres combattants sont largement remaniés et même relookés pour l'occasion.

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Par exemple, Dhalsim est un scientifique à la solde de Bison. Honda n'est plus ce sumotori guerroyeur mais un vulgaire perchman arborant une chemise hawaïenne. Quant à T. Hawk, il ne partage plus aucune accointance avec l'indien vindicatif du jeu publié par Capcom. Même remarque concernant Blanka qui apparaît comme un nouveau clone de Hulk au visage verdâtre et atrocement peinturluré. Bref, la liste des aberrations et des divergences est foisonnante et exhaustive.
Autant de choix incongrus qui désappointeront les thuriféraires du matériel d'origine. Pis, Street Fighter : l'ultime combat s'inscrit bientôt dans la liste des pires films d'action de toute l'histoire du cinéma. Reste à savoir si le long-métrage mérites de telles opprobres et de telles gémonies. Réponses dans les lignes à venir...

La distribution du film réunit Jean-Claude Van Damme, Kylie Minogue, Raul Julia, Ming-Na, Damian Chapa, Roshan Seth, Wes Studi, Byron Mann et Grand L. Bush. Pour l'anecdote, le film connaîtra une suite, Street Fighter : Legend of Chun-Li (Andrzej Bartkowiak, 2009) qui, par ailleurs, ne fait absolument pas mention des événements du premier chapitre. A l'origine, Jean-Claude Van Damme devait reprendre le rôle de Guile, mais le comédien déclinera poliment l'invitation.
Un choix judicieux... Attention, SPOILERS ! (1) 1995
. Shadaloo, pays asiatique, est en proie à la guerre civile depuis 7 mois. La rébellion est menée par le général M. Bison. À la suite d'une nouvelle attaque, il prend 63 membres d'une organisation humanitaire en otages, ainsi que trois soldats, dont Carlos "Charlie" Blanka, un ami du colonel Guile.

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Dans un message télévisé, Bison impose un délai de 72 heures à l'Organisation des Nations Unies pour le versement d'une rançon de 20 milliards de dollars contre leur libération. De son côté, le colonel Guile monte une opération afin de mettre Bison hors d'état de nuire. Il doit préparer l'offensive alors que certaines personnes préfèreraient la négociation. De plus, Guile doit arrêter le clan Shadaloo mené par l'ancien champion de Muay thaï, Sagat. Ce dernier, devenu trafiquant, organise avec l'aide de son meilleur homme (Vega) des combats clandestins.
Ils sont tous deux arrêtés, tout comme Ryu et Ken, deux jeunes karatékas tout juste sortis du dojo. Les deux jeunes hommes souhaitent cependant négocier leur libération avec le colonel Guile. Celui-ci accepte à la condition qu'ils l'aident à s'infiltrer dans la base secrète de Bison.

Dans l'ombre, la journaliste Chun-Li Zhang tente elle aussi d'arrêter Bison ; celui-ci serait responsable de la mort de son père… (1). Selon le propre aveu de Steven E. de Souza, cette adaptation a pour vocation de proposer une étrange ripopée entre les univers de James Bond, Star Wars et de plusieurs grands classiques de films de guerre. Hélas, et vous vous en doutez, la comparaison s'arrête bien là ! Contre toute attente, les arts martiaux sont les grands absents de Street Fighter : l'ultime combat. Une rodomontade ! Avec une telle formule, pour le moins nébuleuse, Street Fighter : l'ultime combat avait peu de chance de séduire. Pourtant, en dépit des apparences, le long-métrage parvient à susciter un simulacre d'intérêt. La seule et unique raison de visionner Street Fighter se nomme Raul Julia, qui décédera d'une attaque cardiaque peu avant la fin du tournage.

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Le film lui est évidemment dédié. Ainsi, le générique final se conclut de manière funeste et laconique via la mention suivante : "Vaya con dios Raul Julia". Non ce n'est pas Jean-Claude Van Damme, par ailleurs en mode pilotage automatique ni Kylie Minogue, d'une nullité sidérante, qui sauvent cette adaptation cinématographique de sa cancrerie abyssale ; mais derechef Raul Julia. Certes, le comédien cabotine. Néanmoins, il demeure le seul interprète à donner un peu de coeur à l'ouvrage ! Les spectateurs médusés pourront au moins apprécier son excellente partition sous les oripeaux rougeoyants de M. Bison. Sinon, pourquoi s'appesantir longuement sur le reste ?
Dès lors, inutile de préciser que le scénario est le grand absent de ce film d'action épars, grotesque et funambulesque. Les fans du jeu vidéo originel sont donc priés de phagocyter les boules de feu, les "hadouken" à satiété, les combats homériques, ainsi que la genèse des divers protagonistes au profit d'un spectacle - ou plutôt d'un jeu de massacre - d'une rare indigence. Sans la présence de Raul Julia, Street Fighter : l'ultime combat aurait pu aisément prétendre au titre peu glorieux de "naveton joliment périmé". Heureusement, par décence pour l'acteur, le film ne mérite même pas de figurer parmi les nanars insolites de ce blog. Parfaitement non notable, donc !

 

Note : ?

sparklehorse2 Alice In Oliver

(1) Synopsis du film sur : https://fr.wikipedia.org/wiki/Street_Fighter_(film)