Genre : science-fiction, action, post-apocalyptique
Année : 1981
Durée : 1h37
Synopsis : Dans un futur non défini, les réserves de pétrole sont épuisées et la violence règne sur le monde. Max, un ancien de la sécurité routière, se porte aux secours d'une communauté de fuyards aux prises avec des pirates de la route. La bataille se concentre autour d'une citerne de raffinerie.
La critique :
A l'époque, la sortie de Mad Max premier du nom (George Miller, 1979) produit l'effet d'une bombe nucléaire (c'est le cas de le dire) puisque ce film d'action et d'anticipation, se déroulant visiblement après une Troisième Guerre Mondiale et donc dans un monde en grande partie dévasté, réinvente le genre post-apocalyptique. Mad Max, c'est aussi cet habile maelström entre le road movie, le film vindicatif, des temps funestes et eschatologiques et le western moderne.
Par certaines accointances, le personnage de Max Rockatansky n'est pas sans rappeler ce desperado anonyme incarné par Clint Eastwood dans la trilogie du dollar. A la seule différence que George Miller se polarise davantage sur la genèse de cet homme qui voit sa femme et son jeune nourrisson périr sous les roues de motards sauvages et azimutés.
Dès lors, Max Rockatansky se transmute à son tour en une bête frénétique, écrasant les barbares à bord de sa voiture vrombissante. Certes, le scénario de Mad Max peut paraître basique et laconique. Pourtant, par sa fougue, sa virulence et son outrecuidance, le film de George Miller va influencer de nombreux épigones, la plupart du temps des séries B et des séries Z impécunieuses, notamment 2019, après la chute de New York (Sergio Martino, 1983), 2020 Texas Gladiators (Joe d'Amato, 1983), Cyborg (Albert Pyun, 1989), Le Gladiateur du Futur (Joe d'Amato, 1983), ou encore Les Nouveaux Barbares (Enzo G. Castellari, 1982). Extatique, George Miller décide à son tour de réaliser une suite, soit Mad Max 2 : Le Défi, sortie en 1981. Pour son interprète principal, Mel Gibson, ce second épisode constitue une véritable aubaine. Depuis la sortie du premier chapitre, le comédien, jusqu'ici anonyme, s'est auréolé du statut d'icône.
Viennent également s'ajouter Bruce Spence, Vernon Wells, Emil Minty, Kjell Nilsson et Virginia Hey. Quant à George Miller, son statut a également changé dans l'univers étriqué du Septième Art. Désormais, même Hollywood flagorne le jeune cinéaste. Le metteur en scène reçoit moult propositions, dont le script de Rambo sur son bureau. Sous l'égide de Byron Kennedy, producteur de Mad Max 2 : le défi, le film se voit attribuer un budget beaucoup plus onéreux que le premier.
George Miller jubile et gomme en partie les critiques adressées au premier volet. Cette fois-ci, le réalisateur donne plus de précisions sur une époque troublée en raison de réserves de pétrole qui se sont peu à peu estompées. C'est d'ailleurs l'introduction du film. Attention, SPOILERS ! (1) Dans un futur non défini, les réserves de pétrole sont épuisées et le chaos règne sur le monde.
Après avoir vu sa famille et son collègue massacrés par une bande de motards, Max Rockatansky, un ancien policier de la route, vit désormais en marge, sillonnant les routes de ce pays livré à la violence et à la loi du plus fort au volant de son bolide. Son seul compagnon est son bouvier australien. Alors qu’il recherche de quoi faire le plein de son véhicule, il est attaqué par un homme qui possède un autogire. Max réussit à le maîtriser et le fait prisonnier.
L’homme en question l’informe qu’il pourrait trouver autant de carburant qu’il veut dans une raffinerie gérée par une communauté d'une trentaine de personnes. Mais la raffinerie est constamment assaillie par une bande de pirates motorisés, menée par le Seigneur Humungus et son fidèle second Wez. Des milliers de litres d’essence sont stockés dans une citerne.
La petite communauté souhaite s'enfuir et la déplacer afin d’échapper au Seigneur Humungus et ses hommes. Max leur propose son aide. En échange de quelques litres, il leur fournit un camion capable de tirer la citerne. Mais, en ramenant le camion à la raffinerie, Max s'est fait d'implacables ennemis (1). Pour George Miller, réaliser une suite digne de son successeur est une véritable gageure. Evidemment, le cinéaste sait qu'il est attendu au tournant. Que soit.
Le metteur en scène répondra doctement à l'appel. Pour l'anecdote, c'est après avoir visionné Mad Max 2 : le défi que Steven Spielberg embauchera George Miller pour réaliser un segment du film La Quatrième Dimension. En outre, Mad Max 2 reprend les choses là où elles s'étaient arrêtées dans le premier volet. Via une rapide exégèse, George Miller nous rappelle les principaux événements du premier.
Suite à la mort de sa famille, Max Rockatanski erre sur les routes et punit sommairement tous les bandits qui ont le malheur de croiser son automobile rugissante. Nul doute que Mad Max 2 représente, aux yeux de George Miller, la quintessence de la saga. Après un troisième chapitre, Mad Max au-delà du dôme du tonnerre, en demi-teinte, le metteur en scène réitérera les velléités bien des années plus tard avec Mad Max Fury Road. Pour ce quatrième opus, George Miller éludera toute tentation de revenir vers le premier chapitre, préférant les cascades effrénées et la poussière aveuglante de Mad Max 2 : le défi. Certes, cette seconde tentative se révèle bien différente de son illustre devancier.
Suite aux événements du premier volet, Max Rockatansky n'est plus un être humain mais un guerrier de la route.
Dès lors, Mad Max 2 fonctionne comme un western science-fictionnel aux allures de péplum. En soi, le pétrole ne constitue qu'un appât disputé pour les jeux du cirque. Là aussi, les cabrioles et les moteurs vrombissants se terminent dans l'agonie et la mort. Moins sombre et moins nihiliste que son prédécesseur, Mad Max 2 se centre davantage sur une aventure épique dans laquelle Max Rockatansky se doit de retrouver une once d'humanité. Nanti d'un budget dispendieux, Mad Max 2 délivre largement la marchandise en matière de cascades, de suspense et d'action.
En véritable métronome, George Miller s'amuse comme un gosse derrière la caméra et signe plusieurs séquences à la fois fulgurantes et jubilatoires. Par la suite, les nombreux épigones de ce second chapitre tenteront laborieusement de le mimer sans néanmoins retrouver sa tonitruance.
En l'occurrence, difficile de faire la fine bouche sur le spectacle proposé. En dépit de sa volonté farouche de se démarquer du premier, Mad Max 2 retrouve, par instants, ce nihilisme de naguère via une lutte sans merci entre une escouade de survivants et une troupe de barbares régentée par le Seigneur Humungus. Même les jeunes gosses guerroient et broient le visage des voyous via d'habiles stratagèmes. Cette fois-ci, point de famille qui s'alanguit et se délite dans une époque troublée, comme c'était le cas dans le premier essai. Contrairement à son épigone, Mad Max 2 n'écopera pas d'une interdiction aux moins de 12 ans, se contentant d'une petite mention "tout public avec avertissement".
Vous l'avez donc compris. Votre chroniqueur opte pour la déliquescence et l'irrévérence du premier chapitre. Toutefois, ne soyons pas si sévère. En dépit de ses choix scénaristiques, Mad Max 2 s'inscrit encore aujourd'hui parmi les fleurons du genre et n'a pas usurpé son statut de film culte.
Note : 16/20
(1) Synopsis du film sur : https://fr.wikipedia.org/wiki/Mad_Max_2