Genre : horreur, slasher (interdit aux - 12 ans)
Année : 1997
Durée : 2h02
Synopsis : Phil Stevens et sa copine Maureen Evans sortent ensemble voir en avant-première le film "Stab", inspirée de la tuerie de la ville de Woodsboro l'année précédente. Le public porte d'ailleurs en grande partie le costume du tueur. Mais parmi les fans déchaînés se cachent un nouvel assassin, qui poignarde devant toute l'audience la pauvre Maureen... Sidney Prescott, une des réelles survivantes du premier massacre, s'est inscrit à la fac de Windsor où elle apprend l'art dramatique, avec son ami Randy. Mais avec ce nouveau fait divers, la jeune femme prend peur et ne peut à nouveau plus faire confiance en personne. Surtout qu'un meurtre intervient dans l'enceinte même du campus : la jeune Casey Cooper a été défenestré après avoir subi deux coups de couteau. Pour Sidney, ça ne fait aucun doute : le cauchemar recommence. Mais qui peut donc s'acharner à vouloir sa mort ? Et pourquoi ?
La critique :
Wes Craven ou un nom qui rime invariablement avec le cinéma horrifique. Hélas, le réalisateur, scénariste, monteur et producteur s'est éteint en août 2015 à l'âge de 76 ans, laissant derrière lui une filmographique erratique, composée à la fois de classiques et de productions plus absconses. Les thuriféraires du maître de l'épouvante citeront évidemment La dernière maison sur la gauche (1972), La Colline a des yeux (1977), Les Griffes de la nuit (1984), L'Emprise des Ténèbres (1988), ou encore Le Sous-sol de la peur (1991). Vient également s'ajouter Scream, sorti en 1996, et qui signe le grand retour du slasher pré-pubère dans les années 1990.
Via son meurtrier énigmatique et à l'étonnante duplicité, le long-métrage griffonné par les soins de Kevin Williamson inspire de nombreux épigones, dont Souviens-Toi... L'été dernier (Jim Gillespie, 1997) et Urban Legend (Jamie Blanks, 1999) font partie.
En raison de l'immense succès de Scream premier du nom, le film de Wes Craven se transmute prestement en trilogie, puis en tétralogie. Kevin Williamson, célèbre cacographe de la franchise, n'a jamais caché ses velléités scénaristiques. A la base, le script originel de Scream prévoit deux nouveaux épisodes potentiels. C'est dans cette dialectique qu'une suite, donc Scream 2, est tournée dans la foulée. Hélas, lors du processus d'écriture, certaines fuites apparaissent et les noms des nouveaux criminels circulent dans les médias et sur la Toile. Décontenancé, Kevin Williamson reprend intégralement le script de ce second chapitre, qu'il rectifie à maintes reprises.
C'est dans ce contexte que le tournage de Scream 2 est ponctué par de nombreuses galéjades. Ainsi, plusieurs intitulés seraient envisagés, notamment Scream again, Scream Louder, ou encore Scream : The Sequel (source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Scream_2).
Heureusement, aucun de ces intitulés ne sera retenu au profit de Scream 2. Contrairement au premier volet, Wes Craven élude tout problème avec la commission de classification et de censure. En outre, Scream 2 écope simplement d'une interdiction aux moins de 12 ans, contrairement au premier chapitre qui avait essuyé une interdiction aux moins de 16 ans, échappant de justesse à une classification "R". A l'instar de son auguste prédécesseur, Scream 2 se solde à son tour par un succès colossal au cinéma, s'érigeant dès les premiers jours d'exploitation, à la première place du box-office américain.
L'hégémonie de Ghost Face sur le cinéma d'épouvante ne se dément pas. A travers la distribution de ce deuxième épisode, on retrouve toute cette génération d'acteurs qui ont triomphé entre le milieu des années 1990 et le début des années 2000, à savoir Neve Campbell, Courteney Cox, David Arquette, Jamie Kennedy, Jerry O'Connell, Elise Neal, Liev Schreiber, Timothy Olyphant et Sarah Michelle Gellar.
D'autres célébrités viennent également s'ajouter dans des rôles subsidiaires, entre autres, Tori Spelling, Selma Blair et Heather Graham. Attention, SPOILERS ! Phil Stevens et sa copine Maureen Evans sortent ensemble voir en avant-première le film "Stab", inspirée de la tuerie de la ville de Woodsboro l'année précédente. Le public porte d'ailleurs en grande partie le costume du tueur. Mais parmi les fans déchaînés se cachent un nouvel assassin, qui poignarde devant toute l'audience la pauvre Maureen... Sidney Prescott, une des réelles survivantes du premier massacre, s'est inscrit à la fac de Windsor où elle apprend l'art dramatique, avec son ami Randy.
Mais avec ce nouveau fait divers, la jeune femme prend peur et ne peut à nouveau plus faire confiance en personne. Surtout qu'un meurtre intervient dans l'enceinte même du campus : la jeune Casey Cooper a été défenestré après avoir subi deux coups de couteau.
Pour Sidney, ça ne fait aucun doute : le cauchemar recommence. Mais qui peut donc s'acharner à vouloir sa mort ? Et pourquoi ? Indiscutablement, rien n'a changé depuis Scream premier du nom. Arborant la cape du maître de l'épouvante, Wes Craven se contente de psalmodier la formule éculée du premier volet. Ainsi, Scream 2 débute par une introduction en fanfare et dans une salle de cinéma. Dans cette franchise, acteurs et saynètes horrifiques sont interchangeables.
Contrairement à son épigone, Scream 2 ne cherche pas à décontenancer son audimat totalement acquis à sa cause. A contrario, il tente de flagorner son large public grâce à une formule déjà établie et ânonnée par un Kevin Williamson qui connaît parfaitement son sujet. L'intérêt de ce deuxième volet repose donc sur une seule et unique question : qui se tapit sous le masque de Ghost Face ?
Matois, Wes Craven étaye les divers protagonistes de sa franchise par d'habiles stratagèmes. C'est avec un plaisir non dissimulé que nous retrouvons Sidney Prescott et ses collègues d'infortune. Au détour de plusieurs clins d'oeil ingénieusement disséminés, le maître de l'épouvante et son scénariste déploient un scénario toujours aussi retors et alambiqué. On relève donc ici et là plusieurs séquences jubilatoires, notamment lorsque Sidney doit se colleter avec le croquemitaine lors d'une répétition théâtrale.
Au détour de plusieurs conversations oiseuses et estudiantines, Wes Craven hypostasie et réflexionne sur l'inanité et la vacuité des suites réalisées au cinéma. Le cinéaste sait qu'il est attendu au tournant. Depuis les événements du premier chapitre, la vie tourmentée de Sidney est devenue un véritable phénomène médiatique. La franchise Scream aussi.
Wes Craven s'ébaudit de cette filmographie en transformant son premier volet en adaptation cinématographique dévoyée par les grands pontes d'Hollywood. Le temps d'une séance de cinéma, Scream premier du nom se transmute en Stab, une adaptation d'un roman fictif et factice, The Woodsboro's Murders, griffonné par les soins de Gale Weathers, toujours aussi arrogante pour l'occasion. Ainsi, Scream 2 ne serait qu'un avatar de son illustre modèle.
Wes Craven exploite sans vergogne cette réflexion spinescente, menant bon gré mal gré, sa franchise vers des horizons peu subtiles et interrogeant, de facto, sur la réelle utilité de cette suite. Certes, les adulateurs du premier chapitre priseront les qualités inhérentes de ce deuxième opus, qui remplit doctement son office. Parmi tous ces slashers infatués des années 1990, Scream 2 fait figure de bon élève. Les autres commenceront à s'interroger sur l'inanité de cette série.
D'ailleurs, la déliquescence se poursuivra avec Scream 3, laissant même les fans sérieusement pantois.
Note : 12.5/20