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Genre : science-fiction, action (interdit aux - 12 ans)
Année : 2004
Durée : 1h40

Synopsis : Une mystérieuse onde de chaleur, émanant du coeur de la banquise, se propage à travers l'Antarctique. Pour étudier ce phénomène, Charles Bishop Weyland finance une expédition scientifique pilotée par Alexa Woods. L'équipe découvre une pyramide renfermant des vestiges de civilisations aztèque, égyptienne et cambodgienne. Constituées d'un labyrinthe de "chambres", les issues se referment brutalement sur plusieurs membres de l'expédition. Des Predators retiennent captive une reine Alien dont ils livrent les descendants aux jeunes Predators lors de rituels. 

La critique :

Paul W.S. Anderson n'a jamais caché son admiration pour le cinéma d'action et l'univers des jeux vidéo. Les thuriféraires du cinéaste américain (mais enfin, qui sont-ils ?) citeront aisément Mortal Kombat (1995), Resident Evil (2002), Course à la Mort (2008), Resident Evil : Afterlife (2010), Resident Evil : Retribution 3D (2012), Pompéi (2014), ou encore Resident Evil : chapitre final (2016). En résumé, vive le cinéma bourrin et engoncé dans la testostérone !
Pour ceux qui prisent essentiellement les films intellectuels, intimistes et/ou contemplatifs, prière de quitter leur siège et de retourner gentiment dans leurs pénates ! Il n'est donc pas surprenant de retrouver Paul W.S. Anderson derrière la réalisation d'AVP : Alien Vs. Predator, sorti en 2004. Une nouvelle franchise est en marche, en sachant qu'Alien Vs. Predator profite évidemment du succès de deux sagas populaires : Alien et Predator.

Ces deux titans protéiformes se devaient de se colleter et de se rencontrer via une nouvelle licence proverbiale. Pour mémoire, l'alien est un extraterrestre xénomorphe qui se distingue par sa prestesse, sa vélocité, sa malice et sa capacité à se fondre dans les coursives d'un vaisseau ou d'une base spatiale. Quant au Predator, l'extraterrestre dolichocéphale s'apparente surtout à un chasseur et donc à un prédateur, comme son nom l'indique. La braise, la fournaise, la jungle, la guerre et la chaleur étouffante attirent irrémédiablement sa sauvagerie, ainsi que ses rituels tribaux.
La genèse d'Alien Vs. Predator remonte à l'orée des années 2000. A l'époque, James Cameron convie Ridley Scott à ratiociner sur un nouveau scénario dans lequel il serait question de revenir à la genèse des aliens. 

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Finalement, Ridley Scott retiendra cette idée comme substrat de départ pour le script de Prometheus (2012). Corrélativement, James Cameron vaque à d'autres projets cinématographiques et ne souhaite pas dévoyer les deux franchises (donc Alien et Predator, au cas où vous n'auriez pas suivi...). Que soit. Paul W.S. Anderson décide d'adapter une nouvelle séquelle d'Alien et de Predator et renâcle du côté des comics tout en préservant l'intégrité des deux franchises.
Si Alien Vs. Predator se solde par un succès colossal lors de sa sortie aux Etats-Unis, le film devient la nouvelle cible de la presse et des critiques spécialisées. Pis, le long-métrage est carrément nominé lors des Razzie Awards dans la catégorie "pire remake ou pire mauvaise suite". Au mieux, Alien Vs. Predator ne serait qu'un blockbuster habilement déguisé en série B lucrative.

Reste à savoir si cette pellicule mérite de telles acrimonies. Réponse dans les lignes à venir... La distribution d'AVP : Alien Vs. Predator se compose de Sanaa Lathan, Lance Henriksen, Colin Salmon, Agathe de la Boulaye, Carsten Norgaard, Sam Troughton, Raoul Bova et Ewen Bremner. Pour l'anecdote, Arnold Schwarzenegger devait effectuer une apparition élusive à la fin du film et toujours dans le rôle de Dutch, soit le héros de Predator (John McTiernan, 1987) premier du nom.
Mais après avoir été élu Gouverneur de la Californie, l'acteur se désiste (source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Alien_vs._Predator_(film). 
Attention, SPOILERS ! Une mystérieuse onde de chaleur, émanant du coeur de la banquise, se propage à travers l'Antarctique. Pour étudier ce phénomène, Charles Bishop Weyland finance une expédition scientifique pilotée par Alexa Woods. 

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L'équipe découvre une pyramide renfermant des vestiges de civilisations aztèque, égyptienne et cambodgienne. Constituées d'un labyrinthe de "chambres", les issues se referment brutalement sur plusieurs membres de l'expédition. Des Predators retiennent captive une reine Alien dont ils livrent les descendants aux jeunes Predators lors de rituels. Premier constat, les contempteurs relèveront, à raison, la liste exhaustive des ellipses et des aberrations. 
La première et pas des moindres concerne l'inanité et la vacuité du scénario, en particulier l'introduction du film. Par exemple, comment expliquer que l'action du long-métrage se déroule sous le froid glacial et hivernal alors que les Predators affectionnent les chaleurs écrasantes ? 
Peu ou prou de réponse à cette question... Evidemment, un tel affrontement était attendu au tournant.

Dans le pire des cas et surtout avec Paul W.S. Anderson derrière la caméra, on était en droit d'exiger un film délicieusement bourrin, soit le minimum syndical. Hélas, même sur ce dernier point, Alien Vs. Predator a toutes les peines du monde à remplir son office. Certes, Paul W.S. Anderson tente de réitérer les prouesses et les fulgurances martiales et militaires de James Cameron avec Aliens : le retour (1986). Malencontreusement, le metteur en scène est loin de posséder la fougue, l'érudition et la dextérité de son auguste devancier. En l'occurrence, prière de phagocyter les personnages humains condamnés à errer comme de vulgaires quidams dans une immense pyramide. 
Au mieux, ces derniers constituent du menu fretin et font chiper la vedette par nos extraterrestres chasseurs, narquois et carnassiers.

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De facto, inutile d'attendre des protagonistes forts, charismatiques, perspicaces ou complexes, un peu à la manière d'une Ripley, l'héroïne crâne et opiniâtre de la saga Alien. En l'occurrence, Alien Vs. Predator propose à nouveau une figure féminine. Par ailleurs, l'étonnante Sanaa Lathan est probablement la seule actrice à tirer son épingle du jeu. Sur la forme comme sur le fond, Alien Vs. Predator s'apparente effectivement à une série B dispendieuse et à un immense terrain de chasse transformé en jeu vidéo. Sans doute trop frileux, Paul W.S. Anderson se contente d'accumuler les archétypes, les poncifs et les stéréotypes habituels, d'où un sérieux désappointement lors du générique final.
Nul doute qu'un tel long-métrage aurait mérité un autre orfèvre derrière la caméra, un cinéaste de la trempe d'un James Cameron, d'un Ridley Scott ou encore d'un John McTiernan. Mais que Paul W.S. Anderson se rassure. Les frères Strause (Greg et Colin) commettront l'irréparable avec Alien Vs. Predator : Requiem en 2007. Bien triste consolation...

Note : 07/20

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