Genre : action, catastrophe, aventure (interdit aux - 12 ans)
Année : 1972
Durée : 1h57
Synopsis : Alors que les passagers du Poséidon, yacht luxueux en croisière vers la Palestine, s'apprêtent à fêter le réveillon, une catastrophe se prépare : un raz-de-marée a soulevé un mur d'eau de plusieurs dizaines de mètres de hauteur. Instantanément retourné, le paquebot commence à sombrer. Une course contre la montre s'engage alors pour les survivants, qui cherchent désespérément à rejoindre une issue...
La critique :
Réalisateur, producteur et scénariste britannique, Ronald Neame démarre sa carrière cinématographique vers le milieu des années 1940 avec Je Cherche le Criminel (1947). Ensuite, il enchaîne avec plusieurs longs-métrages notables et notoires, entre autres, L'Homme qui n'a jamais existé (1956), Alerte en Extrême-Orient (1957), L'Ombre du Passé (1963), D pour Danger (1966), Les Belles Années de Miss Brodie (1969), Le Dossier ODESSA (1974), ou encore Meteor (1979).
Vient également s'agréger L'Aventure Poséidon, réalisée en 1972. A l'origine, le film est l'adaptation d'un opuscule éponyme de Paul Gallico, écrit en 1969. Le roman s'inspire par ailleurs d'un voyage effectué par le cacographe sur le Queen Mary. Le paquebot à la taille cyclopéenne et à priori insubmersible manque de chavirer après avoir essuyé une énorme vague.
De surcroît, pendant la Seconde Guerre Mondiale, le Queen Mary est à nouveau victime d'une vague de plusieurs mètres de hauteur. A défaut de couler en pleine mer, le Queen Mary dérive vers l'Atlantique Nord et sera secouru par des sauveteurs intrépides. Autant d'anecdotes tumultueuses qui vont alimenter et inspirer la plume affûtée de Paul Gallico. Opportuniste, Ronald Neame souhaite adapter son opuscule à l'écran. Paul Gallico est alors sommé de griffonner et de diligenter le scénario du film avec la collaboration de Stirling Silliphant et de Wendell Mayes.
Hormis quelques menus détails, L'Aventure du Poséidon respecte à la ligne et à la virgule près le roman originel. Si l'essentiel du tournage s'est déroulé en plateau, la scène d'ouverture du film a lieu à bord du Queen Mary lui-même.
Pour Ronald Neame, l'objectif est de rendre sa pellicule crédible et surtout la plus réaliste possible. Une façon comme une autre de plonger à la fois les acteurs et les spectateurs en immersion. Ce n'est donc pas un hasard si L'Aventure du Poséidon fait partie des grands classiques du cinéma catastrophe. Ce registre cinématographique peut s'enhardir de nombreuses productions proverbiales. Ainsi, des films tels que La Tour Infernale (John Guillermin, 1974), Tremblement de Terre (Mark Robson, 1975), Atlantique, latitude 41° (Roy Ward Baker, 1958), L'Odyssée du Hindenbourg (Robert Wise, 1975), ou encore Airport (George Seaton, 1970) se chargeront d'ériger le genre catastrophe dans les salles de cinéma. Toutes ces productions, souvent grandiloquentes, sont aussi les principaux leitmotivs d'une société en pleine mutation scientifique et économique.
Via une technologie exponentielle, l'homme croit impunément qu'il va pouvoir dominer et haranguer Dame Nature. Une hérésie. Dans chacun de ces films, la nature reprend ses droits sur cette science impudente. Evidemment, L'Aventure du Poséidon ne fait pas exception. Par ailleurs, le long-métrage se soldera par un succès pharaonique au box-office américain et dans le monde entier. Le film de Ronald Neame va, en outre, inspirer une suite, Le Dernier Secret du Poséidon (Irwin Allen, 1979), ainsi qu'un téléfilm éponyme (John Putch, 2005) et un remake, sobrement intitulé Poséidon (Wolfgang Petersen, 2006). Pour information, vous pouvez aisément phagocyter les suites, séquelles et remakes pour mieux vous polariser sur le film originel. L'Aventure du Poséidon remportera même plusieurs récompenses, notamment l'Oscar de la meilleure chanson originale, ainsi qu'un Golden Globe.
Reste à savoir si cette oeuvre cinématographique mérite de telles flagorneries. Réponse à venir dans la chronique... La distribution du film se compose de Gene Hackman, Ernest Borgnine, Red Buttons, Carol Lynley, Roddy McDowall, Stella Stevens, Shelley Winters, Jack Albertson, Pamela Sue Martin et Leslie Nielsen. Pour l'anecdote, les comédiens seront soumis à des conditions de tournage âpres et épouvantables. Le budget imparti est rapidement dépassé.
Les acteurs sont donc priés d'effectuer les cascades eux-mêmes. Pour le rôle de Belle Rosen, l'actrice Shelley Winters est sommée de prendre plus d'une vingtaine de kilos. La comédienne ventripotente se plaint à son tour du traitement et de certaines injures véhiculées par Ronald Neame et ses producteurs. Mais ne nous égarons pas et revenons à l'exégèse du film.
Attention, SPOILERS ! (1) Percuté par une gigantesque vague en pleine mer Méditerranée, le vieux paquebot de croisière nommé Poséidon se retrouve la coque en l’air et les cheminées sous l’eau. Seul un petit groupe de passagers refuse de suivre les consignes du personnel de bord, et s’en va tenter sa chance à travers le navire, avec comme objectif d’arriver jusqu’à la partie la plus fine de la coque et de réussir à la percer. Malgré les vitupérations de Rogo, flic récemment marié à une ancienne pute, c’est le Révérend Scott, pasteur rebelle chahutant volontiers les traditions du Culte, qui va prendre la tête du groupe, qui comprend également deux petits vieux, un gamin et sa soeur adolescente, un humble membre d’équipage, un petit vieux célibataire et une frêle jeune femme qui ne se remet pas du décès de son frère au moment où le Poséidon s’est renversé (1).
Là où L'Aventure de Poséidon se singularise des films catastrophes habituels, c'est à la fois dans le traitement de l'action et de ses divers protagonistes. Contrairement à Titanic (James Cameron, 1997) qui sera réalisé bien des années plus tard, L'Aventure du Poséidon n'a pas de velléités historiques. Ronald Neame n'a pas pour vocation de lambiner trop longuement sur ses personnages. En l'occurrence, ces derniers révèleront l'essor de leur personnalité durant cette aventure en apothéose. Même remarque concernant l'action. Après avoir planté un décor somme toute rudimentaire, (en gros, un paquebot cossu et gigantesque naviguant en plein milieu de l'océan), Ronald Neame présente promptement les inimitiés.
L'embarcation est non seulement secouée par une énorme vague, mais elle est prestement renversée, laissant apparaître sa coque à la surface de la mer.
Pas question d'attendre l'arrivée hypothétique des secours sous peine d'être noyé et/ou de mourir sous les cris d'orfraie. Le Révérend Frank Scott diligente sa petite équipe pour s'escarper dans les coursives du navire. Dès lors, le film sort l'artillerie lourde et accumule les péripéties. Ainsi, plusieurs personnages éminents périront dans les vagues, les flammes et sous la vindicte de Dame Nature. Exit tous ces effets pyrotechniques et spectaculaires, le film opère également une dichotomie entre un pasteur indévot et joliment désinvolte et un autre pasteur beaucoup plus flegmatique.
Durant cette escapade aventureuse, Frank Scott fera appel à la mansuétude divine pour épargner le reste de l'expédition. En vain... L'Aventure du Poséidon, ce sont donc deux conceptions antagonistes qui s'affrontent. D'un côté, l'équipe régentée par Frank Scott brille avant tout par sa vaillance et sa pugnacité et de l'autre, le reste de l'équipage qui dénote par sa pusillanimité. Vous l'avez donc compris. On tient là un excellent film de genre, sans doute le ou l'un des meilleurs du registre catastrophe. D'autre part, malgré ses 46 années au compteur, L'Aventure du Poséidon a plutôt bien traversé le poids des années.
Note : 16/20
(1) Synopsis du film sur : http://tortillapolis.com/critique-film-l-aventure-du-poseidon-ronald-neame-1972/
Merci pour qqes titres dont Atlantique Latitude 41… je ne connaissais pas du tout cette version du Titanic, je ne connais que Titanic de 1953 et SOS TITANIC un excellent tv film de 1979.