Genre : horreur, gore (interdit aux - 16 ans)
Année : 2013/2014
Durée : 16 épisodes de 40 minutes environ
Synopsis : (1) La saison se concentre sur l'histoire du groupe de survivants mené par Rick Grimes au sein de la prison, confronté à une épidémie qui décime les habitants, suivi de l'assaut du Gouverneur qui détruit la prison et chasse le groupe de Rick, jusqu'au piège que les survivants du Terminus leur tendent (1).
La critique :
Après une troisième saison en apothéose qui voyait Rick Grimes et les siens intégrer puis habiter une prison en déshérence, les inimitiés se poursuivent. Inexorablement. Cette fois-ci, les belligérances opposent Rick Grimes et sa bande aux renégats inféodés au joug d'un homme séditieux, appelé le "Gouverneur". Inutile de préciser que l'on attendait cette quatrième saison avec un certain empressement pour découvrir la suite des animosités. Frank Darabont et ses fidèles prosélytes l'ont bien compris.
En l'espace seulement de trois saisons, The Walking Dead s'est déjà octroyé le statut de série culte, coalisant plusieurs millions de spectateurs à chaque nouvel épisode. Frank Darabont et ses ouailles sauront-ils maintenir le cap et proposer une série sagace et de qualité via une quatrième saison inévitable ? Réponse à venir dans cette chronique...
Que Frank Darabont et ses scénaristes se rassérènent. Derechef, The Walking Dead - Saison 4 se soldera par un succès pharaonique lors de sa diffusion sur la chaîne AMC. En guise de préambule, présentons tout d'abord le casting qui se compose d'Andrew Lincoln, Norman Reedus, Steven Yeun, Lauren Cohan, Chandler Riggs, Danai Gurira, Melissa McBride, Scott Wilson, David Morrissey, Emily Kinney, Chad Coleman et Sonequa Martin-Green. On prend les mêmes (ou presque...) et on recommence... Petite piqûre de rappel. La saison 3 se concluait sur la mort de plusieurs personnages éminents, notamment Andrea Harrison (interprétée par Laurie Holden), qui s'est acoquinée avec le Gouverneur.
Le dirigeant autocratique n'est pas mort mais a juré haro sur Rick et ses adjuvants. Telle est la dialectique de The Walking Dead - Saison 4.
Attention, SPOILERS ! (2) Plusieurs mois après les derniers évènements, les occupants de la prison, qui ont réussi à la sécuriser à nouveau depuis la disparition du Gouverneur, accueillent désormais une grande population de survivants et la vie reprend peu à peu son cours. Toutefois, les épreuves de Woodbury ont laissé des traces : Rick, qui n'est plus que « l'ombre de lui-même », refuse de porter son arme, allant même jusqu’à céder sa place de leader au sein du groupe à un Conseil qui se compose de Hershel, Sasha, Glenn, Daryl et Carol. Un autre problème vient s'additionner à la vie des occupants : une épidémie commence à se propager à l'intérieur de la prison, touchant et tuant de nombreuses personnes, lesquelles se transforment peu après en rôdeurs.
Dans l'urgence, ils prennent la décision de mettre les malades en quarantaine.
Karen, la petite amie de Tyreese, qui a été touchée par l’épidémie, est retrouvée morte, le corps entièrement brûlé. Cette découverte affecte profondément Tyreese, qui exige de Rick des explications. Dans sa rage, Tyreese s'en prend à Rick mais celui-ci riposte avec une telle violence qu'il se blesse à la main droite. Dehors, la situation empire, les rôdeurs, toujours plus nombreux, s'agglutinent contre la grille et risquent de la faire céder à tout moment, tandis que le Gouverneur, plein de rancune à l'égard de Rick, veut sa revanche (2). Pour ceux qui n'auraient toujours pas visionné cette saison 4, merci de quitter gentiment leur siège puisque la suite de cette chronique va contenir de nombreux spoilers.
Premier constat, cette quatrième saison se divise en plusieurs sections bien distinctes. La première partie se polarise de nouveau sur cette infection exponentielle.
Pour une raison inconnue, la prison habitée par Rick et sa bande est frappée par une épidémie. Sans doute trop cérémonieux, Frank Darabont s'appesantit sur cette inoculation véhiculée, semble-t-il, par des rongeurs omnivores (comprenez des "rats"). Que soit. Ce nouvel écueil montre que l'équilibre reste précaire. Chaque être humain porte en lui les bribes de cette contamination. Ainsi, le début de cette quatrième saison s'achemine sur cette opération de survie.
Ainsi, plusieurs personnes se métamorphoseront en zombies dégingandés, au grand dam de Rick et des siens. Puis, sans fard, Frank Darabont et ses cacographes se focalisent sur les tribulations du Gouverneur. Ce dernier n'est plus ce dictateur hiératique de naguère. A contrario, l'homme, désormais haillonneux, vaque quelque part dans la nature.
Il est alors recueilli par une veuve et sa fille. Obséquieux, le Gouverneur manipulera ses nouveaux convives afin de mener sa vindicte personnelle contre Rick et sa bande. Malgré son sourire angélique et son visage à priori avenant, ce personnage acrimonieux est toujours dicté par le ressentiment et la haine. Il parviendra à ses fins mais périra d'une mort abominable. En l'état, difficile d'en dire davantage. C'est la seconde partie de cette saison 4. Reprise des belligérances.
En l'occurrence, ces nouvelles conflagrations ne seront pas sans conséquence. Le pénitencier, jusqu'ici sécure, est derechef envahi par les zombies putrescents, les rôdeurs clameraient Rick et son aéropage de guerroyeurs. Indiscutablement, cette saison 4 contient de nombreux impondérables, pour le moins surprenants.
Pour le spectateur désarçonné, c'est aussi l'occasion de découvrir de nouveaux protagonistes via l'apparition impromptue d'Abraham, un personnage charismatique qui va, peu à peu, gagner de la prééminence au fil des saisons. Mais Frank Darabont et ses scribouilleurs n'ont pas vraiment pour intention de s'appesantir ni de s'apitoyer sur d'interminables scansions. Pourtant, après dix premiers épisodes en apothéose, la quatrième saison faiblit subrepticement en intensité.
Ce qui aura le mérite de décontenancer les spectateurs les plus avisés. Eparpillé, le groupe de Rick croit voir dans le Terminus un nouvel espoir salutaire. Dès lors, les thuriféraires de The Walking Dead percevront, ici et là, quelques épisodes digressifs. Par exemple, était-il absolument nécessaire de s'attarder si longuement sur la cuite consommée par Beth et Daryl ?
Heureusement, la quatrième saison s'achève sur de nouvelles pérégrinations, laissant le spectateur, ainsi que Rick et son aéropage, aux mains d'une nouvelle bande d'apostats. La suite, évidemment, dans la saison 5... Que les adulateurs de The Walking Dead se rassérènent. Au cours de cette saison 4, la série télévisée n'a rien perdu de sa verve ni de sa virulence, même si note, çà et là, quelques atermoiements narratifs. Mieux, Frank Darabont et ses scénaristes étayent certaines thématiques prédominantes et inhérentes à la série TV, notamment cette sauvagerie humaine qui supplante les zombies claudicants. En outre, les créatures n'ont jamais paru autant subsidiaires.
Force est de constater que l'on s'attache, irrémédiablement, à cette cohue de personnages brisés par un monde en déliquescence.
Note : 14/20
Alice In Oliver
(1) Synopsis de la saison 4 sur : https://fr.wikipedia.org/wiki/Saison_4_de_The_Walking_Dead
(2) second synopsis de la saison 4 sur : idem (lien identique)
