highlander 1984

Genre : fantastique (interdit aux - 12 ans)
Année : 1986
Durée : 1h51

Synopsis : Connor Macleod est un immortel. Il traverse les Ages depuis son Ecosse de 1536, multipliant les rencontres, les expériences et les combats... Car depuis plus de 400 ans Macleod affronte dans des luttes sans merci d'autres immortels pour remporter Le Prix. Le seul moyen de le tuer est de leur trancher la tête et c'est ce qu'il s'évertue à faire depuis des siècles tout comme son ennemi juré : le Kurgan. Un guerrier sadique ayant tué la majorité des immortels. C'est dans le New York de 1986 que Macleod prépare le combat ultime qui fera de lui le dernier des immortels. Il ne peut en rester qu'un.   

La critique :

Avant d'officier dans le Septième Art et plus précisément dans le cinéma bis, Russell Mulcahy a appris le métier de cinéaste en réalisant plusieurs clips-vidéo. Pour Russell Mulcahy, il faudra faire preuve de longanimité et patienter jusqu'à la fin des années 1970 pour signer son tout premier long-métrage, Derek and Clive get the horn (1979), une comédie inconnue et inédite dans nos contrées hexagonales. Dès ce premier film, le metteur en scène d'origine australienne comprend que la truculence et les comédies pittoresques ne sont pas ses styles de prédilection.
Russell Mulcahy prise davantage les films d'action, le genre policier, le fantastique, l'horreur et la science-fiction. Impression corroborée dès son second long-métrage, sobrement intitulé Razorback (1984). Ce film d'épouvante, se déroulant sur les terres australiennes, met en exergue un sanglier dévastateur et aux incroyables rotondités.

Certes, cette production horrifique est répertoriée sur le site Nanarland en raison de sa créature clownesque (malgré elle...). A contrario, Razorback se taille une solide réputation auprès des thuriféraires du cinéma bis. Corrélativement, certains producteurs, eux aussi extatiques, remarquent et prisent l'érudition du cinéaste, notamment pour sa mise en scène, un peu clinquante, il faut bien le reconnaître. En l'occurrence, Russell Mulcahy connaîtra les aléas de la notoriété en 1986 avec Highlander, soit le film qui nous intéresse aujourd'hui. Autant l'annoncer de suite.
Le réalisateur ne réitérera pas une telle prouesse artistique ni de tels scores au box-office par la suite. Ce long-métrage fantastique, par ailleurs teinté de consonances historiques, se soldera par un succès pharaonique dans les salles, suffisamment pour engendrer une suite fastidieuse et chimérique, Highlander, le retour, toujours réalisé par les soins de Russell Mulcahy en 1991.

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Les adulateurs abhorreront pendant longtemps le metteur en scène australien pour ce second chapitre digressif. Car Highlander premier du nom, c'est avant tout une nouvelle race de guerroyeurs transis par cette quête d'immortalité. Mais à la fin, il ne peut en rester qu'un. Ces samouraïs des temps modernes sont donc condamnés à s'entretuer et plus précisément à se couper la tête pour obtenir le "Prix", soit le "Quickening", cette force étrange et inexpugnable qui nimbe le corps et l'âme de chaque Highlander. Véritable phénomène commercial, le premier Highlander engendre même une pentalogie. Après la déroute sévère subie par Highlander, le retour, Russell Mulcahy délaisse la franchise à d'autres tâcherons d'infortune. Que le cinéaste se rassérène.
Que ce soit Andy Morahan avec Highlander 3 (1994), Douglas Aarniokoski avec Highlander : Endgame (2000), ou encore Brett Leonard avec Highlander : la Source (2008), tous ces réalisateurs en déveine se chargeront d'inhumer durablement la saga dans les méandres de la cancrerie et de la "nanardise".

Seule la série télévisée éponyme retrouvera, par intermittence, cette nonchalance et cette fougue de naguère. En attendant un hypothétique remake en 2018, Highlander premier du nom reste de loin le chapitre le plus éloquent d'une franchise moribonde. Quant à Russell Mulcahy, le metteur en scène s'enlisera dans les productions fastidieuses et absconses, entre autres The Shadow (1994), La Malédiction de la Momie (1998), Résurrection (1999), Resident Evil : Extinction (2007), ou encore Le Roi Scorpion 2 (2008). Mais ne nous égarons pas et revenons à la distribution d'Highlander !
En outre, le casting se pare d'acteurs notables et notoires via la présence de Christophe Lambert, Sean Connery, Clancy Brown, Roxanne Hart, Beatie Edney, Jon Polito, Sheila Gish et Hugh Quarshie. Pour l'anecdote, Gregory Widen, le scénariste du film, avoue s'être inspiré d'un autre film, Les Duellistes (Ridley Scott, 1977).

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Quant au rôle de Connor Macleod, il devait être initialement proposé à Marc Singer. Mais l'acteur décline poliment l'invitation. Russell Mulcahy se tourne alors vers Mickey Rourke mais essuie, derechef, un camouflet. Ce personnage immortel et énigmatique échoit alors à Christophe Lambert, un comédien français en pleine ascension dans les années 1980. A l'instar de Russell Mulcahy, l'acteur déclinera à son tour par la suite en acceptant de tourner dans des productions impécunieuses et funambulesques. Attention, SPOILERS ! Connor Macleod est un immortel.
Il traverse les Ages depuis son Ecosse de 1536, multipliant les rencontres, les expériences et les combats... Car depuis plus de 400 ans Macleod affronte dans des luttes sans merci d'autres immortels pour remporter Le Prix.

Le seul moyen de le tuer est de leur trancher la tête et c'est ce qu'il s'évertue à faire depuis des siècles tout comme son ennemi juré : le Kurgan. Un guerrier sadique ayant tué la majorité des immortels. C'est dans le New York de 1986 que Macleod prépare le combat ultime qui fera de lui le dernier des immortels. Il ne peut en rester qu'un. En l'occurrence, Highlander premier du nom n'a pas usurpé son statut de film culte. De surcroît, le film surprend par sa mise en scène à la fois éparse et iconoclaste. Après une introduction en fanfare qui débute par un match de catch, puis par un combat de sabre dans un parking souterrain, Highlander effectue un saut temporel, dans un lointain passé, et plus précisément au XVIe siècle. Cette chute brutale et inopinée se singularise par de magnifiques paysages écossais. Cette époque désormais révolue se caractérise essentiellement par des guerres claniques. 

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Mais en catimini, une autre bataille farouche se déroule. Cette dernière oppose des immortels. Le but ? Décapiter l'adversaire pour obtenir le "Prix". A la fin, il ne peut en rester qu'un. Toujours la même antienne... Dans un premier temps dubitatif, Connor Macleod s'aguerrit auprès de Ramirez, un vieil espagnol campé par un Sean Connery sardonique et en mode cabotinage. Le film étonne sans cesse par ses incursions temporelles. Toutes ces traversées du temps ont pour vocation de sonder la quintessence des Highlanders. Sur ce dernier point, Russell Mulcahy se montre plutôt élusif et préfère se polariser sur les tribulations de Connor Macleod. Au fil des années, des décennies puis des siècles, l'antiquaire a changé, à moult reprises, d'identité. Désormais traqué par la police, Connor s'acoquine et s'énamoure de Brenda J. Wyatt, une journaliste aussi opiniâtre que téméraire.

Dès lors, Russell Mulcahy s'ébaudit de ses divers protagonistes et propose un long-métrage protéiforme qui tergiverse entre l'action, le fantastique, l'historique, le romantisme, l'aventure et le film de samouraïs. Exempt le jeu apprêté de Christophe Lambert qui apporte beaucoup de crédibilité et de sagacité à son personnage, le meilleur rôle écope à Clancy Brown. Ce dernier incarne, avec une réelle magnificence, un bad guy pernicieux, obséquieux et azimuté.
Evidemment, ce barbare égrillard incarne le mal dans toute sa cupidité et sa turpitude. Pour le vaincre, Connor devra se remémorer de l'enseignement dispensé par Ramirez en son temps. A travers Highlander, Russell Mulcahy nous propose un étrange voyage à travers le temps et les couleurs soyeuses de l'Ecosse, nimbant régulièrement sa pellicule de paysages chatoyants. 
A contrario, le réalisateur s'égare parfois dans la surenchère d'effets clippesques et grandiloquents. Ce qui confère à ce long-métrage une certaine obsolescence, surtout plus de trente ans (32 ans...) après sa sortie.
D'autre part, on aurait aimé en apprendre davantage sur le Quickening, cette quête d'immortalité et ce fameux "Prix" qui apparaissent en filigrane tout au long du film, avant de s'effacer subrepticement. Mais ne soyons pas trop sévère. Avec Highlander, Russell Mulcahy réalise, tout simplement, son meilleur film. 
Pour le metteur en scène, ce succès sera aussi titanesque qu'inopiné, de quoi perdre la tête... A son tour, Russell Mulcahy se décapitera lui-même en réalisant l'irréparable, avec Highlander, le retour...

Note : 15/20

sparklehorse2 Alice In Oliver