Genre : horreur, slasher, épouvante (interdit aux - 16 ans)
Année : 2005
Durée : 1h53
Synopsis : Un groupe d'amis se rendant au match de football de l'école devient la cible de deux assassins dans une ville abandonnée. Ils découvrent que ces hommes ont développé la plus grosse attraction du coin - la Maison de cire - en créant une bourgade peuplée de personnages de cire, confectionnés à l'aide des corps de visiteurs malchanceux. Les jeunes gens doivent maintenant trouver un moyen de s'enfuir avant de devenir eux-mêmes les acteurs de ce funeste théâtre...
La critique :
Vers le début des années 2000, le cinéma d'épouvante américain se pare d'une véritable fascination pour les remakes horrifiques de naguère. En 2003, c'est Marcus Nispel qui lance les inimitiés avec Massacre à la Tronçonneuse, le remake éponyme d'un classique horrifique qui provoqua les acrimonies vers le milieu des années 1970 pour ses tonalités virulentes, âpres et rédhibitoires. C'est dans cette didactique que le cinéma hollywoodien exhume ses vieilles terreurs de jadis, qu'elles se nomment Michael Myers (Halloween de Rob Zombie en 2007), Jason Voorhees (Vendredi 13 de Marcus Nispel en 2009), ou encore Freddy Krueger (Freddy - Les Griffes de la Nuit de Samuel Bayer en 2010) ; tous ces figures emblématiques et comminatoires préfigurent également une Amérique tuméfiée et terrorisée par ses propres démons, ceux du Watergate, de la guerre du Vietnam et d'une jeunesse condamnée à péricliter après la mort du patriarcat.
Malicieux, les producteurs hollywoodiens ressuscitent d'autres classiques et figures mythiques du cinéma d'épouvante avec La Dernière Maison sur la Gauche (Denis Iliadis, 2009), La Colline A des Yeux (Alexandre Aja, 2006), L'Armée des Morts (Zack Snyder, 2004), ou encore Evil Dead (Fede Alvarez, 2013). En outre, La Maison de Cire, réalisé par Jaume Collet-Serra en 2005, est le remake de L'Homme au Masque de Cire (André de Toth, 1953), un long-métrage d'épouvante assez méconnu du grand public. Pour l'anecdote, le métrage original avait pour vedette Vincent Price dans le rôle du conservateur d'un musée de cire. Le remake de Jaume Collet-Serra n'a pas vraiment pour vocation de renouer avec les poltronneries archaïques de son auguste devancier.
En outre, La Maison de Cire version 2005 tergiverse entre le slasher à la mode pré-pubère (en gros, comprenez les sagas Scream, Urban Legend et Souviens-toi... L'été dernier) et le remake horrifique probe mais de facture conventionnelle (en gros, comprenez "Massacre à la Tronçonneuse de Marcus Nispel").
La Maison de Cire marque également la toute première réalisation de Jaume Collet-Serra, un cinéaste espagnol qui s'illustrera à posteriori avec Esther (2009), Sans Identité (2011) et Instinct de Survie (2016). En outre, le metteur en scène fait figure d'honnête artisan du Septième Art, guère plus. Au moment de sa sortie, La Maison de Cire se solde par un succès commercial, à la fois aux Etats-Unis et dans nos contrées hexagonales. A contrario, le métrage est persiflé, gourmandé et vitupéré par les critiques unanimement sarcastiques.
Les principales diatribes concernent la performance de Paris Hilton, confinée dans ses rôles de midinette et d'esgourde habituelle. Par ailleurs, la comédienne s'arrogera, malgré elle, le Razzie Award du pire second rôle féminin.
Reste à savoir si La Maison de Cire est bel et bien le naveton avarié et décrié par la presse spécialisée. Réponse à venir dans les lignes de cette chronique... Au moment de sa sortie, le métrage écope également d'une interdiction aux moins de 16 ans. Pourtant, sur le site Wikipédia (source : https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Maison_de_cire), c'est l'interdiction aux moins de 18 ans qui est mentionnée. In fine, lors de la bande annonce, c'est encore une nouvelle interdiction (cette fois-ci aux moins de 12 ans) qui est arborée... Bon, autant l'annoncer de suite.
De telles réprobations (que ce soit l'interdiction aux moins de 16 ans ou aux moins de 18 ans) sont totalement usurpées. Mais nous sommes encore vers le milieu des années 2000. Gare à ne pas effaroucher un public encore trop fébrile et pudibond !
Par la suite, ces mêmes spectateurs devront se colleter avec le torture porn et de nouvelles érubescences via les succès impromptus de Saw (James Wan, 2004) et Hostel (Eli Roth, 2006). Toujours la même antienne... Mais ne nous égarons pas et revenons au casting de La Maison de Cire. Hormis Paris Hilton (déjà précitée), la distribution du film se compose d'Elisha Cuthbert, Chad Michael Murray, Brian Van Holt, Jared Padalecki et Jon Abrahams.
Attention, SPOILERS ! Un groupe d'amis se rendant au match de football de l'école devient la cible de deux assassins dans une ville abandonnée. Ils découvrent que ces hommes ont développé la plus grosse attraction du coin - la Maison de cire - en créant une bourgade peuplée de personnages de cire, confectionnés à l'aide des corps de visiteurs malchanceux.
Les jeunes gens doivent maintenant trouver un moyen de s'enfuir avant de devenir eux-mêmes les acteurs de ce funeste théâtre... A l'aune de cette exégèse, difficile de s'extasier devant ce slasher qui s'apparente davantage à un remake, à peine déguisé, de Scream et de ses nombreux succédanés. De facto, La Maison de Cire emprunte les mêmes recettes éculées en mettant en exergue une bande d'amis partis festoyer dans un coin reculé. Dès lors, Jaume Collet-Serra s'appesantit lourdement sur des personnages au mieux prosaïques. Nonobstant le cas de Paris Hilton qui réitère la mijaurée faussement libidineuse, il faudra se contenter principalement de bellâtres et de jeunes femmes aguicheuses sortis tout droit d'une agence de mannequinat. Après presque 45 minutes de présentation absconse, Jaume Collet-Serra se résout enfin à lancer les animosités.
Pour le spectateur ulcéré, il faudra donc faire preuve de longanimité avant de voir poindre une première saynète de débauche sanglante. Que les esprits les plus chastes et les plus impressionnables se rassérènent. A moins d'être totalement réfractaire à la moindre fulgurance un tant soit peu rougeoyante, difficile de tressaillir devant les ficelles narratives et ostentatoires de La Maison de Cire. Vous l'avez donc compris. Le scénario est au mieux prévisible. C'est à peine si on ne devine pas dans quel ordre les divers protagonistes vont être occis et assassinés par le croquemitaine de service.
Mais rien que pour le meurtre et les cris d'orfraie de Paris Hilton en mode histrionique, La Maison de Cire justifie presque son visionnage. A l'instar de Scream (Wes Craven, 1997) premier du nom, La Maison de Cire fonctionne lui aussi sur une étrange duplicité.
Hélas, cette imposture n'a rien d'ingénieuse ni d'étonnante à cause de la caducité de ce slasher beaucoup trop conventionnel. Alors que reste-t-il à sauver de ce remake horrifique ? Exempte la première partie languissante et fastidieuse, le film accélère les hostilités lorsque les deux psychopathes jouent de l'opinel. Mieux, La Maison de Cire arbore quelques saynètes de facture éloquente lorsque le film se polarise sur son musée des horreurs. Les deux psychopathes ont métamorphosé une immense demeure, ainsi qu'une petite communauté, en poupées de cire.
Dès lors, le long-métrage renâcle du côté de Massacre à la Tronçonneuse, le talent, la véhémence et l'érudition en moins. Bref, un slasher à réserver uniquement aux néophytes. Les thuriféraires du cinéma horrifique maronneront et clabauderont, à raison, contre une production inepte et souvent indigente. Certes, on a vu pire mais heureusement, on a vu aussi beaucoup mieux !
Note : 09/20
Alice In Oliver