Genre : science-fiction, super-héros
Année : 2007
Durée : 1h32
Synopsis : Alors que le mariage de Mr Fantastic et de la Femme Invisible s'annonce comme l'événement de l'année, un mystérieux Surfer d'Argent surgit de l'espace et provoque d'étranges phénomènes sur la Terre. Rapidement, les 4 Fantastiques vont découvrir le dessein secret de cet être aux pouvoirs surprenants et la menace qu'il fait peser sur notre planète, mais ils vont aussi voir ressurgir leur ennemi juré... Face au danger, amis et ennemis vont devoir unir leurs forces comme jamais...
La critique :
Indubitablement, les années 2000 signent et avalisent l'omnipotence des super-héros au cinéma. Les succès faramineux de X-Men (Bryan Singer, 2000) et de Spider-Man (Sam Raimi, 2002) corroborent ce didactisme hégémonique pour se transmuter, à posteriori, en franchises mercantiles et dispendieuses. Cette autocratie harangueuse et lucrative est évidemment imposée par les studios hollywoodiens. Si Batman fait l'objet d'un relooking sous la férule d'un Christopher Nolan émérite (Batman Begins en 2005), d'autres super-héros sont à leur tour adaptés via des productions de qualité erratique.
Ainsi, les thuriféraires de ce registre disparate citeront aisément Iron Man (Jon Favreau, 2007), Kick Ass (Matthew Vaughn, 2009), Watchmen - Les Gardiens (Zack Snyder, 2009), L'incroyable Hulk (Louis Leterrier, 2008), Catwoman (Pitof, 2004), ou encore Daredevil (Mark Steven Johnson, 2003).
Vient également s'agréger Les 4 Fantastiques, réalisé par les soins de Tim Story en 2005. Petite piqûre de rappel. Ces super-héros, issus de radiations cosmiques et affublés de pouvoirs extravagants, sont les résultants de l'imagination fertile de Stan Lee en tant que scénariste et de la plume affûtée de Jack Kirby en tant que dessinateur. Leurs aventures et leurs premières pérégrinations sont publiées vers l'orée des années 1960. En outre, les quatre fantastiques doivent se colleter avec le Docteur Fatalis, un scientifique spécieux et fallacieux atteint par le Complexe d'Icare.
Toujours la même antienne... Dès 1967, les quatre comparses, nantis de pouvoirs incommensurables, font l'objet d'une première adaptation via une série d'animation américaine éponyme. Puis, en 1994, l'infortuné Oley Sassone réalise la toute première adaptation cinématographique, Fantastic Four.
Nanti d'un budget impécunieux (à peine 1.5 million de dollars) et produit par les soins de Roger Corman - le pape du cinéma bis, le long-métrage se solde par un bide commercial. Pis, le film essuie également les anathèmes et les quolibets de critiques unanimement sarcastiques. Fantastic Four devient même la nouvelle égérie du site Nanarland (source : http://www.nanarland.com/Chroniques/chronique-4fantastiques-les-4-fantastiques.html) à cause, entre autres, de ses tâtonnements, d'un tournage joliment foutraque et d'effets spéciaux obsolètes.
C'est aussi la raison pour laquelle le métrage ne sortira jamais en support vidéo, que ce soit en vhs, en dvd et en Blu-ray. Toutefois, il existe des copies illégales du film qui circulent sur la Toile. Donc avis aux amateurs de friandises et de nanars échevelés !
Que soit. Plus de vingt ans se sont écoulés depuis le camouflet artistique et commercial de Fantastic Four. Tim Story est alors engagé pour réaliser Les 4 Fantastiques en 2005. Le cinéaste américain est alors sommé par les producteurs de signer une pellicule infantile et inoffensive qui doit surtout flagorner le public en culottes courtes. La requête sera évidemment ouïe par le metteur en scène aguerri. En résulte un premier chapitre de facture conventionnelle comme Hollywood sait en produire à la pelle. Ni plus ni moins. Cependant, cette nouvelle adaptation, cette fois-ci officielle, déçoit presque unanimement les adulateurs du matériel originel.
En l'occurrence, le deuxième épisode, intitulé Les 4 Fantastiques et le Surfer d'Argent, et toujours réalisé par les soins de Tim Story en 2007, se doit de gommer les carences de son homologue.
Mais, contrairement à son devancier, Les 4 Fantastiques et le Surfer d'Argent rencontrera un succès mitigé. Le public dépité commence déjà à se lasser des tribulations de nos quatre scientifiques. Conjointement, les critiques et la presse spécialisée brocardent et vitupèrent une suite qu'elles jugent au mieux inepte et stérile. Reste à savoir si Les 4 Fantastiques et le Surfer d'Argent mérite de telles acrimonies. Réponse à venir dans les lignes de cette chronique...
La distribution du film se compose de Ioan Gruffudd, Jessica Alba, Chris Evans, Michael Chiklis, Julian McMahon, Kerry Washington, Andre Braugher, Doug Jones et Laurence Fishburne. En l'occurrence, ce sont les deux derniers acteurs mentionnés qui viennent prêter leurs voix et leurs mouvances corporelles au surfer d'argent (alias Norrin Radd).
Attention, SPOILERS ! Alors que le mariage de Mr Fantastic et de la Femme Invisible s'annonce comme l'événement de l'année, un mystérieux Surfer d'Argent surgit de l'espace et provoque d'étranges phénomènes sur la Terre. Rapidement, les 4 Fantastiques vont découvrir le dessein secret de cet être aux pouvoirs surprenants et la menace qu'il fait peser sur notre planète, mais ils vont aussi voir ressurgir leur ennemi juré... Face au danger, amis et ennemis vont devoir unir leurs forces comme jamais... Certes, on n'attendait pas grand-chose, ou alors peu ou prou, de cette seconde aventure ; si ce n'est qu'elle érige, derechef, l'attractivité des 4 Fantastiques dans l'univers étriqué des super-héros au cinéma. Hélas, dès le préambule, Les 4 Fantastiques et le Surfer d'Argent ne fait même pas illusion. Faute d'inventivité et de scénario, le long-métrage s'enlise dans les épousailles de Mr Fantastic et de la Femme Invisible.
Condamnés à soliloquer et à errer dans la vacuité, nos quatre compères palabrent, s'invectivent, se réconcilient et dansent sur les rythmes endiablés d'une musique lancinante de boîte de nuit. Dans un premier temps rétif, Mr Fantastic déploie ses membres oblongs et longilignes sous le regard incrédule de gourgandines anonymes. Hélas, l'infortuné est surpris par la Femme Invisible, ce qui ne sied guère à la future épouse. Vous avez baillé durant ces longues explications amphigouriques ? Rassurez-vous, c'est normal ! Bienvenue dans Les 4 Fantastiques et le Surfer d'Argent !
Ce second chapitre se sauve in extremis de cette platitude abyssale grâce à l'arrivée inopinée du Surfer d'Argent. La complexion protéiforme de cet annihilateur de planètes n'est pas sans rappeler la nature, elle aussi polymorphique, du T-1000 dans Terminator 2 : Le Jugement Dernier (James Cameron, 1991).
Hélas, la comparaison s'arrête bien là. A contrario, la seule présence du Surfer d'Argent justifie le visionnage de cette suite prosaïque qui se perd dans les facondes et les épigrammes de ses divers protagonistes. Certes, Tim Story tente chimériquement de parader les animosités via d'habiles subterfuges, notamment en intervertissant les aptitudes de nos quatre super-héros égrillards. Certes, le docteur Fatalis effectuera son grand retour avant de retourner promptement dans les affres des oubliettes. Certes, les pouvoirs faramineux du Surfer d'Argent permettront sans doute d'amadouer le jeune public peu exigeant en matière de qualité cinématographique.
Mais les autres pesteront et maronneront à raison contre l'inanité de cette suite indigente. Pas un navet mais on s'en rapproche tout de même allègrement !
Note : 06.5/20
Alice In Oliver