Genre : action (interdit aux - 12 ans)
Année : 1996
Durée : 2 heures
Synopsis : Samantha Caine est une institutrice et une mère de famille sans histoire. Sans histoire ? Ce n'est pas sûr ! Car la jeune femme ne s'appelle pas du tout Samantha Caine mais Charlie Baltimore. Et elle fut, par le passé, un redoutable agent secret impliqué dans le projet "Chapitre". Mais tout cela, elle l'ignore. Amnésique depuis huit années, elle a tout oublié de son ancienne vie. Jusqu'au jour où son passé va refaire surface de manière brutale. En quête de sa propre identité, elle embauche Mitch Henessey, un privé froussard et véreux. L'improbable duo va aller au-devant de beaucoup de problèmes. Et moi aussi !
La critique :
Comment ça, Inthemood qui chronique un film d'action ? On aura vraiment tout vu ! Et tant qu'il y est, pourquoi ne pas s'épanche-t-il pas sur le côté artistique de l'oeuvre de Cetin Inanç ou sur la recherche d'une quelconque velléité philosophique dans un film de Michaël Bay ! Avouez qu'il y a comme une erreur dans l'énoncé. Eh oui, depuis 5 ans que j'ai eu le privilège de sévir sur Naveton Cinéma puis sur Cinéma Choc, c'est de l'inédit que je vous offre, à vous chers blogueurs. Vous me connaissez, je suis tellement sentimental ! Entre deux têtes tronçonnées et quelques déglutitions stomacales, j'ai pris le temps de vous parler d'Au Revoir À Jamais. Drôle de traduction pour un film intitulé "The Long Kiss Goog Night" en version originale. Et pourtant, un titre qui convient comme un gant à l'état d'esprit dans lequel je me trouve aujourd'hui. Vous comprendrez pourquoi je vous dis cela, la semaine prochaine. Une fois n'est pas coutume, cette chronique sera un peu égoïste sinon narcissique !
En gros, j'écris pour moi et qui m'aime me suive ; soit 3 thuriféraires au plus dans le monde (expression empruntée à Alice in Oliver). Non mais quand même, lequel (laquelle) d'entre vous n'a jamais vu ce film de Renny Harlin ? A moins d'avoir passé les deux décennies qui viennent de s'achever dans une grotte, il est presque impossible d'être passé à côté de ce blockbuster survitaminé où Geena Davis (Madame Harlin à l'époque) et Samuel L. Jackson s'en donnaient à coeur joie pour divertir le spectateur.
"Ultra spectaculaire !" pouvait-on lire sur les affiches ciné et les jaquettes vhs de l'époque. Et ultra spectaculaire, c'est vrai que ce rouleau compresseur filmique l'était. Bien sûr, il fallait avoir l'âge requis, au milieu des années 90, pour apprécier ce spectacle bourrin mais terriblement jouissif sur grand écran. Ce qui n'est sûrement pas le cas de nos tous les blogueurs de Cinéma Choc... Mais là n'est pas le propos. Si Au Revoir À Jamais est si cher à mon coeur, c'est que grâce (ou à cause, c'est selon) de ce film, j'ai vécu une aventure peu ordinaire. Flashback : en décembre 1996, j'accompagne en traînant des pieds ma frangine et ma nièce aînée au cinéma.
Leur choix se porte sur un film d'action américain qui avait l'air d'envoyer du bois. Et au sortir de la salle, nous étions unanimes sur le fait d'avoir passé un bon moment de détente. Un MacDo pour fêter ça ! Neuf mois plus tard (c'était le temps obligatoire à l'époque), le film sortait en vhs et mon boss m'en apportait 6 exemplaires. Vu la clientèle (faune serait un terme plus exact) qui fréquentait notre vidéo club, il était quasiment acquis qu'Au Revoir À Jamais allait faire un carton.
Et en effet, cela ne loupait pas avec un véritable raz de marée de locations et de réservations. Un vrai succès au point d'avoir été classé dans le Top 10 des films les plus loués dans mon vidéoclub entre 1992 et 2001. Vous voulez les neuf autres films de ce top ? Les voilà dans le désordre (et de mémoire) : Heat, Les Trois Frères, Titanic, Taxi, Pulp Fiction, Jurassic Park, Scarface, Casino et La haine. Toute une époque ! Avant de parler de l'anecdote, causons un peu du film, tout de même. En 1996, le réalisateur américain d'origine finlandaise Renny Harlin, sympa mais un brin tâcheron, avait déjà en plusieurs succès à son actif. Citons entre autres 58 Minutes Pour Vivre aka Die Hard 2 (1990), Cliffhanger (1993) ou encore L'île Aux Pirates (1995) déjà avec son épouse, Geena Davis.
La très grande actrice (1,83m), révélée par La Mouche en 1986, avait été mariée auparavant au non moins très grand Jeff Goldblum, son partenaire dans le film de David Cronenberg. Quant à Samuel L. Jackson, il sortait des gigantesques cartons Pulp Fiction et Une Journée En Enfer (Die Hard 3). Les deux acteurs étaient donc à leur apogée et tout était en place pour assurer au film sinon un méga hit au box-office tout du moins, un très grand succès commercial. Ce fut le cas.
Attention spoilers : Samantha Caine est une institutrice et une mère de famille sans histoire. Sans histoire ? Pas sûr ! Amnésique depuis huit années, elle a tout oublié de son ancienne vie. Une vie où elle était un redoutable agent secret aux méthodes expéditives. Une vie où elle s'appelait Charlie Baltimore. Après que Samantha et sa famille aient joyeusement fêté Noël, la jeune femme est victime d'un accident de la route suite à une collision avec un cerf. Sans détour, elle achève la bête agonisante. Quelques temps après, en préparant un repas, elle se met à découper les fruits et les légumes à une vitesse supersonique, suscitant l'incrédulité de son mari.
De son côté, Mitch Henessey un privé douteux entouré d'associés aussi maladroits que lui, cachetonne grâce à des petites arnaques de bas étages. Lorsque durant cette période festive, Samantha apparaît à la télévision déguisée en Mère Noël lors d'un défilé, elle est reconnue par un repris de justice associé de Timothy, l'ancien amant et néanmoins ennemi de Samantha/Charlie que tous croyaient morte. Le docteur Nathan recontacte Samantha pour lui révéler sa véritable identité et lui remémorer ses anciens agissements pour le compte du gouvernement, qui compte bien à présent, se débarrasser d'elle.
Afin de remonter le cours de son passé et redécouvrir sa propre histoire, Samantha gage alors Mitch Henessey. Lors du rendez-vous avec le Docteur Nathan, les deux compagnons d'infortune sont pris dans une fusillade et condamnés à prendre la fuite. Au fur et à mesure de leurs pérégrinations, Samantha change complètement de personnalité pour redevenir Charlie Baltimore, l'agent secret ultraviolent aux méthodes expéditives désormais révolues. Voilà pour le pitch. Mais était-il nécessaire de vous le rappeler ? Vu et revu, Au Revoir À Jamais ne suscite plus la surprise ni le divertissement qu'il créa à sa sortie, il y a plus de 20 ans. Et pourtant, je pourrais me passer ce film en boucle sans jamais me lasser. Oh, c'est n'est certainement pas grâce à ses qualités cinématographiques que ce spectacle décérébré me procure de tels sentiments ! S'il n'était pas lié à tous ces souvenirs, un petit 12/20 aurait scellé son sort. Mais voilà, il y a comme ça des choses inexplicables pour ceux qui ne les ont pas vécues.
Et cela s'appelle la nostalgie, camarades... Octobre 1997 : Au Revoir À Jamais débarque en vidéo. Mon boss m'en apportait 6 exemplaires. Bien lui en prit car tout le monde s'arrachait ce blockbuster. Enfin, pas tout le monde puisque Marianne D. en était restée à Heat, sorti un an avant. Mais les quelques vhs de Heat marchaient encore très fort.
J'eus donc le regret de lui dire qu'il faudrait réserver ce film mais qu'à la place, je pouvais lui proposer Au Revoir À Jamais, de moins bonne qualité certes, mais très divertissant. La cliente accepta et me pria de lui apporter la vhs chez elle puisqu'elle finissait son travail d'infirmière libérale, après la fermeture du vidéoclub. J'acceptais. Imprudent que j'étais ! La susdite Marianne était en effet une nymphomane notoire ; ce que bien sûr j'ignorais. Elle m'offrait l'apéritif. La demoiselle étant originaire d'Alsace, j'eus droit évidemment à du Schnaps. Un verre, deux verres, trois puis la bouteille entière y passèrent. Nous commencions une deuxième... Les minutes s'égrenaient et insidieusement les 50 degrés de la liqueur commencèrent à produire leur effet. Disons-le tout net, nous étions tous deux proches du coma éthylique. Le but de Marianne D. était simple : me saouler afin de me mettre dans son lit.
L'idée ne me déplut pas, étant moi-même un coureur de jupons invétéré, ce malgré mon état marital. Après m'être traîné à quatre pattes jusqu'aux toilettes afin d'y déverser la moitié de ma bile, je reprenais quelque peu mes esprits pour m'affaler sur le lit. Après des ébats fougueux que la décence m'interdit de décrire, nous nous endormions illico.
Mais au milieu de la nuit, elle me réveille en catastrophe : son mari débarque à l'improviste ! Le cocu n'aurait dû rentrer que le lendemain après-midi. Et bien sûr, la libertine s'était bien gardée de me dire la veille qu'elle était mariée ! Branlebas de combat. Malgré un mal de crâne monstrueux et l'esprit tout embrumé de vapeurs alcoolisées, je saute du pieu et je me retrouve en trente secondes sur le balcon. Je vous laisse imaginer la scène. Un vrai vaudeville à la Feydeau ! J'ai beau habiter dans le sud de la France, il ne fait pas chaud à 3 heures du mat au mois d'octobre.
Marianne ayant eu la présence d'esprit de cacher ma chemise, mon jean et tout le reste sous le lieu du crime, je me retrouvais dans le plus simple appareil, uniquement vêtu d'un blouson de cuir, de mes boots flambant neuves et rien d'autre. Heureusement qu'elle habitait au rez-de-chaussée sinon j'eus beaucoup de difficultés à regagner la terre ferme. Restait à rejoindre ma voiture parquée 500 mètres plus loin, puis à rentrer chez moi (dé)vêtu en exhibitionniste SM !
Habitant à plus de 20 kilomètres, l'essentiel était de ne pas me faire repérer par les contrôles fréquents de gendarmerie ou par les tournées nocturnes Brigade Anti Criminalité ; aussi, je circulais tous feux éteins... Pas de chance : à l'arrêt d'un feu rouge, trois policiers en civil me font signe de m'arrêter. Je ne sais par quel miracle j'ai pu éviter la garde à vue au regard de ma tenue d'Adam et de la forte odeur d'alcool qui s'échappait de mon haleine. Peut-être parce que le récit de ma mésaventure les a fait rire aux éclats ? Ma femme, pourtant habituée à mes excentricités nocturnes, me dit le lendemain : "Là, t'as fait vraiment fort !". Pourtant, cette histoire ne freina nullement mon infidélité chronique et au cours des années qui suivirent, je connus à nouveau des situations tout aussi épicées.
À ce récit véridique, vous comprenez pourquoi cette "chronique" d'Au Revoir À Jamais était si particulière à mon coeur ! Un film qui restera toujours à part dans mes souvenirs d'homme et de cinéphile. Et la fameuse Marianne dans tout cela ? Elle revint au vidéoclub le lendemain me rapporter mes vêtements dans un sac discret. Inutile de vous dire qu'elle a entendu parler du pays et que je mis sur le champ un terme à cette relation rocambolesque en lui priant d'aller louer ses cassettes et proposer ses charmes ailleurs. Et je ne l'ai plus jamais revue. À ma façon, moi aussi, je lui ai dit : "Au Revoir À jamais".
Note du film : 12/20
Note du souvenir : 21/20