mortal kombat

Genre : action, arts martiaux, science-fiction, fantastique
Année : 1995
Durée : 1h40

Synopsis : Lord Raiden fait équipe avec un guerrier, un acteur de cinéma et une belle détective pour remporter le tournoi Mortal Kombat. S'ils échouent, ce sera la fin de l'Humanité.             

La critique :

Depuis l'essor de certaines Licences (Nintendo, Playstation et consorts) proverbiales sur un marché de plus en plus concurrentiel, l'univers du jeu vidéo s'est peu à peu imposé dans le noble Septième Art, le plus souvent au grand désarroi des cinéphiles avisés qui vitupèrent et admonestent ce tropisme devenu beaucoup trop récurrentiel. Qu'ils se nomment Hitman (Xavier Gens, 2007), Prince of Persia : les sables du temps (Mike Newell, 2010), Silent Hill (Christophe Gans, 2006), Need for speed (Scott Waughn, 2014), ou encore la saga Lara Croft : Tomb Raider amorcée par Simon West en 2001, toutes ces productions dispendieuses connaîtront des fortunes diverses au cinéma.
En résumé, le spectaculaire n'est pas forcément synonyme de qualité, encore moins de sagacité, loin de là... Tel est le bon vieil adage qu'auraient dû méditer certains producteurs avides et mercantiles.

De surcroît, l'univers du jeu vidéo reste assez difficilement transposable sur une pellicule cinématographique. Mais peu importe. Ce genre de production outrancière flagorne et appâte un public essentiellement juvénile et peu exigeant en termes de qualités cinéphiliques. Même les jeux de combats deviendront à leur tour le nouveau leitmotiv de la série B d'action, voire de science-fiction. Vers le milieu des années 1990 et sous les précieuses instigations de la société Capcom Entertainment, la firme Universal Pictures décide de relever la gageure avec Street Fighter : l'ultime combat (Steven E. Souza, 1994). Certes, les critiques et la presse spécialisées gourmandent et persiflent un long-métrage au mieux obsolète et qui suinte avant tout la vacuité et l'inanité scénaristique.
A contrario, le film recueille les satisfécits d'un public "bisseux" et en particulier des fans de jeux vidéo. 

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Contre toute attente, le métrage triomphe via le support vidéo et toise le haut des oriflammes. Aux yeux de certains producteurs, c'est un argument suffisant pour adapter d'autres licences populaires. Ces dernières se nomment, entre autres, Tekken (Dwight H. Little, 2010) et The King of Fighters (Gordon Chan, 2009). Vient également s'agréger Mortal Kombat, réalisé par les soins de Paul W.S. Anderson en 1995. Le film se veut être la réponse à Street Fighter : l'ultime combat, sorti un an auparavant. A l'époque, les deux licences se disputent la couronne du jeu vidéo le plus attractif sur console. Si l'un (Street Fighter...) se distingue par l'attractivité de ses guerroyeurs, l'autre (Mortal Kombat...) s'illustre par sa violence et ses diverses érubescences.
Pour l'adaptation de Mortal Kombat au cinéma, les producteurs ont la bonne (?) idée d'opter pour Paul W.S. Anderson.  

En outre, le metteur en scène américain n'a jamais caché son extatisme ni son effervescence pour l'univers de l'action, de la science-fiction et en particulier du jeu vidéo. Il suffit de prendre sa filmographie pour s'en rendre compte. Des films tels que Soldier (1998), Resident Evil (2002), Alien Vs. Predator (2004), ou encore Course à la mort (2008) se chargeront de catégoriser le cinéaste parmi ses augustes tâcherons du cinéma hollywoodien. Si Mortal Kombat le film est unanimement conspué par les critiques, il obtient néanmoins les ferveurs des adulateurs du cinéma bis.
Aux yeux de certains thuriféraires, Mortal Kombat serait même légèrement supérieur à Street Fighter : l'ultime combat, une pellicule qui ne brillait guère par sa perspicacité. Succès oblige, le film connaîtra également une suite, Mortal Kombat : destruction finale (John R. Leonetti, 1997).

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Reste à savoir si cette première adaptation est respectueuse (ou non) de l'univers cauchemardesque et ténébreux du jeu vidéo originel. Réponse à venir dans les lignes de cette chronique...  La distribution du film se compose de Robin Shou, Christophe Lambert, Linden Ashby, Cary-Hiroyuki Tagawa, Bridgete Wilson, Talisa Soto, Trevor Goddard et Kevin Michael Richardson. Pour l'anecdote, plusieurs actrices seront approchées et même envisagées pour tenir le rôle de Sonya Blade, notamment Cameron Diaz et Sharon Stone mais sans succès. Même remarque concernant le personnage de Johnny Cage. Jean-Claude Van Damme sera contacté, mais le comédien déclinera poliment l'invitation. Mais ne nous égarons pas et revenons à l'exégèse du film.
Attention, SPOILERS ! (1) Liu Kang, un jeune Chinois expert en arts martiaux, apprend que son jeune frère a été tué au cours d'un combat contre le sorcier Shang Tsung

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Ce dernier a promis à son maître Shao Kahn, l'empereur d'Outre monde, le contrôle absolu de la Terre pour que le mal et la désolation s'y installent pour l'éternité. Pour y parvenir, il suffit de remporter le « Mortal Kombat », un tournoi titanesque dont le vainqueur a toujours été le prince Goro, homme-dragon à quatre bras du royaume de Shokan. De son côté, afin de protéger la Terre, le seigneur Raiden, dieu du tonnerre, oppose plusieurs valeureux combattants à Shang Tsung.
Parmi ceux-ci se trouvent Liu Kang, Johnny Cage
, un acteur du cinéma d'action, et le lieutenant Sonya Blade, membre des Special Forces (1). Autant l'annoncer de suite. Si Mortal Kombat (le film) dénote, c'est avant tout par sa trivialité.
Dès le générique, le film de Paul W.S. Anderson a le mérite d'annoncer les inimitiés via une musique stridulante et techno, ainsi qu'une voix rauque et roturière qui hurle : "Mortal Kombat !".

La suite des hostilités ne fera que corroborer cette vulgarité outrancière. Presque vingt-cinq ans après sa sortie, cette adaptation se démarque avant tout par sa monotonie et son obsolescence. A l'époque, les effets digitaux et les images de synthèse sont encore à leurs premiers balbutiements et sont chargés d'évincer la stop motion. De facto, difficile de ne pas se gausser devant les tenues dégingandées d'un Christophe Lambert affublé de la perruque de Raiden et des sauts périlleux effectués par d'autres adversaires réputés légendaires (Scorpion et Sub Zero principalement).
Même au niveau des chorégraphies martiales, Mortal Kombat démontre derechef son amateurisme.
En outre, la plupart des combats sont particulièrement lapidaires. Surtout, on ne retrouve jamais la violence et la véhémence du jeu vidéo originel.

Un comble pour une production qui argue avant tout sa fidélité. Rappelons que le matériel conçu par Acclaim s'illustrait justement par la profusion d'effusions sanguinaires. Production hollywoodienne oblige, Mortal Kombat s'adresse avant tout à un public juvénile et élude de se hasarder vers l'excès d'hémoglobine. Le film pâtit (entre autres) d'une absence totale de trame narrative. La recette est aussi famélique que prévisible : de la baston à satiété, une once de sorcellerie, une musique assourdissante et des acteurs en roue libre. En résulte une production aseptisée qui a terriblement souffert du poids des années, finalement à l'instar de Street Fighter : l'ultime combat.
Dans cette chienlit cinématograhphique, Christophe Lambert nous ressort et nous afflige son rire sardonique habituel. Il semble, en effet, être le seul à badiner dans cette production chimérique que l'on aura vite fait d'oublier...

Côte : Nanar

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(1) Synopsis du film sur : https://fr.wikipedia.org/wiki/Mortal_Kombat_(film)