Genre : science-fiction, fantastique
Année : 1982
Durée : 2 heures
Synopsis : Une soucoupe volante atterrit en pleine nuit près de Los Angeles. Quelques extraterrestres, envoyés sur Terre en mission d'exploration botanique, sortent de l'engin, mais un des leurs s'aventure au-delà de la clairière où se trouve la navette. Celui-ci se dirige alors vers la ville. C'est sa première découverte de la civilisation humaine. Bientôt traquée par des militaires et abandonnée par les siens, cette petite créature apeurée se nommant E.T. se réfugie dans une résidence de banlieue. Elliot, un garçon de dix ans, le découvre et lui construit un abri dans son armoire. Rapprochés par un échange télépathique, les deux êtres ne tardent pas à devenir amis. Aidé par sa soeur Gertie et son frère aîné Michael, Elliot va alors tenter de garder la présence d'E.T. secrète.
La critique :
Inutile de procéder à l'exégèse de la carrière cinématographique de Steven Spielberg. Toutefois, rappelons que le réalisateur, scénariste et producteur américain a toujours affirmé sa dilection pour les objets volants non identifiés (OVNI), et en particulier pour les petits hommes verts. Après la sortie de Les Dents de la Mer (1975) qui n'a rien à voir avec les aliens et qui signe surtout le tout premier grand succès commercial de "Spielby", le cinéaste décide de se tourner vers des productions un peu plus féériques, truculentes et enfantines. Impression corroborée par les sorties de 1941 (1980) qui essuie une rebuffade au box-office américain et Les Aventuriers de l'Arche Perdue (1981).
Mais c'est surtout la sortie de Rencontres du Troisième Type (1977) qui marque une rupture fatidique et rédhibitoire dans la filmographie de Steven Spielberg.
Le film sort dans un contexte de bouleversement sociologique, idéologique et sociétal dans le petit monde occidental. Alors que l'Amérique de l'Oncle Sam doit se colleter successivement avec le scandale du Watergate, puis le conflit (voire le bourbier...) de la guerre du Vietnam, Spielberg prône des jours plus cléments pour les Etats-Unis, via une production science-fictionnelle et résolument pacifiste. Mieux, nos chers visiteurs communiquent essentiellement via des ondes sonores et musicales. En outre, Steven Spielberg va réitérer ces dynamiques magnanimes, affables et bienveillantes avec E.T. l'Extra-Terrestre, sorti en 1982. On peut donc voir le film comme la suite logique et intrinsèque de Rencontres du Troisième Type, même si le film se pare de nouvelles assonances pour l'occasion.
D'ailleurs, le projet de réaliser E.T. L'Extra-Terrestre démarre pendant le tournage de Rencontres du Troisième Type.
Amène, François Truffaut exhorte son ami de longue date à réaliser un film d'extraterrestre dont les enfants seraient les héros proéminents (Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/E.T._l%27extra-terrestre). La requête de François Truffaut est évidemment ouïe par Spielberg qui s'attelle aussitôt à l'écriture du script. Pour l'anecdote, le scénario de E.T. L'Extra-Terrestre a des velléités autobiographiques. Ne supportant la séparation puis le divorce de ses parents, Steven Spielberg s'invente un ami imaginaire et provenant d'une exoplanète. Le long-métrage se doit donc d'édifier et de flagorner les thématiques de l'enfance et de l'innocence. A contrario, Steven Spielberg oblique vers une autre direction et souhaite une production un peu moins guillerette.
Ainsi, le metteur en scène et scénariste prévoit l'arrivée inopinée d'aliens venant terroriser la population d'une petite communauté.
Heureusement, "Spielby" se ravise et opte, in fine, pour le blockbuster enjoué et doucereux. Que soit. Le cinéaste orfèvre reprendra ce didactisme belliqueux avec le remake éponyme de La Guerre des Mondes en 2005. Au moment de sa sortie, E.T. L'Extra-Terrestre devient la nouvelle égérie du box-office américain. Le succès est même international. Le film assoit définitivement la notoriété et l'avènement du metteur en scène sur le cinéma hollywoodien. Le film s'arroge également moult récompenses, notamment plusieurs Oscars (meilleure musique originale pour John Williams, meilleur mixage, meilleur son et meilleurs maquillages, entre autres).
Mieux, le métrage s'inscrit durablement dans la culture populaire américaine et va influencer de nombreux épigones, eux aussi à caractère pacifiste.
Une parodie, Mac et Moi (Stewart Raffill, 1988), sera même produite quelques années plus tard et fera les beaux jours du site Nanarland. En un sens, on peut percevoir E.T. l'Extra-Terrestre comme cet intercesseur qui vient annoncer les premières prémisses de la fin de la Guerre Froide. Vous l'avez donc compris. En l'espace de trois décennies (36 ans maintenant...), E.T. l'Extra-Terrestre s'est octroyé le statut de film culte, voire même de classique du cinéma science-fictionnel. Reste à savoir si le long-métrage mérite (ou non) de telles flagorneries.
Réponse à venir dans les lignes de cette chronique... La distribution du film se compose d'Henry Thomas, Dee Wallace, Drew Barrymore, Peter Coyote, Pat Welsh, Robert MacNaughton, C. Thomas Howell et Erika Eleniak.
Attention, SPOILERS ! Une soucoupe volante atterrit en pleine nuit près de Los Angeles. Quelques extraterrestres, envoyés sur Terre en mission d'exploration botanique, sortent de l'engin, mais un des leurs s'aventure au-delà de la clairière où se trouve la navette. Celui-ci se dirige alors vers la ville. C'est sa première découverte de la civilisation humaine. Bientôt traquée par des militaires et abandonnée par les siens, cette petite créature apeurée se nommant E.T. se réfugie dans une résidence de banlieue. Elliot, un garçon de dix ans, le découvre et lui construit un abri dans son armoire. Rapprochés par un échange télépathique, les deux êtres ne tardent pas à devenir amis.
Aidé par sa soeur Gertie et son frère aîné Michael, Elliot va alors tenter de garder la présence d'E.T. secrète. Certes, à juste titre, E.T. L'Extra-Terrestre est souvent perçu comme la filiation logique et inhérente au cinéma de George Lucas, d'autant plus que le film sort dans la foulée de La Guerre des Etoiles (George Lucas, 1977) et de L'Empire Contre-Attaque (Irvin Kershner, 1981).
E.T. L'Extra-Terrestre se pare évidemment de nombreuses allusions au cinéma de Lucas, à savoir un cinéma protéiforme qui encense et flagorne celui de Georges Méliès en son temps avec Le Voyage dans la Lune (1902). Plus qu'un blockbuster, E.T. L'Extra-Terrestre se pare d'un véritable bréviaire au cinéma adoubé, déifié et adulé par Georges Méliès lors des premiers balbutiements du noble Septième Art. Par affection pour cet auguste démiurge, Steven Spielberg surnomme parfois son visiteur "d'homme de la lune". Par déférence, nous ne vous ferons pas l'offense d'ânonner et de ratiociner sur cette fameuse saynète entraînant Elliot et son nouvel acolyte roulant en bicyclette sous les "feux follets" des étoiles, et en particulier de l'astre sélénite.
Encore une fois, l'hommage à Méliès est prégnant, voire évident.
Là où Rencontres du Troisième Type jouait davantage avec nos nerfs et avec certaines lois amphigouriques de la physique, E.T. L'Extra-Terrestre se montre beaucoup moins métaphysique dans ses rhétoriques. Le film s'adresse, de facto, au jeune public et vise essentiellement un audimat compris en 3 et 83 ans (je viens d'inventer la tranche d'âge...). Ce divertissement émérite se nimbe également d'une introspection sur nos illusions et nos peurs enfantines. Le spectateur avisé remarquera l'absence du père, ainsi que le désarroi de la matriarche dans la famille d'Elliot.
Chez Spielberg, les fêlures familiales et parentales sont toujours en rémanence et en réminiscence. L'arrivée impromptue de la créature dolichocéphale réveille les passions dans une famille jusqu'ici amorphe. Mais bientôt, ses pouvoirs de thaumaturge provoquent chez Elliot et ses ouailles une affection infrangible.
Pour Spielberg, le problème tient toujours et essentiellement dans le prisme de la communication. Pas seulement entre l'extraterrestre et le monde humain, mais entre les Terriens eux-mêmes. Même nos chers visiteurs ont toutes les peines du monde à retrouver leurs fidèles subordonnés. "Téléphone... Maison..." claironne en boucle notre créature au cou longiligne. Nonobstant certaines apparences sémillantes et enfantines, E.T. L'Extra-Terrestre n'est pas aussi jovial qu'il n'y paraît. Lorsque l'alien est subrepticement atteint de sénescence, le film devient plus âpre et dévoile le visage mercantile d'une oligarchie militaire et scientifique. Vous l'avez donc compris.
E.T. L'Extra-Terrestre représente à la fois la quintessence du blockbuster et du divertissement intelligent comme Hollywood savait en réaliser à la pelle durant les années 1980. Personnellement, je préfère amplement la facette plus sombre de Spielberg ; question de goût et de couleur, argueraient benoîtement les contempteurs... Bien des années plus tard, Steven Spielberg changera sa vision du ciel pour adopter un regard belliciste suite aux attentats terroristes du 11 septembre 2001.
Note : 16/20
Alice In Oliver
On a souvent critiqué feu Carlo Rambaldi pour ses travaux souvent foireux (son King Kong pourrave pour le film de 76, ce qui ne l'empêchera pas d'être oscarisé). Pourtant il signe ici son meilleur travail avec ET.
Quant à la musique de John Williams, c'est probablement une de mes préférées de sa carrière. A la fin j'ai toujours les larmes aux yeux.