Genre : horreur, épouvante (interdit aux - 12 ans)
Année : 1990
Durée : 1h36
Synopsis : Après leurs méfaits commis dans la ville d'Arkham, le docteur Herbert West et son complice, l'étudiant Dan Cain, se sont réfugiés en Amérique latine. De retour dans leur pays avec un nouveau sérum particulièrement perfectionné, ils se proposent de réanimer la fiancée de Dan Cain dont il ne peut oublier la disparition avec le corps d'une jeune femme sur le point de mourir. Le résultat n'est pas tout à fait celui qu'ils attendaient, surtout pour la fiancée...
La critique :
Petite piqûre de rappel. Vers le milieu des années 1980, Stuart Gordon réactivait le mythe de Frankenstein via Re-Animator (1985), une série B gore et horrifique qui s'inspirait (très) librement d'une nouvelle, Herbert West, réanimateur, d'Howard Phillips Lovecraft. Certes, cette bisserie à la fois truculente et érubescente essuiera une rebuffade commerciale lors de sa sortie au cinéma. A contrario, Re-Animator s'arroge promptement le statut honorifique de film culte lors de sa sortie en vidéo, rattrapant par ailleurs ses déconvenues pécuniaires.
De surcroît, le métrage s'octroie plusieurs récompenses proéminentes lors de divers festivals, entre autres le prix du meilleur film et des effets spéciaux lors du Fantastival en 1986, ou encore la mention spéciale horreur lors du festival international du film fantastique d'Avoriaz la même année.
Il était donc logique que ce premier chapitre se transmute, un jour ou l'autre, en franchise lucrative et mercantiliste. Ainsi, Re-Animator premier du nom sera suivi par Re-Animator 2 (Brian Yuzna, 1990), également sorti sous le nom de La Fiancée de Re-Animator, puis par Beyond Re-Animator (Brian Yuzna, 2003). Aujourd'hui, c'est donc le cas de Re-Animator 2 qui fait l'objet d'une chronique dans nos colonnes ! Nanti des oripeaux de producteur dans le premier volet, Brian Yuzna décide de passer derrière la caméra pour la suite des animosités.
Le cinéaste et scénariste américain fait désormais partie des parangons du cinéma bis horrifique. Un an auparavant, Brian Yuzna s'était illustré via sa toute première réalisation, Society (1989), une production qui brillait déjà par sa condescendance.
A postériori, Brian Yuzna enchaînera avec Douce nuit, sanglante nuit 4 : l'initiation (1990), Le retour des morts-vivants 3 (1993), Necronomicon (1993), Le Dentiste (1996), Progeny - L'enfant du futur (1998), Le Dentiste 2 (1998), Rottweiler (2004), ou encore La malédiction des profondeurs (2005). Brian Yuzna n'a donc jamais caché son engouement ni son effervescence pour le cinéma d'horreur et fait figure d'honnête artisan du cinéma bis. Série B oblige, Re-Animator 2 ne bénéficiera pas d'une exploitation dans les salles obscures, mais rapportera suffisamment de prébendes pour rentabiliser son budget cachectique. A l'instar de son auguste devancier, La fiancée de Re-Animator écumera derechef les séjours festivaliers, mais sans remporter la moindre récompense éminente.
Ce second volet est même nominé pour les saturn awards du meilleur film d'horreur, mais Re-Animator 2 doit corrélativement se colleter avec une concurrence apoplectique en la matière.
En sus, les critiques à l'égard de ce deuxième chapitre sont plutôt mitigées. Si certains avis reconnaissent ses qualités inhérentes, d'autres saillies se montrent beaucoup plus circonspectes voire rédhibitoires. En outre, La Fiancée de Re-Animator souffrirait (un verbe éventuellement à guillemeter et à mettre au conditionnel) justement de la comparaison avec son glorieux aîné. Reste à savoir si Re-Animator 2 mérite ou non de telles acrimonies. Réponse à venir dans les lignes de cette chronique... La distribution du film se compose de Jeffrey Combs, Bruce Abbott, Claude Earl Jones, Fabiana Udenio, David Gale, Kathleen Kinmont, Mel Stewart et Irene Forrest.
Attention, SPOILERS ! Après leurs méfaits commis dans la ville d'Arkham, le docteur Herbert West et son complice, l'étudiant Dan Cain, se sont réfugiés en Amérique latine.
De retour dans leur pays avec un nouveau sérum particulièrement perfectionné, ils se proposent de réanimer la fiancée de Dan Cain dont il ne peut oublier la disparition avec le corps d'une jeune femme sur le point de mourir. Le résultat n'est pas tout à fait celui qu'ils attendaient, surtout pour la fiancée... Evidemment, l'intitulé de cette suite fait évidemment référence à La Fiancée de Frankenstein (James Whale, 1935). Hélas, et vous vous en doutez, la comparaison s'arrête bien là. En déveine, Brian Yuzna doit s'empoigner et se débattre avec des producteurs avides et cupides pour financer une suite qui reste putative. Certes, Re-Animator 2 finira par voir le jour, mais devra composer avec un budget famélique, une paupérisation hélas ostensible sur la durée académique de cette pellicule.
La fiancée de Re-Animator reprend les choses là où elles s'étaient arrêtées dans le premier volet.
Suite aux exactions morbides du premier chapitre, le docteur Herbert West et son assistant, Dan Cain, proposent leurs sinistres services quelque part en Amérique Latine (Je renvoie au synopsis...). Mais les deux médicastres n'ont pas abandonné leurs scabreuses forfaitures, loin de là... Herbert West est toujours à la recherche de ce sérum thaumaturgique capable d'exhumer les morts de leurs sépulcres, et même de redonner la vie à des organes et/ou à des membres en sévère putrescence. Sous les yeux éberlués de son fidèle prosélyte, Herbert West ranime trois doigts accolés et nantis d'un oeil ensanglanté. Evidemment, les activités méphitiques et pour le moins illicites de West et de son complice ne sont pas sans éveiller les suspicions de la police.
On prend les mêmes et on recommence... Tel semble être le fameux adage de La Fiancée de Re-Animator.
De facto, le film louvoie continûment entre la déférence envers La Fiancée de Frankenstein, les écrits d'H.P. Lovecraft et la production victime de ses propres carences financières. En l'occurrence, le décorum est plutôt rudimentaire et varie entre le laboratoire situé au fin fond d'une cave et la chambre d'un hôpital. Re-Animator 2 joue donc la carte du huis clos et transmute justement son laboratoire en déshérence en morgue habitée par des créatures revêches et carnassières. Donc, rien de neuf sous le soleil. Même d'un point de vue des thématiques, Brian Yuzna réactive ce fameux complexe d'Icare dont est évidemment victime le Docteur Herbert West.
Seule dissimilitude avec son illustre homologue, La Fiancée de Re-Animator se pare d'une introspection lapidaire sur l'absurdité de la mort et de l'existence. Dommage que Brian Yuzna n'ait pas davantage étayé, ni étoffé cette réflexion existentialiste au profit d'une production pittoresque, mais finalement bancale. Même Jeffrey Combs semble désarçonné par cette pellicule hasardeuse qui mime malhabilement le premier chapitre. Toutefois, les amateurs patentés du premier volet devraient logiquement affectionner cette suite stérile, ni vraiment désagréable, ni particulièrement jubilatoire. Chronique évasive aujourd'hui, mais sincèrement, je ne vois pas quoi dire de plus sur ce film.
Note : 10/20
Alice In Oliver