nail gun massacre film

Genre : horreur, slasher, gore, érotique (interdit aux - 18 ans au moment de sa sortie, interdit aux - 16 ans aujourd'hui)
Année : 1985
Durée : 1h22

Synopsis : Une femme se fait violer sur un chantier. Pour la venger, son frère, muni d'un terrifiant pistolet à clous, part à la recherche des violeurs. Mais, très vite, sa vengeance dégénère en folie meurtrière qui le pousse à massacrer des innocents... Dans l'espoir de l'arrêter, la police lui tend un piège pervers... 

 

La critique :

Indubitablement, les années 1980 restent l'une des décennies les plus prolifiques pour le cinéma gore et d'épouvante. Alors que les zombies putrescents caracolent parmi les premières places du peloton, le slasher vient lui aussi s'additionner parmi les inimitiés. Ainsi, la saga Halloween a déjà connu une myriade de chapitres erratiques. Même remarque concernent les franchises Massacre à la Tronçonneuse, A Nightmare On Elm Street, ou encore Vendredi 13 qui flagornent essentiellement un audimat en manque de barbaque, de tripailles et d'érubescence.
Corrélativement, le rape and revenge cartonne à son tour au cinéma et via le support vidéo. A son tour, ce genre vindicatif s'imprègne des permutations de notre société hédoniste et consumériste. Le féminisme réclame désormais l'égalitarisme à tous crins.

Les femmes doivent donc prendre leur revanche sur les hommes et s'accaparer le désir de la gente masculine. Telles sont les scansions dogmatiques et idéologiques de films tels que Crime à Froid (Bo Arne Vibenius, 1974), Oeil pour Oeil (Meir Zarchi, 1978), La Dernière Maison sur la Gauche (1972), La Maison au fond du Parc (Ruggero Deodato, 1980), Les rues de l'enfer (Danny Steinman, 1984), L'été meurtrier (Jean Becker, 1983), ou encore Le retour de l'Inspecteur Harry (Clint Eastman, 1983). Avec Nail Gun Massacre, sorti en 1985, le cinéaste (vraiment un terme à minorer et à guillemeter...) Terry Lofton bouffe un peu... beaucoup... énormément à tous les râteliers.
En effet, sur la forme, Nail Gun Massacre est une sorte de salmigondis curieusement fuligineux qui louvoie entre le slasher, le film érotique (très en vogue durant la décennie 1980) et le rape and revenge furibond.

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Et puisque ces trois registres toisent les firmaments des ventes en vidéo, autant carrément les amalgamer au profit d'une production aussi opportuniste qu'impécunieuse. Pour l'anecdote futile, Nail Gun Massacre est aussi sorti sous le nom de Carnage, un titre à ne pas confondre avec le slasher homonyme et réalisé par les soins de Tony Maylam en 1982. Hélas, et vous vous en doutez, la comparaison s'arrête bien là. Autant l'annoncer sans ambages. Dans le genre slasher foireux et mâtiné à la fois de concupiscence et de rape and revenge, Nail Gun Massacre atteint des sommets de cancrerie et de médiocrité. Ce n'est pas aléatoire si le film est répertorié sur le site Nanarland (Source : http://www.nanarland.com/Chroniques/chronique-carnage-carnage.html) parmi les pires slashers jamais réalisés.
Quant à Terry Lofton, il semble que, selon nos sources, Nail Gun Massacre soit sa seule et unique réalisation.

Et pourvu qu'elle le reste ! Mais au moins le générique a le mérite d'alerter sur les réelles velléités. A fortiori, Nail Gun Massacre serait une oeuvre auteurisante à la fois réalisée, griffonnée, produite, montée et photographiée par Terry Lofton lui-même ! A noter qu'un certain Bill Leslie vient parfois suppléer le metteur en scène derrière sa caméra ensanglantée. En outre, difficile de comprendre cette ultime réprobation (soit une interdiction aux moins de 18 ans) qui a auréolé le film au moment de sa sortie en vhs. Aujourd'hui, Carnage (1985) est "seulement" (si j'ose dire...) interdit aux moins de 16 ans. Cette animadversion s'explique sans doute par cette ribambelle de saynètes érotiques qui viennent s'agréger à un rape and revenge factice qui tente malhabilement de mimer ses glorieux épigones.
A la même époque, la plupart des films qui mélangent érotisme soft (ou hard) et horreur sont presque systématiquement interdits aux moins de 18 ans.

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En l'occurrence, Nail Gun Massacre ne déroge pas à la règle. Inutile de mentionner la distribution du film, à moins que vous connaissiez les noms de Rocky Patterson, Ron Queen, Beau Leland, Michelle Meyer, Sebrina Lawless et Mike Cody ; mais j'en doute... Attention, SPOILERS ! Une femme est violée par des ouvriers sur un chantier. Suite à cette sinistre forfaiture, un homme grimé en motard massacre ses assaillants via un pistolet à clous. Sa folie dégénère lorsque le croquemitaine extermine également tous ceux et toutes celles qui ont un rapport proche ou ténu avec les tortionnaires.
Heureusement, la police mène l'enquête. Ses soupçons la conduisent à inquiéter le frère de la jeune femme suppliciée...
Vous l'avez donc compris. Nail Gun Massacre ne brille guère par son scénario, pour le moins retors et amphigourique.

Dès le préambule, difficile de ne pas se gausser devant l'incompétence crasse de Terry Lofton en termes de réalisation, de cadrage et de mise en scène. Visiblement, les acteurs ne sont pas du tout dirigés et sont donc condamnés à soliloquer dans le vide en attendant que le terrifiant croquemitaine (tu parles !) apparaisse. Cependant, le cinéaste n'est pas beaucoup aidé par une distribution de bras cassés. A cela, s'interposent d'autres carences et approximations hélas ostensibles à l'écran. Par exemple, on éludera de s'esclaffer devant ce boogeyman d'un genre nouveau, sorte de clone avarié entre Dark Vador et Mad Max via ce casque de motard et cette voix robotique.
Hélas, encore une fois, la comparaison avec Mad Max (entre autres...) s'arrête bien là ! Le fait de massacrer ses victimes avec un pistolet à clous constitue sûrement l'ultime sacrilège de cette série B (série Z...) totalement écervelée.

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Par déférence, on évitera de compter les fautes de raccord, ainsi que ce croquemitaine vêtu de noir qui se cache sous l'eau de la piscine (véridique !) pour tromper la vigilance d'un vulgaire bibendum. Contrairement à La Dernière Maison sur la Gauche et à une concurrence apoplectique en la matière, Nail Gun Massacre n'est pas ce slasher ni ce rape and revenge âpre et outrecuidant qu'il prétend être. Au mieux, cette production funambulesque s'apparente à une rodomontade qui ne dissimule même plus ses tares et ses impondérables à travers une conclusion finale tétanisante de bêtise.
Bien conscient de la vacuité abyssale de son rape and revenge déguisé en slasher, Terry Lofton tente de farder l'inanité de son film via une multitude de saynètes érotiques. Malencontreusement, toutes ces matoiseries ne suffisent pas à masquer l'amateurisme de cette entreprise pour le moins vacillante. Les amateurs de bouffonneries et de nanardises décrépies seront en terrain connu et quasiment conquis. En l'état, Nail Gun Massacre s'adresse uniquement à ses thuriféraires de séries B incompétentes et échevelées. Les autres maronneront et péroreront à raison contre ce boogeyman nanti d'un pistolet à clous complètement marteau. Oui, je sais...

Côte : Nanar

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