Genre : shockumentary, trash (interdit aux - 18 ans)
Année : 2011
Durée : 51 minutes
Synopsis : Toute une litanie de vidéos étranges et incongrues, tournées par des Américains lambdas et sérieusement avinés pour l'occasion...
La critique :
Pour ceux et celles qui suivent régulièrement l'actualité de Cinéma Choc, soit trois à quatre personnes à travers le monde (en comptant les auteurs du blog...), ils se remémoreront ou non la publication de Most Disturbed Person On Planet Earth - The Movie (Thomas Extrême CinemaGore, 2013). Lors de cette chronique, à la fois griffonnée et diligentée par les soins d'Inthemoodforgore (Source : http://cinemachoc.canalblog.com/archives/2016/09/04/34265509.html), l'auteur omniscient revenait, entre autres, sur la genèse de ce spectacle dégradant et hélas symptomatique de notre époque hédoniste, sulfureuse, scopophile et consumériste.
Brève rétrospective des faits. Sur la forme comme sur le fond, Most Disturbed Person On Planet Earth - The Movie s'apparentait à une litanie d'abjections déversées à l'écran et reprises sur la Toile et divers réseaux sociaux.
Lors de ces vidéos tournées par de vulgaires histrions, ce sont des personnes amateures et anonymes qui commettent, sans fard, les pires forfaitures. Au menu des tristes réjouissances, l'urophilie, la scatologie et l'émétophilie tiennent une place hélas prépondérante. Mais l'OFNI (objet filmique non identifié) "réalisé" (un terme à euphémiser et à guillemeter...) par Thomas Extrême CinemaGore s'empare, bon gré mal gré, de notre sinistre actualité via plusieurs exécutions perpétrées par Daesh et évidemment bannies, honnies, vouées à l'opprobre et aux gémonies par une censure courroucée.
Evidemment, depuis sa sortie en vidéo, Most Disturbed Person On Planet Earth - The Movie est devenu cet objet autant dédaigné que sacralisé. D'un côté, les contempteurs admonestent et brocardent à raison un shockumentary mercantiliste et retors qui s'approxime, in fine, qu'à une invocation d'ignominies scabreuses et diffamatoires.
A contrario, ce shockumentary impudent et outrecuidant s'est octroyé le statut sérénissime de fameux Saint-Graal, à la fois prisé, sacralisé et adoubé par certains laudateurs du cinéma underground et extrême. Si on recherche les premières prémices de ce sous-genre du cinéma d'exploitation, il faudrait au moins renâcler du côté de Faces of Death (John Alan Schwartz, 1978) pour apprécier (ou non...) les primautés du death movie en général et du "Mondo" en particulier. Ce qui nous ramène, de facto, à Mondo Cane (Gualtiero Jacopetti, Franco Prosperi et Max Cavalara, 1962), soit le métrage prodrome en termes de scoptophilie obsessionnelle et maladive.
Ce genre de programme a surtout pour vocation de scruter, de prime abord, les us et les coutumes de peuplades séculaires.
A postériori, ce voyeurisme ostentatoire se transmutera en death movie à postériori via cette appétence pour la mort, la déréliction et les rites mortifères. Tel est, encore une fois, le principal leitmotiv de Faces of Death, soit Face à la Mort dans nos contrées hexagonales. Depuis les tous premiers ânonnements du "Mondo" et du death movie, le cinéma trash et extrême n'a jamais caché son effervescence ni son engouement pour les exploits lugubres et perpétrés par quelques dégénérés lambdas. Preuve en est avec America's Sicket Home Videos - Part 1, que l'on peut considérer comme l'auguste ancêtre de Most Disturbed Person On Planet Earth - The Movie.
Cette fois-ci, point de réalisateur factice derrière cette vilenie calomnieuse. Même en se référant sur le site IMDb (Source : https://www.imdb.com/title/tt5909510/), on ne trouve point la moindre trace, même élusive, d'un quelconque metteur en scène...
Et pour cause... Puisque ce shockumentary n'est qu'une compilation immonde d'extraits d'émissions, de prévarications émises par la téléréalité, ou encore d'autres vidéos qui ont été "gentiment" (si j'ose dire...) oblitérées par la télévision pour leur violence gratuite et leur âpreté rédhibitoire. Le concept d'America's Sickest Home Videos - Part 1 est aussi simplissime que lapidaire. En résumé, on nous promet des moments salaces, ignobles, abjects et salingues, ainsi que nombreuses pestilences, des cris d'orfraie, des exploits insensés voire improbables.
Bref, bienvenue dans le monde d'America's Sickest Home Videos - Part 1 ! Telle est, par ailleurs, l'exégèse de ce shockumentary. Attention, SPOILERS ! Toute une litanie de vidéos étranges et incongrues, tournées par des Américains lambdas et sérieusement avinés pour l'occasion...
De façon factuelle ou inopinée, ce sont des individus anonymes qui se fourvoient dans les pitreries et le funambulesque, quitte à provoquer l'hilarité et les épigrammes de leurs congénères. Sinon, c'est tout pour le synopsis ? Oui, c'est tout... Et pour la faribole superfétatoire, les producteurs de cette ineptie sortiront même un second volet, America's Sickest Home Videos - Part 2, dans la foulée... Autant l'annoncer sans ambages. Pour ceux et celles qui ont vu et qui ont été ulcérés (à juste titre) par le diptyque Most Disturbed Person On Planet Earth, merci de quitter prestement leur siège et de retourner gentiment dans leurs pénates. Certes, le supplice proposé par America's Sickest Home Videos - Part 1 est beaucoup moins longuet et rébarbatif, les animosités ne s'étalant que sur cinquante minutes de bobine. Toutefois, vous pouvez nous croire sur parole, c'est amplement suffisant !
Dire que ce programme de diverses turpitudes tient de la duperie et de l'inanité abyssale est un doux euphémisme. Certes, en raison de certaines saynètes particulièrement virulentes, America's Sickest Home Videos premier du nom mérite l'ultime réprobation, soit une interdiction aux moins de 18 ans. Mais, pour le reste, le programme prodigué est pour le moins déconcertant. Hormis une jeune femme asiatique qui défèque dans une assiette et qui propose sa série de miasmes à ce que l'on imagine être son patriarche, pas grand-chose à se mettre sous la dent (façon de parler...) !
Certes, on notifiera, çà et là, quelques exploits et accidents sportifs inhérents au genre et commis par de véritables échevelés, un peu à la manière de l'équipe de Jackass en son temps. Certes, America's Sickest Home Videos n'échappe pas aux éructations et aux éjaculations circonstanciées, la plupart du temps perpétrées sur des personnes un peu trop imbibées.
De facto, ce shockumentary repose, peu ou prou, sur la même ritournelle. Un Américain trop aviné est victime des roueries de ses compères. Une fois totalement éméchée, la personne biturée est copieusement peinturlurée, puis victime des exploits émétiques de ses fidèles affidés. La séquence se termine sur une sorte d'autodafé qui consiste, entre autres, à cramer entièrement le pantalon de la victime guillerette. Et ce genre de saynète, à l'intérêt assez relatif il faut bien le dire, est réitérée à satiété. Même remarque concernant ces jeunes éphèbes, dont le passe-temps favori consiste à se fracasser une bouteille de verre contre le crâne. Hélas, un tel exploit (?) a aussi ses corolaires et ses impondérables.
Certes, ce programme fallacieux flagornera sans doute les néophytes, ainsi que ceux (et celles) qui ont opté pour le pragmatisme et choisi d'éluder le diptyque régenté par les soins de Thomas Extrême CinemaGore. Les autres, à savoir essentiellement les thuriféraires des productions les plus underground, maronneront et grommelleront sans doute à raison contre la vacuité de cette pellicule exsangue, mais hélas prophétique sur la sémiotique et la symptomatologie de notre époque. Définitivement pas notable, donc...
Note : ?
Alice In Oliver