Genre : Horreur, épouvante, fantastique (interdit aux - 12 ans)
Année : 2000
Durée : 1h38
Synopsis :
Pour le petit groupe d'étudiants, le voyage à Paris s'annonçait bien. Mais peu avant le décollage de leur avion, Alex a soudain une vision fulgurante : l'appareil va exploser en vol. Parce qu'il va tenter d'alerter les passagers, il sera expulsé de l'avion avec cinq de ses camarades et son professeur. Lorsque, quelques minutes plus tard, l'appareil explose, ils seront les seuls survivants... Pour Alex, ce don de voyance qui lui a sauvé la vie est aussi une malédiction. Comment expliquer ses visions ? D'où lui vient ce fascinant pouvoir ?
La critique :
Non, vous ne rêvez pas ! C'est bel et bien Taratata qui se cache derrière cette chronique d'une licence lucrative à mi-chemin entre le fantastique et l'horreur. La raison tient en une seule et unique chose : ma chère et tendre copine qui a voulu se faire la pentalogie ce week-end en ma compagnie. Loin de moi l'idée de passer pour le cinéphile chiant, j'obtempérais sans sourciller. Ne partageant aucunement mes goûts cinématographiques avec elle, adepte du cinéma récent et moi laudateur du vieux cinéma, il fallait s'adapter pour éviter qu'elle ne roupille après 10 minutes devant du noir et blanc (et, entre parenthèses, éviter les éventuels ronflements qui nuiraient à mon immersion).
Par le passé, le blog a pu traiter avec panache de deux des cinq opus de cette série qui est, je le rappelle, Destination Finale. C'est donc le premier épisode et par la même le premier film qui sera présenté par mes soins avant de me diriger vers les 4èmes et 5èmes pellicules. La date de sortie coïncide alors à l'apparition de toute une gamme de films d'horreur visant un public adolescent en manque d'adrénaline, désireuse de s'acoquiner de moult frissons.
Ayant atteint son apogée dans les années 1990 avec des licences comme Scream, Urban Legend ou encore Souviens-toi... l'été dernier, tous ont en commun d'avoir rencontré un énorme succès commercial et d'avoir engendré toute une série de suites aussi pires les unes que les autres. Loin du slasher prépubère, Destination Finale a des velléités un peu plus originales, refourguant le psychopathe de service généralement naze, pour le remplacer par LE sadique par excellence qui n'est autre que la mort. A sa sortie, les critiques sont partagées, certains le qualifiant de plat et immature, tandis que d'autres saluent un suspens de tous les instants. Le fait est que Destination Finale premier du nom jouira d'une grande popularité et fera carton plein dans les salles.
Autant le dire, il fait aujourd'hui partie des grands classiques populaires suscitant toujours l'engouement et l'extatisme des jouvenceaux prêts à se taper une petite barre de frissons sanguinolents. Et comme tout ado de mon époque qui se respecte, il eut été logique que je les visionne (avec un peu beaucoup de retard pour les premiers) dans mes jeunes années, loin de ma conscience cinéphilique actuelle. Ma sympathie pour cette franchise a-t-elle changé avec le temps ? Réponse plus bas.
ATTENTION SPOILERS : Pour le petit groupe d'étudiants, le voyage à Paris s'annonçait bien. Mais peu avant le décollage de leur avion, Alex a soudain une vision fulgurante : l'appareil va exploser en vol. Parce qu'il va tenter d'alerter les passagers, il sera expulsé de l'avion avec cinq de ses camarades et son professeur. Lorsque, quelques minutes plus tard, l'appareil explose, ils seront les seuls survivants... Pour Alex, ce don de voyance qui lui a sauvé la vie est aussi une malédiction. Comment expliquer ses visions ? D'où lui vient ce fascinant pouvoir ?
Destination Finale est donc l'un de ces exemples de choix pour se lancer dans le cinéma d'horreur quand 3 poils commencent à pousser aux couilles. A fortiori, l'idée de départ est plutôt chouette, reposant sur cette règle immuable qui est que l'on ne peut échapper à la mort. Toutefois, ses plans démoniaques peuvent être perturbés par les visions surnaturelles que développent certains voyant leur propre mort ainsi que celle de leurs amis. Alex est l'un de ces (mal)chanceux qui, en s'installant dans son siège d'avion pour un séjour sous la pollution parisienne, verra l'avion décoller pour mieux se crasher, emportant avec lui la vie de ses camarades de classe décédés dans des conditions pour le moins extrêmes. Le premier truc plaidant en la faveur du film est d'assister à un accident crédible, voire même impressionnant à la vision de ce chaos aérien. Croyant d'abord à une providence divine leur offrant une seconde chance, ils vont vite se rendre compte que quelque chose cloche.
La mort s'est mise en quête de les pourchasser car ils étaient censés mourir dans l'avion. Une fracture qu'il convient de combler en assassinant un par un les survivants dans l'ordre qu'ils devaient mourir.
Bon, je tiens d'emblée à mettre en garde les personnes un peu trop sérieuses en leur disant que non, Destination Finale n'est pas le film qui sollicitera le plus votre inspiration, votre imagination et votre niveau d'analyse. Si tous les questionnements métaphysiques, philosophiques et sociologiques de la thématique mortifère peuvent prêter à quelque chose de fascinant, cette oeuvre n'a pas pour objectif de vous faire cogiter. Le but scandé n'étant rien d'autre que le divertissement filmant les morts toutes aussi farfelues les unes que les autres. Donc par un cheminement logique, à moins d'être totalement traumatisé par l'horreur, n'attendez pas d'avoir des frissons ou le moindre sursaut à même de vous maintenir dans un état flirtant avec l'oppression.
L'ambiance est avant tout axée sur l'objectif de tuer les protagonistes qui n'auront comme seul et unique intérêt de se faire avoir par la Faucheuse. Alors que les accidents mortels se succèdent, Alex et ses compatriotes survivants finissent par avoir la clef de l'énigme fatale. Il conviendra alors de déjouer la mort.
Au moins, en comparaison des derniers épisodes qui reposaient les accidents sur la risible surenchère, Destination Finale premier du nom opte pour la carte du réalisme minimum via des incidents crédibles, même si les 35 coïncidences malencontreuses sont rencontrées avant chaque coup de grâce. Inutile toutefois de s'attendre à du déluge de gore et de tripailles. Un étranglement involontaire, une décapitation rigolote ou un fatality par un bus réduisant l'une des filles en bouillie pour ne citer que ceux-là. A ce niveau, l'interdiction aux moins de 12 ans est tout à fait logique.
James Wong, réalisateur que je n'ai pas encore cité, sait jouer la carte de la variété, de sorte que nous ne lassons jamais du visionnage se suivant avec un réel plaisir coupable pour peu que nous acceptions de mettre temporairement de côté notre cervelle et que nous acceptons de regarder sans réfléchir. Car oui, même si je suis un thuriféraire de films à second niveau de lecture, il est parfois agréable de se divertir sans jouer au bobo de seconde zone.
Ceci étant dit, l'aspect technique ne se résumera qu'au conventionnel et uniquement au conventionnel. Les personnages évoluent dans des décors génériques, sommaires dont on appréciera, néanmoins, la colorimétrie ne tendant jamais vers une image fade, sans saveur. Tout ce qui concernera les cadrages sera de bonne facture à défaut d'être transcendant. Inutile donc de s'imaginer pouvoir se rincer l'oeil devant. Niveau bande son, ça reste très 2000's. Les musiques chantées sont clairement destinées à plaire au public adolescent. Au-delà de ça, le tout est sommaire, encore une fois. Enfin, les acteurs sont imbriqués dans les stéréotypes navrants par excellence.
On aura la fille renfermée sur elle-même, le caïd, le type gentil mais un peu bête, etc. Donc pour la qualité de l'interprétation, vous repasserez. Au casting, Devon Sawa, Ali Larter (que l'on jurerait être la cousine éloignée de Milla Jovovich), Kerr Smith, Chad Donella, Sean William Scott (bien décidé à éliminer l'image de Stifler lui collant à la peau... en vain), Amanda Detmer, Kristen Cloke et Daniel Roebuck pour ne citer qu'eux.
En conclusion, s'il est évident que Destination Finale ne se hissera certainement pas parmi les meilleurs films d'horreur, le fait est qu'il peut être représenté comme un divertissement tout à fait honorable ne cherchant guère à péter plus haut que son cul. Impression surtout ressentie en balayant tout questionnement pseudo-sociologique qui aurait pu le faire sombrer dans la connerie si cela avait été trop traité en surface. Ayant bercé mon adolescence, c'est avec un regard plus adulte que je me rends compte que la séance fut tout à fait agréable. Destination Finale peut, dès lors, se voir comme une égérie d'époque nous renvoyant à nos jeunes années d'apparition de pilosité génitale. Un capital sympathie non négligeable, compte tenu de cela.
Ainsi, ceux qui me lisent régulièrement et qui connaissent mon aversion envers un cinéma d'horreur formaté et insipide seront particulièrement surpris de la note finale. Mais, en ce qui me concerne, je lui préfère le deuxième épisode qui peut se targuer de proposer le meilleur accident d'introduction de la série. Ce qui n'était pas très compliqué ceci dit pour finir sur une petite note sarcastique.
Note : 11/20
Quant à ce premier volet, ça se suit avec un ennui relativement poli...