solo star wars story

Genre : science-fiction
Année : 2018
Durée : 2h15

Synopsis : Embarquez à bord du Faucon Millenium et partez à l’aventure en compagnie du plus célèbre vaurien de la galaxie. Au cours de périlleuses aventures dans les bas-fonds d’un monde criminel, Han Solo va faire la connaissance de son imposant futur copilote Chewbacca et croiser la route du charmant escroc Lando Calrissian… Ce voyage initiatique révèlera la personnalité d’un des héros les plus marquants de la saga Star Wars 

 

La critique :

Quand on évoque la saga Star Wars, il convient probablement de la subdiviser en plusieurs sections bien distinctes. A l'origine, La Guerre des Etoiles, prestement transmutée en Star Wars - Chapitre 4 : Un nouvel Espoir (Georges Lucas, 1977), devait faire l'objet d'un seul et unique film. Mais les thuriféraires de space opera et de guerres intergalactiques clament et exhortent Georges Lucas à poursuivre les belligérances. Ainsi, deux nouveaux chapitres (L'Empire Contre-Attaque et Le Retour du Jedi) seront financés, produits et réalisés, toujours sous la supervision de Georges Lucas, même si ce dernier cède son fauteuil de metteur en scène à d'autres éminents homologues.
En vérité, juste après la sortie d'Un Nouvel Espoir, l'entreprise Star Wars connaît son premier revers cinglant via Star Wars Holiday Special (Steve Binder, 1978), un épisode adventice par ailleurs renié, puis carrément censuré par les soins de Lucas "himself".

Corrélativement, Georges Lucas n'a jamais caché ses velléités de rééditer les animosités en se polarisant sur les tous premiers ânonnements du côté obscur de la force. Histoire de faire patienter les thuriféraires, L'Aventure des Ewoks (John Korty, 1984) et La Bataille d'Endor (Ken et Jim Wheat, 1985) corroborent l'appétence du public pour l'univers Star Wars. Hélas, ces deux séquelles révèlent avant tout le mercantilisme et la cupidité de l'entreprise. Impression avalisée par la sortie du très médiocre Star Wars - The Clone Wars (Dave Filoni, 2008).
Une nouvelle trilogie voit le jour. Hélas, Georges Lucas se laisse dévoyer par l'essor du numérique, des écrans hideux et verdâtres et de la technologie 3D. Ainsi, les opus I et II, La Menace Fantôme (Georges Lucas, 1999) et L'Attaque des Clones (Georges Lucas, 2001), parviennent même à désappointer les louangeurs de longue date.

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Seul l'épisode III, La revanche des Sith (Georges Lucas, 2005), suscite quelques relents d'enthousiasme de la part de critiques néanmoins dubitatives. A fortiori, la franchise devait logiquement se clore sur ce troisième chapitre. La firme Walt Disney manifeste promptement son appétence pour poursuivre la saga sous de nouveaux auspices via trois nouveaux chapitres, cette fois-ci situés après la victoire de Luke Skywalker sur l'Empire. Georges Lucas est gentiment remercié, voire évincé pour laisser éclore de nouvelles tribulations intergalactiques. Son entreprise fructueuse est logiquement rachetée par Walt Disney. La firme est parfaitement lucide sur les attentes d'un audimat toujours plus exigeant en termes de spectacle et d'effets spéciaux somptuaires.
Malencontreusement, en dépit de budgets faramineux, les chapitres VII et VIII, Le Réveil de la Force (J.J. Abrams, 2015) et Les Derniers Jedi (Ryan Johnson, 2017), n'illusionnent guère leur audimat, nonobstant leurs scores pharaoniques au box-office.

Désormais, le public attend plutôt fébrilement la sortie d'un neuvième (et dernier ?) chapitre. Triste constat... Sous l'égide de Walt Disney, Star Wars n'est plus cette saga rutilante et tonitruante de naguère. Seul l'étonnant Rogue One : A Star Wars Story (Gareth Edwards, 2015), conçu comme un épisode subalterne, détonne par sa noirceur et par certaines touches dénotatives. Corrélativement, Walt Disney aspire à se centrer sur certains personnages proéminents de la franchise. C'est ainsi que naît le projet Solo : A Star Wars Story, réalisé par la diligence de Ron Howard en 2018.
Pour la faribole superfétatoire, Georges Lucas, lui-même, avait déjà pour aspérité de consacrer un film à part entière à l'aventurier Han Solo. Chronologiquement, Solo - Star Wars Story est censé se dérouler entre les événements de La revanche des Sith et Rogue One.

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De facto, rien ne pourra faire ciller la marche presque impérieuse de l'entreprise Star Wars, surtout sous l'aval benoît de Walt Disney Pictures. En l'occurrence, cette nouvelle séquelle se soldera par un fiasco commercial... Enfin fiasco... Tout est relatif puisque le film rapporte, sur son premier week-end d'exploitation, la somme de cent millions de dollars. Cependant, c'est le chiffre exorbitant de 130 voire de 150 millions de dollars qui est attendu par les prédictions les plus alarmistes. En sus, les critiques circonspectes admonestent et agonisent Solo - A Star Wars Story d'injures.
La firme Walt Disney apparaît alors comme une gigantesque duperie, voire supercherie à l'aune de certains contempteurs qui ont parfaitement cerné la vacuité et la cupidité de cette franchise interminable. Même le public commence sérieusement à se lasser de ces aventures subalternes qui manquent de panache et, in fine, de solennité.

Reste à savoir si Solo - Star Wars Story mérite autant de diatribes et d'acrimonies. Réponse à venir dans les lignes de cette chronique... La distribution du film se compose d'Alden Ehrenreich, Emilia Clarke, Woody Harrelson, Donald Glover, Joonas Suotamo, Thandie Newton, Warwick Davis, Paul Bettany et Jon Favreau. Attention, SPOILERS ! Embarquez à bord du Faucon Millenium et partez à l’aventure en compagnie du plus célèbre vaurien de la galaxie. Au cours de périlleuses aventures dans les bas-fonds d’un monde criminel, Han Solo va faire la connaissance de son imposant futur copilote Chewbacca et croiser la route du charmant escroc Lando Calrissian… 
Ce voyage initiatique révèlera la personnalité d’un des héros les plus marquants de la saga Star Wars. Devant cette nouvelle forfaiture, une question se pose en filigrane. 

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Ron Howard est-il l'homme de la situation ? Est- ce réalisateur idoine pour susciter une once de frémissement à une saga en décrépitude, tout du moins d'un point de vue artistique ? Pour souvenance, rappelons que le cinéaste américain peut s'enhardir de quelques films notables et éventuellement notoires, entre autres Willow (1988), Apollo 13 (1995), Un Homme d'Exception (2001), ou encore de L'Ombre à la Lumière (2005). Si le metteur en scène apparaît comme un honnête artisan du cinéma américain, il ne dénote guère des conventions habituelles et fait parfois figure de petit tâcheron sans grande envergure dans le carcan hollywoodien.
Dès lors, on pouvait légitimement avoir quelques circonspections à l'aune de
Solo - A Star Wars Story. Indubitablement, ce nouvel épisode ne suinte aucunement la marque ni le sceau infrangible d'un auteur, mais avant tout la trace intangible de Walt Disney sur la licence Star Wars.

La carence principale provient sans doute de cette profusion de séquelles et de spin-off dont le public se lasse, inexorablement. Certes, Solo - A Star Wars Story a probablement souffert d'une réputation désastreuse, ainsi que de saillies beaucoup trop rédhibitoires. Non, Solo - A Star Wars Story n'est pas la déconfiture annoncée, ni cette débâcle gourmandée par certaines critiques un peu trop sarcastiques. Est-ce un épisode probant pour autant ? En l'occurrence, la réponse serait plutôt négative. Cet ixième chapitre se focalise, comme son titre l'indique, sur le personnage d'Han Solo, une sorte de flibustier qui brille avant tout par son caractère taciturne, son opiniâtreté et son outrecuidance, autant de traits de caractère qui visent surtout à oblitérer une réelle affabilité.
Ce pirate de l'espace se devait d'apparaître sous des décors intergalactiques dignes des meilleurs westerns.

En ce sens, Solo - A Star Wars Story remplit doctement son office. Certes, Ron Howard nous gratifie de décors somptuaires qui n'ont rien à envier à ses augustes devanciers. Certes, l'action est menée tambour battant et devrait logiquement satisfaire le public âgé entre 7 et 15 ans, soit l'audimat essentiellement visé par ce chapitre un peu trop guilleret pour maintenir l'appétence sur la durée. Certes, dans le rôle de Han Solo, Alden Ehrenreich fait le job et enfile plutôt avec brio les anciens oripeaux d'Harrison Ford. Toutefois, rien d'exceptionnel non plus.
On retiendra plutôt les prestations de la vénéneuse Emilia Clarke et du surprenant Donald Glover, sans doute le comédien le plus éloquent de ce trio flamboyant. Trop lambda, trop conventionnel, trop basique, Solo - A Star Wars Story souffre également de la frugalité de son scénario, beaucoup trop convenu pour l'occasion. Il est assez curieux de voir des grimauds et des scénaristes aussi peu inspirés pour cette nouvelle aventure, un peu comme si la franchise Star Wars n'avait plus rien à nous dire. 
Que les laudateurs originels se rassérènent. Vous saurez tout sur l'obtention du vaisseau le Falcon Millenium, ainsi sur la rencontre de fortune (d'infortune ?) avec Chewbacca. Hélas, toutes ces matoiseries ne parviennent guère à masquer l'indigence hélas ostensible de cette séquelle. 

Note : 08/20

sparklehorse2 Alice In Oliver