Genre : horreur, gore, trash, érotique (interdit aux - 16 ans)
Année : 2012
Durée : 1h13
Synopsis : Après une attaque nucléaire à Tokyo, la population féminine est attaquée par des hommes irradiés devenus des zombies atteints de folie sexuelle et avides de chair humaine.
La critique :
Certes, si on se centre et on se polarise sur l'univers des zombies décrépits, nous allons logiquement tangenter vers ses premiers balbutiements via George A. Romero et sa trilogie des morts, composée à la fois par La Nuit des Morts-Vivants (1968), Zombie (1978) et Le Jour des Morts-Vivants (1985). En réalité, depuis la sortie de Night of the Living Dead, les zombies claudicants se sont largement répandus et même démocratisés dans le cinéma bis et horrifique. Tantôt sanguinolents (Re-Animator, Stuart Gordon, 1985), tantôt gouailleurs et ripailleurs (Braindead, Peter Jackson, 1992), tantôt truculents (Shaun of the Dead, Edgar Wright, 2004), les morts-vivants carnassiers ne pouvaient pas longtemps échapper à l'oeil avisé du cinéma gore asiatique.
Il faut se rendre sur le blog de Locutus, un site d'érudit et dédié aux films de zombies, et en particulier sur le lien suivant : http://filmsdezombies.over-blog.com/tag/bons%20films%20de%20zombies%20asiatiques/ pour dénicher et déceler la liste foisonnante et exhaustive des longs-métrages de zombies décortiqués par le cinéma asiatique.
Dans son érudition teintée de panégyrisme, l'auteur omniscient de ce site citerait probablement Oh! My Zombie Mermaid (Naoki Kubo et Terry Ito, 2004), Miss Zombie (Sabu, 2013), Dark Forest (Jung-min Kim, 2006), Zonbideo (Kenji Murakami, 2011), Death Happen (Taklaew Rueangrat, 2009), Zombie Ass : Toilet of the Dead (Noboru Iguchi, 2011) ou encore Dernier Train pour Busan (Sang-ho Yeon, 2016) parmi les références notables et éventuellement notoires. Vient également s'agréger Reipu Zonbi - Lust Of The Dead, réalisé par la diligence de Naoyuki Tomomatsu en 2012.
En outre, le cryptonyme de Naoyuki Tomomatsu rime invariablement avec le pinku eiga et le cinéma gore, trash et underground. Le metteur en scène nippon apparaît comme l'un des parangons proéminents du cinéma d'horreur asiatique.
Les thuriféraires du cinéaste n'omettront pas de stipuler Eat The Schoolgirl (1997), Stacy : attack the schoolgirl zombies (2001), Zombie self-defense force (2006), ou encore Vampire Girl Vs Frankenstein Girl (2009) parmi les pellicules outrecuidantes qui sont parvenues à s'expatrier en dehors de leurs frontières asiatiques. Contre toute attente, c'est Lust of The Dead qui va permettre à cet auteur iconoclaste d'inscrire son monogramme, ainsi que son omnipotence dans l'univers des zombies puisque le film va se transmuter en une pentalogie lucrative.
Ainsi, Reipu Zonbi : Lust of the Dead 2 (2013), Reipu Zonbi : Lust of the Dead 3 (2013), Reipu Zonbi : Lust of the Dead 4 (2014) et Reipu Zonbi : Lust of the Dead 5 (2014) seront réalisés, produits et financés dans la foulée.
Si cette franchise mercantiliste a trouvé son public, ainsi que son audimat au pays du soleil levant, elle reste, à contrario, largement méconnue dans nos contrées hexagonales... Et pour cause... Puisque Lust of the Dead n'a pas bénéficié d'une sortie dans les salles obscures en France. Pour les laudateurs de zombies lascifs et transis de satyriasis, il faudra donc recourir au streaming et/ou au support vidéo... Pour la faribole superfétatoire, ce premier chapitre est également disponible sous plusieurs intitulés, entre autres Reipu Zonbi : Lust of the Dead, Rape Zombie - Lust of the Dead, ou plus trivialement Lust of the Dead. Alors quid de neuf dans l'univers des zombies anthropophagiques ?
Pour les amateurs du cinéma de George A. Romero, via son florilège de morts-vivants et surtout sa diatribe sociale d'une société alanguie par son propre consumérisme, merci de quitter prestement leur siège et de retourner gentiment dans leurs pénates.
Lust of the Dead premier du nom n'a aucune velléité sociologique ni idéologique, tout du moins en apparence, et si on prend le film pour ce qu'il est, à savoir une série B adventice et sévèrement désargentée. En outre, la distribution de ce long-métrage gore et aux tropismes érotiques risque de ne pas vous évoquer grand-chose, à moins que vous connaissiez les noms de Saba Kobayasi, Rina Aikawa, Yui Aikawa, Asami, Norman England, Hiroshi Fujita, Fukuten et Haruna ; mais j'en doute... Le synopsis de Lust of The Dead est aussi simplissime que lapidaire.
Attention, SPOILERS ! Après une attaque nucléaire à Tokyo, la population féminine est attaquée par des hommes irradiés devenus des zombies atteints de folie sexuelle et avides de chair humaine. Sinon, c'est tout ?
Oui, c'est tout... Ou presque... (1) Dans ce Tokyo plongé dans un chaos raide et turgescent, alors que l’armée semble complètement dépassée, la télévision, elle, est sur le coup. Réfugiés dans une maison abandonnée, quatre jeunes femmes qui ont échappé à l’attaque, peuvent donc suivre les événements sur un ordinateur portable diffusant des news d’un network local. Au programme, des reportages de terrain et des débats où des pseudos scientifiques émettent des hypothèses farfelues sur les raisons de cette épidémie, et la manière de la contrer (1).
Dès le préambule, le générique du film a le mérite de présenter les inimitiés. Alors que les mâles asiatiques sont subrepticement épris de lubricités et assaillent sans sourciller la gente féminine, une voix frénétique scande dogmatiquement : "Rape Zombie ! Rape !", une instigation que la voix railleuse et ulcérée déblatère, par ailleurs, à satiété.
Dès lors, le spectateur hébété assiste à un véritable florilège de bacchanales, d'agapes et de priapées. Curieusement, la gente féminine n'est aucunement courroucée et s'adonne convulsivement à des orgies libidineuses. L'atteinte orgasmique se traduit ici par une métamorphose, voire une métempsychose en zombie furibond. Comment endiguer cette inoculation d'un nouveau genre ? Certes, Naoyuki Tomomatsu se montre plutôt prodigue et philanthrope lorsqu'il s'agit d'étaler arrogamment toute une myriade de gourgandines généreusement aguicheuses et dépoitraillées pour l'occasion. Au moins, le réalisateur fait montre d'affabilité lorsqu'il s'agit de dévoiler la complexion avenante de toutes ces jolies demoiselles, par ailleurs anormalement consentantes.
Pas de pitié pour ces courtisanes qui doivent subir, sans barguigner, les assauts répétés, ainsi que les déchaînements impudiques de zombis nantis de pénis ithyphalliques !
Certes, ce programme, à priori jubilatoire, se veut sciemment régressif et ne recule devant aucune excentricité. A priori, rien ne prédestine cette pellicule condescendante à estourbir durablement les persistances rétiniennes. En effet, malgré ses apparats matois, Lust Of The Dead n'est pas exempt de tout reproche. Première carence et pas des moindres, on stipule, çà et là, de nombreuses facondes et logorrhées qui auront pour corolaire d'atténuer la frénésie et la bonhommie du film. En sus, l'ambiance débridée (désolé...) cède promptement à un certain désappointement.
A l'aune de toutes ces animosités, on aurait souhaité encore davantage d'impudence, de gore, de barbaques et de tripailles. En résumé, Lust of The Dead ne parvient jamais ou presque à concilier le stupre et le trash ad nauseam.
Nonobstant toutes ses omissions et ses impondérables, Lust of the Dead n'est pas seulement ce spectacle rustre et fixatif qu'il prétend ériger à satiété. On retrouve derechef ce tropisme et cette crainte indicible d'une attaque nucléaire, ainsi que cette critique au vitriol d'une société à la fois débonnaire et tétanisée. Ici, la gente masculine en prend pour son grade et semble condamner à se métamorphoser pour retrouver une once de désir et d'impudicité. En gros, la société nipponne souffre, peu ou prou, des mêmes tares et des mêmes maux que notre continent occidental...
Néanmoins, la diatribe sociologique et sociétale reste beaucoup trop évasive pour réellement imprégner sur la durée. Alors que reste-t-il de Lust of The Dead ? On retiendra, entre autres, un spectacle potache, sarcastique et égrillard qui devrait partiellement satisfaire les louangeurs du cinéma trash. Pour ce genre de série B accessoire, c'est déjà pas mal...
Note : 11/20
Alice In Oliver
(1) Synopsis du film sur : https://www.scifi-universe.com/critiques/7437/rape-zombie-lust-of-the-dead
Le japon commet d'innombrables films d'imagerie video qui sont autant d'âneries sans nom, avec des moyens probablement supérieurs à un film d'auteur français et c'est cela qui déroute: tel plan peut se révéler très bien, ou une scène de combat bien filmée (comme à un moment dans la bande annonce) et à côté de ça, un scénario mal construit et simpliste, des acteurs foireux, des situations loupées. Au lieu de carrément prendre le postulat qu'ils sont uniquement là pour ramasser du blé en faisant un maximum de boucherie et de filles en petite tenue pour contenter un public asiatique pervers, mais non, ils ratent tout.
A croire que les codes cinématographiques ne seraient pas du tout les mêmes chez eux, ce que viennent contredire tous les films des grands maîtres du cinéma japonais.
J'ai déjà vu des films de genre japonais de seconde zone, dans tous les genres (je ne suis pas un spécialiste je le dis de suite), j'ai toujours eu du mal à aller jusqu'au bout, alors que, quand ils sont réalisés véritablement de manière cinématographique et bien aboutis, ça passe très bien. Comme quoi, il y a bien un cinéma Z. Pas comme zombie mais comme Zzzz.